Avant-critique Roman

Une icône est née. En 1911, La Joconde de Léonard de Vinci était certes illustre et considéré comme un chef-d'œuvre, mais le tableau n'était pas encore devenu ce qu'il est aujourd'hui : le symbole du Louvre, de Paris, voire de tout un pays, que l'on vient admirer du monde entier, que l'on parodie (voir le fameux L.H.O.O.Q. de Marcel Duchamp en 1919), ou même à qui l'on jette de la soupe à la figure ! C'est après son enlèvement plus que rocambolesque, en 1911, puis sa réapparition non moins incroyable, en 1913, que Monna Lisa a acquis son statut d'icône nationale, voire universelle.

Tout ça grâce à Vincenzo Peruggia, le voleur, un obscur ouvrier italien immigré en France, recruté pour poser des verres sur des tableaux du Louvre. Il prétendra ensuite avoir agi par patriotisme, pour rendre à son pays une œuvre « volée » par les Français. Ce qui est totalement faux, on le sait. C'était plutôt un petit escroc, qui s'apprêtait à la revendre aux États-Unis. Vingt ans après, un journaliste américain peu scrupuleux, Karl Decker, inventa un délirant complot qui aurait été monté pour s'emparer du tableau. Fake news avant l'heure, dans le Saturday Evening Post.

Toute cette histoire a quand même valu une semaine de prison à Guillaume Apollinaire, un temps soupçonné... Elle est connue, mais Nicholas Day la reconstitue et la contextualise à destination d'un jeune public, lequel devrait adorer ce polar farfelu mais authentique.

Nicholas Day
On a volé la Joconde
Robert Laffont
Tirage: 5 000 ex.
Prix: 14,90 € ; 304 p.
ISBN: 9782221273968

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