L’ésotérisme français passe les frontières

Des ouvrages publiés par Bussière, dont les Antilles constituent le marché le plus important hors hexagone. - Photo Olivier Dion

L’ésotérisme français passe les frontières

Les éditeurs exportent beaucoup dans les Dom et les pays francophones.

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Par Mylène Moulin,
avec Créé le 06.11.2015 à 01h03

La particularité du livre d’ésotérisme, c’est qu’il s’exporte bien. Les productions françaises ont des lecteurs en Haïti, en Afrique ou en Martinique par exemple. Mais cette diffusion des catalogues en dehors de la métropole est une réalité, pas toujours simple à gérer. L’export passe en partie par les diffuseurs-distributeurs tels que DG Diffusion qui compte 150 clients dans les Dom et en Afrique, et vient d’adhérer à La Centrale de l’édition pour développer ces marchés. "Nous vendons 7 500 références différentes et nos meilleurs magasins en ont entre 2 700 et 1 700 en fonds permanents. Les territoires les plus demandeurs aujourd’hui sont la Martinique, la Réunion, la Nouvelle-Calédonie et la Côte d’Ivoire. Comme les coûts de transports sont élevés, les commandes ne sont pas régulières mais sont importantes, de l’ordre de 400 livres par envoi", constate Eric Duperier, responsable des ventes chez DG.

Les libraires francophones passent donc généralement commande chez plusieurs diffuseurs puis la centralisent chez un transitaire comme Saga France. Beaucoup préfèrent s’adresser directement aux maisons françaises, comme le remarque Guy Trédaniel qui traite en direct avec ses clients à l’étranger. Selon l’éditeur, le Sénégal, Madagascar, l’île Maurice et La Réunion sont de gros consommateurs d’ouvrages de franc-maçonnerie, tandis que les Antilles et l’Afrique francophone s’intéressent plus aux titres de magie blanche, d’animisme et d’occultisme. Un constat partagé par ses collègues comme Philippe Lahille du groupe Piktos. "Il y a toujours eu dans les pays d’Afrique francophone d’importantes librairies ésotériques qui vendent beaucoup de magie, de spiritualité et de livres sur la Rose-Croix (un ordre hermétiste chrétien)", constate l’éditeur. Mais sans représentants qui les démarchent, ces pays "ne sont pas des marchés qui s’étendent", prévient Anne-Laure Le Lidec, chez Bussière. Pour l’éditrice, qui entretient son réseau francophone à coups de mails et de relances téléphoniques, le marché le plus important reste les Antilles avec des commandes de 5 à 10 bordereaux par an et par client.

06.11 2015

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