Exposition

Les peintures métisses de Wifredo Lam à Pompidou

Portrait de Wifredo Lam à Albissola - Photo Archives SDO Wifredo Lam

Les peintures métisses de Wifredo Lam à Pompidou

Du 30 septembre au 15 février 2016, le Centre Pompidou organise la première grande rétospective dédiée au peintre cubain depuis 32 ans. 

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Par Vincy Thomas,
Créé le 28.09.2015 à 19h28 ,
Mis à jour le 29.09.2015 à 16h00

Le Centre Pompidou ouvre sa première grande exposition de l’automne avec une rétrospective de Wifredo Lam. Du 30 septembre 2015 au 15 février 2016, plus de 400 œuvres de l’artiste cubain (1902-1982) sont exposées dans un parcours chronologique qui fait étape en Espagne, à Paris, à Marseille, à Cuba, à Caracas, à Zurich et à Albissola. En guest-star, le visiteur pourra admirer "La jungla" (1943), œuvre phare de sa carrière exposée habituellement au MoMA de New York.
 
Il s’agit de la première grande rétrospective dédiée à l’artiste depuis celle du musée d’Art Moderne en 1983, un an après sa disparition.
 
Un catalogue aux éditions du Centre Pompidou a été publié mi-septembre. Il comprend 240 pages dont des textes inédits de Kobena Mercer, Mathew Gale et Catherine David et une anthologie incluant ceux de Michel Leiris, Pierre Mabille, Fernando Ortiz, Alain Jouffroy et de Lowery Stokes Sims, accompagne l’événement. On y retrouve aussi, en exclusivité, le poème A la santé du serpent de René Char, cahier manuscrit par l’auteur et illustré par Wifredo Lam, reproduit dans son intégralité, pour la première fois.

Un accent porté sur les rapports de classe et de domination

Ami d’André Breton et d’Aimé Césaire, Wifredo Lam a puisé son art dans de nombreuses influences, y compris l’art africain qu’il découvre au musée de l’Homme et dans l’atelier de Picasso. Alliant modernisme occidental et symboles afro caribéens, sa peinture, ode au métissage, mariait le naturalisme et le surréalisme tout en proposant un discours poétique engagé. Né d’un père chinois de Canton et d’une mère mulâtre descendante d’esclaves et d’Espagnols, il prend conscience très tôt de la question raciale et de ses implications sociales et politiques. " Cependant ses lectures et convictions marxistes forgées dans la lutte espagnole et l'antifachiste européen, autant sans doute que ses origines sino hispano africaines, mobiliseront son attention sur les rapports de classe et de domination, plus que sur les pensées raciales et la Négritude " explique Catherine David, commissaire de l’exposition dans son texte de présentation.
 
Notons enfin que L’Harmattan a édité Wifredo Lam et l’éternel féminin de Peggy Bonnet-Vergara, en juin dernier. Et HC éditions, qui a déjà plusieurs titres à son catalogue sur l'artiste, publiera en février Wifredo Lam ; catalogue raisonné (print, estampes, grafica) de Dominique Tonneau-Ryckelynck.
 
L’exposition déménagera ensuite au Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia à Madrid puis à la Tate Modern à Londres.

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