Essai/France 26 septembre Alain Supiot

« L'impact de la révolution numérique sur l'organisation et la division du travail est au moins aussi considérable que celui de la précédente révolution industrielle, ayant donné le jour à l'Etat social. » Pour Alain Supiot, cette grande invention juridique qui puise ses origines dans le programme du Conseil national de la Résistance est mise à mal par la course effrénée au profit. Voilà pourquoi il est nécessaire selon lui de revenir à la Déclaration de Philadelphie (1944), qui affirmait que « le travail n'est pas une marchandise ».

Les défis à relever aujourd'hui sont légion « face à la faillite morale, sociale, écologique et financière du néolibéralisme ». En quelques mots et exemples bien choisis, ce juriste spécialiste du droit du travail assène quelques faits que nous avons tendance à oublier dans un monde où l'immédiateté empêche d'observer l'avenir sereinement, à commencer par l'asservissement des hommes à des machines. « Ce n'est ni en défaisant l'Etat social ni en s'efforçant de le restaurer comme un monument historique que l'on trouvera une issue à la crise sociale et écologique. » Mais c'est en se posant les bonnes questions, comme cette leçon nous y invite avec clarté et conviction.

Alain Supiot
Le travail n'est pas une marchandise : contenu et sens du travail au XXIe siècle : leçon de clôture prononcée le 22 mai 2019
Collège de France
Tirage: 4 000 ex.
Prix: 6,50 euros ; 72 p.
ISBN: 9782722605138

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