5 mars > Roman Italie

Une fois n’est pas coutume, la mafia napolitaine n’est pour rien dans cette histoire. Un ours brun adulte des Abruzzes, d’une vingtaine d’années, les coussinets en bon état, a été retrouvé assassiné de trois balles de revolver, dans la Spacca, le cœur historique de Naples. Là où vit "l’inventeur", Tony Perduto, un insomniaque anxieux. Dans la journée, il est "juke-box du mot", échotier minable et intermittent pour un journal qui l’exploite. Cette fois, Tony ne va pas passer à côté du scoop qui pourrait enfin lancer sa carrière, et séduire la belle Marinella, médecin, à qui il n’a jamais osé déclarer sa flamme. Ce qui n’empêchera pas la jeune femme de l’aider de manière décisive à mener son enquête. C’est elle qui obtiendra que l’animal soit autopsié, après que la police, en rechignant, aura accepté d’ouvrir une enquête, comme pour un bipède.

Avec le flair et la ténacité d’un Rouletabille, Tony va découvrir un trafic d’animaux entre le zoo (à l’abandon) de la ville et un cirque miteux, et s’intéresser de très près à Tiziana, la petite-fille de don Ciccio Martino - un camorriste notoire -, une fille curieuse aux yeux bleus qui se fait passer pour sourde-muette et mène une vie plutôt marginale. C’est grâce à l’un des Sri-Lankais immigrés à Naples que Tony découvrira le pot aux roses, non sans avoir été passé à tabac, avoir vu son scooter cramé et s’être retrouvé séquestré dans des souterrains labyrinthiques infestés de sales bestioles…

Cette première aventure de Tony Perduto - Antonio Menna, Napolitain, journaliste et blogueur, songe déjà, selon ses éditeurs, à la suivante -, publiée simultanément en Italie (chez Ugo Guanda) et ici, est un régal d’humour décalé, un bel hommage à Naples et à son petit peuple, celui des bassi de la Spacca dont la devise est : "Occupe-toi de tes affaires et ne pense pas au reste." Question de survie. Mais Tony a appris à passer outre. J.-C. P.

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