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L'Omanaise Jokha Alharthi remporte le Man Booker International

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L'Omanaise Jokha Alharthi remporte le Man Booker International

Pour la première fois, une auteure d'un pays du Golfe a remporté le prestigieux prix Man Booker International. Jokha Alharti a été récompensée pour Celestial Bodies, traduit par Marilyn Booth. 

Par Pierre Georges,
avec AFP Créé le 22.05.2019 à 14h01

L'Omanaise Jokha Alharthi a remporté, mardi 21 mai à Londres, le prix littéraire Man Booker International, qui récompense une œuvre traduite en anglais, pour Celestial Bodies (Editions Sandstone), un roman qualifié de "subtil", "lyrique" et "profond" par le jury. Le roman a été traduit en anglais par Marilyn Booth. Les deux femmes se partagent une récompense de 50 000 livres (soit 57 900 euros environ).

Pour la première fois depuis sa création en 2005, le Man Booker International a récompensé une auteure du Golfe, qui est aussi la première romancière du Sultanat à avoir été traduite en anglais. "C'est un grand honneur", a déclaré la lauréate à l'AFP, "ravie" qu'avec ce prix "une fenêtre a été ouverte sur la riche littérature arabe en général et la littérature d'Oman en particulier". Pour la présidente du jury, Bettany Hughes, "le livre conquiert les esprits et les coeurs dans une même mesure".   "Celestial Bodies évoque les forces qui nous contraignent et celles qui nous libèrent", a-t-elle ajouté, saluant aussi une traduction "précise et lyrique". Le livre n'est pour l'instant pas traduit en français. Dans son roman, Jokha Alharthi, 40 ans, raconte les lentes évolutions de la société omanaise après l'ère coloniale à travers les amours et les peines de trois soeurs, habitant le village d'al-Awafi. Mayya épouse Abdallah après un chagrin d'amour, Asma se marie par sens du devoir, et Khawla rejette toutes les avances en attendant son bien-aimé, parti au Canada.


Un talent littéraire majeur

Le livre évoque aussi l'esclavage. "Je crois que la littérature est la meilleure plateforme pour avoir cette discussion", a déclaré l'auteure à l'AFP. Pour les juges, ce livre offre "un aperçu très imagé, captivant et poétique sur une société en transition". Le quotidien The Guardian avait salué une oeuvre qui donne à voir "une culture relativement peu connue dans le monde" et The National avait salué pour sa part l'émergence d'"un talent littéraire majeur".

Créé en 2005, le prix littéraire Man Booker International vise à encourager la lecture d'oeuvres de fiction de qualité écrites aux quatre coins du monde. Parmi les lauréats précédents on trouve l'Israélien David Grossman, l'Américain Philip Roth ou le Nigérian Chinua Achebe. Cette année, un seul homme figurait parmi les six finalistes. Etait en lice notamment la Française Annie Ernaux pour The Years (Les Années).

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