Marie-Laure Thoret est directrice générale de La Maison des livres à Mamoudzou.

"Mayotte a les mêmes problèmes que la Guyane", lance Marie-Laure Thoret, directrice générale de La Maison des livres à Mamoudzou. Sur un territoire marqué par une forte pression migratoire, des problèmes d’insécurité et une crise à la fois économique et sociale, faire vivre une librairie capable de proposer une offre généraliste large et des services de qualité est un défi permanent. "Tout d’abord, il y a un problème de délai de transport : il faut un mois pour acheminer par avion les livres en provenance de la métropole et trois mois par bateau, explique Marie-Laure Thoret, salariée du groupe depuis vingt et un ans. Surtout, ils sont trop chers par rapport au niveau de vie de la population. Leurs prix sont de 25 % plus élevés qu’en métropole à cause du transport, alors que les revenus des gens ici sont bien moindres. Du coup, les achats se limitent souvent aux ouvrages utilitaires. Pour ne rien arranger, poursuit-elle, ces dernières années des libraires métropolitains se sont mis à répondre aux marchés scolaires locaux avec des conditions sur lesquelles nous ne pouvons pas nous aligner."

Pour survivre, La Maison des livres s’est diversifiée, développant à partir de 2000 une activité de papeterie. Aujourd’hui, elle continue à miser sur le service, avec des rencontres organisées en magasin, des prises de commandes unitaires pourtant non rentables, et un projet d’ouverture de site Internet marchand.

C. N.

07.04 2017

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