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L'Iran boycotte la foire de Francfort

Salman Rushdie © Olivier Dion

L'Iran boycotte la foire de Francfort

L'Iran, par le biais de son ministre de la Culture, a annulé vendredi 9 octobre sa participation à la Foire de Francfort, grand-messe du monde du livre inaugurée mardi 13 octobre par l'écrivain Salman Rushdie. 

Par Pierre Georges,
avec AFP Créé le 12.10.2015 à 17h25

Editeurs et auteurs vont se pencher à partir de mercredi 14 octobre sur la liberté d'écrire et de publier, à la Foire de Francfort, grand-messe du monde du livre qui a invité cette année l'écrivain Salman Rushdie, au grand dam de l'Iran.

L'organisation de la Buchmesse a confirmé ce lundi par le biais d'un communiqué que l'Iran, qui envisageait de boycotter la manifestation cette année, avait mis ses menaces à exécution : "dans la soirée du vendredi 9 octobre, le ministre iranien de la culture a informé la Foire du Livre qu'il annulait le stand reservé par le pays cette année. La raison invoquée par le ministe est la présence de l'écrivain Salman Rushdie lors de la cérémonie d'ouverture de la Foire."
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"Nous regrettons beaucoup l'annulation du ministère iranien de la culture (...) Néanmoins la liberté des mots n'est pas négociable. On ne doit pas oublier que Rushdie est toujours menacé de mort pour son travail", a réagi dans un communiqué Jürgen Boos, directeur de la Foire, affirmant que quelques éditeurs iraniens devraient tout de même faire le voyage.

Salman Rushdie, écrivain britannique, qui interviendra lors de la conférence de presse d'ouverture de la manifestation, est visé depuis 1989 par une fatwa de l'ayatollah iranien Khomeiny pour ses Versets sataniques (pour la dernière fois publié en France par Gallimard en 2012).

Plus de vingt-cinq ans plus tard, cette apparition sous sécurité renforcée indispose l'Iran, qui a décidé de boycotter la manifestation professionnelle en renonçant à tenir un stand national, et a demandé aux autres pays musulmans de faire de même. "Les responsables ont choisi pour thème la liberté d'expression mais ont invité quelqu'un qui a insulté nos croyances (...). Les offenses de Salman Rushdie et de certains caricaturistes sont une violation de la liberté d'expression", avait déclaré le vice-ministre iranien de la Culture.

Quelques mois après les attentats contre Charlie Hebdo en France, "nous ressentons une forte politisation cette année, la liberté d'expression sera un thème important", explique Jürgen Boos, directeur du salon, alors que l'Indonésie, Etat comptant le plus de Musulmans au monde, est l'invité d'honneur de la manifestation cette année. 

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