Christine Drugmant, librairie La Belle Aventure, Poitiers
"Je ne propose pas le livre en magasin. Ma librairie est un lieu qui correspond à un projet précis et cohérent. Certains livres, tels que celui-ci, n’y ont pas leur place. Les intégrer serait préjudiciable car cela signifierait que je les soutiens… ce qui n’est pas le cas. Mon métier consiste à exercer des choix. C’est d’ailleurs ce qu’attendent mes clients. Ils ne comprendraient pas que je propose ce livre. En revanche, je ne refuse pas les commandes. J’ai même quelques exemplaires en réserve. Et je n’ai aucun état d’âme à les vendre. C’est un service que la librairie rend aux clients et qui est une autre partie du métier. Je n’ai pas de jugement de valeur à porter sur le choix des clients mais j’évite de parler de ce livre et de son contenu."
Anne-Sophie Thuard, librairie Thuard, Le Mans
"Bien sûr que je propose le livre. Et je ne souhaite qu’une chose : qu’il y ait un tome 2 ! Ce titre est une formidable bouffée d’oxygène pour nous qui sommes des commerçants. Tout le monde s’y intéresse. Au-delà des ventes elles-mêmes, il nous offre aussi l’opportunité de conquérir de nouveaux clients. Nous voyons venir des gens que nous ne connaissions pas, beaucoup nous appellent pour savoir si nous avons le livre. Dès lors que le contact est établi, à nous de faire notre travail pour leur faire découvrir d’autres choses et leur offrir un service qui les incite à revenir. Je ne comprends pas le refus de vendre affiché par certains. De quel droit jugent-ils les choix des lecteurs ? C’est une attitude qui nuit à l’image de notre profession. En France, on compte tellement sur les subventions qu’on est capable de se tirer une balle dans le pied." C. N.