Francfort 2017

"Notre métier va passer du B2B au B2C" selon Markus Dohle, P-DG de Penguin Random House

Markus Dohle - Photo V.Thomas - LH

"Notre métier va passer du B2B au B2C" selon Markus Dohle, P-DG de Penguin Random House

Le patron du 4e éditeur mondial anticipe une révolution numérique qui n'a rien à voir avec le format du livre. Pour lui, cette révolution numérique va changer avant tout la relation entre l'éditeur et le lecteur.

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Par Vincy Thomas, Francfort
Créé le 11.10.2017 à 17h00

Lors de la conférence d'ouverture de la Foire internationale du livre de Francfort, mardi 10 octobre, Markus Dohle, P-DG de Penguin Random House (filiale de Bertelsmann), 4e éditeur mondial, a fait un état des lieux du marché qui s'est voulu optimiste.

En préambule, il a constaté que le marché du livre était en croissance ces deux dernières décennies, malgré une consommation en mutation: "Le modèle économique est stable. Le livre imprimé n'est toujours pas mort. La littérature jeunesse est l'un des segments les plus dynamiques, ce qui veut dire que ces jeunes lecteurs seront nos lecteurs de demain."

Pour lui, les changements à venir sont ailleurs. Ecartant une éventuelle rivalité entre papier et numérique –"on doit être agnostiques sur les formats"– il avance que la vraie révolution numérique est ailleurs.

"Nous étions dans un modèle B2B où l'éditeur dialoguait avec les diffuseurs. Nous sommes en train de passer à un modèle B2C, où l'éditeur est en lien direct avec les lecteurs" affirme-t-il.

Visibilité sur Internet

Pour lui, cela implique de nombreuses évolutions. "Il faut changer le marketing, la publicité, la promotion des livres", notamment en améliorant la visibilité des livres sur Internet, à travers les blogs ou les réseaux sociaux. La Foire de Francfort va d'ailleurs distinguer vendredi un blog consacré au Livre.

Il rappelle aussi que de nouveaux acteurs se sont créés ces dernières années dans la diffusion audiovisuelle. Netflix, Amazon Studios, Apple acquièrent de nombreux droits d'adaptation, qui sont bénéfiques aux livres, en donnant envie aux spectateurs de lire le texte original, citant La servante écarlate de Margaret Atwood, série diffusée sur Hulu. Clairement, le patron de PRH voit dans le livre "une marque forte" qu'il faut décliner au maximum, sur tous les supports, prenant exemple sur les "tie-in", les projets liés, entre le cinéma et la littérature jeunesse, de Harry Potter à Hunger Games.

Durant tout son discours, il n'a jamais cité les libraires, pourtant concerné par le changement de modèle économique qu'il entrevoit. Paradoxalement, il a rappelé l'impact d'Amazon qui vendrait, selon lui, 50 millions de livres par an.

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