Manifestation

L'Intime festival 2020 privilégie la littérature et affiche complet

Lors de la lecture d'"Entre eux", de Richard Ford, par Reda Kateb, le 29 août - Photo Olivier Dion.

L'Intime festival 2020 privilégie la littérature et affiche complet

L’Intime Festival, qui se tenait du 28 au 30 août à Namur en Belgique, a affiché complet pour son chapitre 8, chamboulé par les mesures sanitaires en vigueur.

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Par Alexiane Guchereau, Namur
Créé le 31.08.2020 à 13h10

Les lumières de la cathédrale Saint-Aubain de Namur se rallument après la prestation de l'actrice Catherine Salée, qui a prêté sa voix aux extraits du premier roman d'Anne Pauly, Avant que j'oublie (Verdier) en ouverture du festival. Les masques, dont le port est obligatoire, sur le visage des spectateurs n'empêchent pas les applaudissements et l'enthousiasme du public.

Pour la confondatrice de l'Intime Festival Chloé Colpé, "le succès de la huitième édition réside dans le fait que les gens sont là et qu'ils avaient très envie de venir". Malgré les difficultés, la huitième édition de la manifestation a pu être maintenue, comme chaque année, sur trois jours, du 28 au 30 août, dans la ville belge dont Chloé Colpé est originaire, tout comme Benoît Poelvoorde, qui a fondé le festival avec elle en 2013. Les représentations prévues ont affiché complet.

La place "sacrée" de la littérature
 
L’évènement, qui a lieu d'habitude au théâtre de Namur, s’est tenu cette année dans deux églises namuroises : la cathédrale Saint-Aubin et l’église Saint-Loup. La jauge d’accueil des visiteurs a été réduite à 100 personnes. Dans les deux lieux, deux chaises séparent les visiteurs masqués et du gel hydroalcoolique est à disposition à l'entrée des lieux.
 
Compte tenu de ces dispositions, le festival,  qui se veut interdisciplinaire, a dû adapter sa programmation et consacrer son édition 2020 à la littérature. "C'etait impossible de faire des représentations de cinéma dans des églises et cela n'avait pas beaucoup de sens, tout comme il était compliqué d'organiser des concerts ou des projections d'illustrateurs" confie Chloé Colpé à Livres Hebdo.

Les organisateurs déplorent cependant l'absence des auteurs des livres annoncés dans la programmation, qui viennent habituellement rencontrer leurs lecteurs et signer leurs ouvrages à l'occasion du festival.
 
L'Intime Festival en librairie

Présente à la librairie du festival, l'équipe de la librairie Le Point virgule, l'une des deux enseignes indépendantes de la ville, se réjouit que le festival ait pu avoir lieu. Pour Régis Delcourt, libraire au Point Virgule, "l'Intime Festival a chaque année un impact immédiat sur les ventes des livres programmés. Dès l'annonce de la programmation, on met en place une vitrine avec les livres annoncés et les visiteurs nous achètent le livre pendant le festival, mais aussi dans les jours qui suivent". 
 
Catherine Delory, qui travaille à la librairie Papyrus estime qu' "il est plus que jamais nécessaire de soutenir les librairies indépendantes et qu'en cela, le maintien du festival est primordial". Par son partenariat avec les deux librairies indépendantes de la ville, la manifestation leur offre une visibilité, jugée essentielle, pour mieux se distinguer de la concurrence d'Amazon, d'autant plus après la fermeture imposée pendant le confinement.

Malgré ces conditions particulières, Chloé Colpé reste optimiste. Plutôt que de penser à ce à quoi elle a dû renoncer, la directrice du festival invite à regarder "ce que le festival a pu conquérir", à savoir une cathédrale et une église, à ce qu'il a pu préserver (seize lectures, un concert et trois discussions) et à ce qu'il a pu garder, "un enthousiasme intact à partager les textes, à proposer le débat et à questionner le monde."

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