Les éditions de l'Aube, spécialisées dans les essais sur des sujets de société, créent une nouvelle maison d'édition : Terre à terres. En janvier 2026, deux premiers ouvrages paraîtront, chacun tiré à 1 500 exemplaires : Gérer l’inévitable : repères face à la dérive climatique de Clément Jeanneau et Antoine Poincaré et Les villes face au populisme d’Alain Cluzet.
« Projet de clarification »
« Les éditions Terre à terres, c’est avant tout un projet de clarification », confie à Livres Hebdo Manon Viard, éditrice et directrice des éditions de l’Aube et Terre à terres. Elle affirme qu'un chevauchement de collections avait fait perdre à l'Aube une certaine cohérence : « Le but a été de clarifier le catalogue, donner un cadre plus clair et plus lisible pour les libraires, les directeurs de collection, les lecteurs… »
Ainsi, l’Aube se concentrera sur les sujets sociaux et politiques tandis que Terre à terres investira les thèmes de l'écologie, de l'urbanisme, de l'aménagement du territoire, des nouvelles technologies, du progrès scientifique et humain…
Une nouvelle organisation
Manon Viard explique que cette initiative est aussi un moyen de dynamiser une maison d’édition créée en 1987. Pour Terre à terres, le distributeur restera Harmonia Mundi, mais l’équipe de représentants sera différente, ainsi qu’une partie de l’équipe éditoriale.
Les deux maisons demeurent néanmoins intimement liées : « L'idée n'est pas d'accroître le nombre de publications, mais de déplacer certains titres », précise l'éditrice. La maison publiera deux titres par mois et affirme ne pas dépasser ce chiffre à l'avenir. Les éditions de l'Aube ont publié 125 titres en 2024, avec un chiffre d’affaires net de 1 444 995 euros.
« Inventer un projet de société »
« Cette collection symbolise aussi l’idée que nous sommes à un tournant et que c’est le moment d’inventer un nouveau projet de société. C'est pourquoi nous avons l'ambition de toucher un public plus large ». Si dernièrement, l'Aube s'est concentré sur les textes féministes, Terre à terres s'occupera de l’environnement et de l’écologie.
« Même si, avec Vladimir Poutine et Donald Trump, on a l'impression que l’écologie n’est plus vraiment dans l’air du temps il est important que nous continuions de nous intéresser à ces sujets à notre échelle. » De plus, Manon Viard affirme une volonté de proposer des textes qui apportent des solutions : « Il demeure une idée forte, déjà présente chez l’Aube : nous sommes résolument optimistes. »
Les auteurs à venir
« Gérer l’inévitable : repères face à la dérive climatique est écrit par de jeunes auteurs et apporte des éléments concrets et pragmatiques, tout en restant accessible. Les villes face au populisme, en revanche, est un livre d’un auteur beaucoup plus expérimenté, un chercheur. C’est un livre qui fait le lien entre notre vie quotidienne et la politique. » Ainsi, la maison affirme, avec ses deux titres de lancement, sa volonté de mettre en avant des thématiques transversales et des auteurs de différents horizons.
Les titres à venir seront Le progrès n’est que l’accomplissement des utopies d’Anna Choury et Au-delà de Dubaï : projeter et produire la ville moderne dans le monde arabe de Roman Stadnicki.
