Meilleures ventes 2013

Par Eros et par Toutatis

Astérix chez les Pictes, meilleure vente de 2013. - Photo Olivier Dion

Par Eros et par Toutatis

Astérix chez les Pictes est la meilleure vente de 2013 avec près de 1,3 million d’exemplaires. Mais il est dépassé par Fifty shades si l’on cumule les ventes des trois volumes de la trilogie érotique.

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Par Claude Combet,
Créé le 07.02.2014 à 08h47 ,
Mis à jour le 03.04.2014 à 17h10

Repris par Jean-Yves Ferri au scénario et Conrad au dessin, le dernier Astérix a remporté son pari. Astérix chez les Pictes s’inscrit en tête du Top 50 de 2013 avec des ventes estimées par Ipsos à 1 287 500 exemplaires. Initié en 2012 par Cinquante nuances de Grey, le premier volume de la trilogie d’E. L. James, le phénomène Fifty shades a explosé en 2013 avec les volumes 2 et 3 que l’on retrouve en 2e et 5e places du Top 50, tandis que le 1er volume prend la 3e place, ce qui fait un total de 1 473 100 ventes, et place l’année 2013 sous le signe de l’érotisme "soft" (voir page 18). De son côté, Dan Brown s’arroge la 6e place avec son dernier livre Inferno, où les fans ont retrouvé Robert Langdon, le héros du Da Vinci code, vendu à 424 100 exemplaires.

Malgré la crise et les difficultés de la librairie, le bilan des meilleures ventes 2013 est plutôt bon : le chiffre d’affaires des ouvrages du Top 50 progresse à 155 millions d’euros et 12 millions de volumes vendus, contre 142 millions d’euros et 10,7 millions de volumes vendus en 2012. Astérix et ses ventes de 1,3 million d’albums tout comme le 2e volet de Fifty shades qui dépasse les 500 000 ventes tirent l’ensemble, les 4 titres suivants dépassant les 400 000 (contre 3 en 2012), et les 7 suivants les 300 000 ventes (contre 5 en 2012).

Placé sous le signe de la BD, avec Astérix chez les Pictes, bien sûr, mais aussi avec Blake et Mortimer (18e, 235 500 ventes), Le Chat (33e, 147 300 ventes) et Blacksad (40e, 125 000 ventes), 2013 est surtout l’année de la fiction (40 titres sur 50). Pas de titres politiques, faute d’élections ? Besoin d’évasion ? Les lecteurs ont recherché le divertissement. Outre les livres érotiques, on retrouve Guillaume Musso (685 100 ventes) et Marc Levy (588 200 ventes), avec chacun un grand format et un poche, et le Goncourt 2013, Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre (300 200 ventes), 13e. La seule surprise vient de L’extraordinaire voyage du fakir qui étair resté coincé dans une armoire Ikea, premier roman de Romain Puértolas (26e- et ses 178 700 ventes (voir page 18). Paru en 2012, La vérité sur l’affaire Harry Quebert a continué à se vendre en 2013 (185 700 ex.), comme La couleur des sentiments de Kathryn Stockett (128 700 ex.).

 

Une année poche.

Le poche réalise les scores les plus importants et occupe 23 des 50 places du Top. Demain, j’arrête !, une comédie de Gilles Legardinier en Pocket, se place très haut (4e) avec 459 300 ventes. La femme parfaite est une connasse ! d’Anne-Sophie et Marie-Adline Girard (7e), un inédit, tiré d’un one-woman-show, publié directement en poche dans une nouvelle série d’humour, a fait le bonheur de J’ai lu avec 389 000 ventes. De son côté, le romancier français Michel Bussi a véritablement explosé cette année avec Un avion sans elle (9e) en Pocket (341 500 ventes).

 

On retrouve aussi en toute logique les succès du grand format comme La liste de mes envies de Grégoire Delacourt (12e, 318 300 ventes) ; Cet instant-là de Douglas Kennedy (20e, 222 400 ventes) ; Rien ne s’oppose à la nuit de Delphine de Vigan (21e, 221 000 ventes) et L’île des oubliés de Victoria Hislop, prix des Lecteurs du Livre de poche 2013 (22e, 217 300 ventes), Les souvenirs de David Foenkinos (24e, 182 600 ventes), Et puis, Paulette… de Barbara Constantine (35e, 135 400 ventes). Sans oublier les polars d’Arnaldur Indridason, Fred Vargas, Harlan Coben, S. J. Watson, Michael Connelly, entre autres auteurs. Tandis que deux titres parus en 2012, Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire de Jonas Jonasson (282 600 ventes en 2013) et Le confident d’Hélène Grémillon (250 300 ventes en 2013) jouent les longs-sellers.

L’année a été plus difficile pour les essais et documents. Le public a plébiscité Le meilleur médicament, c’est vous ! de Frédéric Saldmann (14e, 297 500 ventes) qui révèle une réelle méfiance à l’égard de l’industrie pharmaceutique. Il s’est évadé avec Jean-Christophe Ruffin et son Immortelle randonnée sur Compostelle (19e, 229 500 ventes) chez un petit éditeur montagnard. Et il est resté fidèle à Lorànt Deutsch en achetant Hexagone (30e, 153 500 ventes), à Jean d’Ormesson et à son livre testament Un jour je m’en irai sans en avoir tout dit (34e, 138 100), et même à Michel Serres, dont la Petite Poucette est pourtant paru en 2012 (112 700). Mais surtout, il s’est montré curieux et a suivi le professeur au Collège de France Antoine Compagnon pour passer Un été avec Montaigne (111 900 ventes). <

Marie-Christine Guérin : "La presse et le public ont trouvé une bouffée d’air frais"

 

Le succès d’Immortelle randonnée de Jean-Chistophe Rufin, a placé sous les feux de la rampe la petite maison fondée en 1995 à Chamonix par Michel Guérin, disparu en 2007, et sa femme Marie-Christine.

 

«C’était le bon livre au bon moment.» Marie-Christine Guérin- Photo EDITIONS GUERIN

Complètement séduites

 

Initié en 2012, le succès de Fifty shades est complet cette année : la trilogie érotique truste le podium, devant Dan Brown, Guillaume Musso et Pierre Lemaitre.

 

Photo OLIVIER DION

L’érotisme aura une nouvelle fois porté les meilleures ventes de fiction, après l’irruption de Cinquante nuances de Grey (Fifty shades) en 2012. La trilogie d’E. L. James, dont seul le premier volume figurait en tête du palmarès de 2012 avec 415 900 ventes, rafle les trois premières places du Top 100 des romans, totalisant à elle seule 1 473 100 ventes, 1 515 400 avec le coffret (64e). Elle a entraîné dans son sillage Beautiful bastard (19e) et Beautiful stranger (60e) de Christina Lauren, qui se sont vendus à 139 100 exemplaires au total, et la trilogie Crossfire de Sylvia Day (32e, 33e, 51e), qui totalise 180 400 ventes.

2013 est aussi l’année de Lattès car l’éditeur des trois volets de Fifty shades occupe aussi la 4e place avec Inferno de Dan Brown (424 100 ventes). Il cumule près de 2 millions de ventes avec 4 titres seulement.

 

Des scores élevés.

Malgré un contexte économique difficile, les scores de 2013 sont élevés : 1 titre dépasse les 500 000 ventes, 3 suivent entre 400 000 et 500 000 (contre 1 en 2012), 2 entre 300 000 et 400 000 (contre 4 en 2012). En tout, 17 titres (contre 18 l’an dernier) sont au-delà des 100 000. Le nombre de volumes vendus - 8 125 900 (contre 7 624 400 en 2012) - et le chiffre d’affaires - 160 646 150 (contre 151 457 157 euros en 2012) - sont supérieurs à ceux de l’année précédente.

 

Habitués des sommets des meilleures ventes, Guillaume Musso (5e avec Demain, 335 800 ventes) et Marc Levy (7e avec Un sentiment plus fort que la peur, 262 700 ventes), sont tous deux en léger retrait. Tandis que le Goncourt 2013, Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre, est plutôt un bon cru (300 200 ventes). La surprise vient de L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea de Romain Puértolas, un premier roman loufoque paru au Dilettante, qui atteint 178 700 ventes.

Parmi les prix d’automne, outre le Goncourt, on remarque au palmarès le Goncourt des Lycéens, Le quatrième mur de Sorj Chalandon (71 700 ventes) ; le Femina étranger, Canada de Richard Ford (67 600) ; le prix du Roman de l’Académie française, Plonger de Christophe Ono-dit-Biot (60 900) ; le prix Médicis, Il faut beaucoup aimer les hommes de Marie Darrieussecq (49 800) ; l’Interallié, Moment d’un couple de Nelly Allard (30 200) ; et le Femina, La saison de l’ombre de Léonora Miano (27 100). Les prix 2012 ont continué de se vendre, comme Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme Ferrari (prix Goncourt), Peste & choléra de Patrick Deville (Femina), et Certaines n’avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka (Femina étranger).

 

Des livres drôles.

Les lecteurs ont aussi plébiscité les livres drôles, notamment les comédies de Gilles Legardinier, Complètement cramé ! (59 800 ventes, 40e) et Et soudain, tout change… (51 600, 48e), mais aussi L’analphabète qui savait compter (80 200, 22e), le nouveau roman de Jonas Jonasson (auteur du Vieux qui ne voulait pas souhaiter son anniversaire) ; La première chose qu’on regarde (85 100, 21e), une histoire d’amour par Grégoire Delacourt (auteur de La liste de mes envies, 55e dans le palmarès) ; et Vengeance en Prada (78 900, 24e) de Lauren Weisberger, suite du Diable s’habille en Prada.

 

Le public a aussi goûté l’histoire douce-amère des Gens heureux lisent et boivent du café d’Agnès Martin-Lugand (72 000 ventes) ; Juste avant le bonheur d’Agnès Ledig (68 800), prix Maison de la presse ; et L’appel du coucou, le polar de J. K. Rowling, écrit sous le pseudonyme de Robert Galbraith (53 100 ventes).

C. C.

Romans : complètement séduites

 

Initié en 2012, le succès de Fifty shades est complet cette année : la trilogie érotique truste le podium, devant Dan Brown, Guillaume Musso et Pierre Lemaitre.

 

Photo OLIVIER DION

L’érotisme aura une nouvelle fois porté les meilleures ventes de fiction, après l’irruption de Cinquante nuances de Grey (Fifty shades) en 2012. La trilogie d’E. L. James, dont seul le premier volume figurait en tête du palmarès de 2012 avec 415 900 ventes, rafle les trois premières places du Top 100 des romans, totalisant à elle seule 1 473 100 ventes, 1 515 400 avec le coffret (64e). Elle a entraîné dans son sillage Beautiful bastard (19e) et Beautiful stranger (60e) de Christina Lauren, qui se sont vendus à 139 100 exemplaires au total, et la trilogie Crossfire de Sylvia Day (32e, 33e, 51e), qui totalise 180 400 ventes.

2013 est aussi l’année de Lattès car l’éditeur des trois volets de Fifty shades occupe aussi la 4e place avec Inferno de Dan Brown (424 100 ventes). Il cumule près de 2 millions de ventes avec 4 titres seulement.

 

Des scores élevés.

Malgré un contexte économique difficile, les scores de 2013 sont élevés : 1 titre dépasse les 500 000 ventes, 3 suivent entre 400 000 et 500 000 (contre 1 en 2012), 2 entre 300 000 et 400 000 (contre 4 en 2012). En tout, 17 titres (contre 18 l’an dernier) sont au-delà des 100 000. Le nombre de volumes vendus - 8 125 900 (contre 7 624 400 en 2012) - et le chiffre d’affaires - 160 646 150 (contre 151 457 157 euros en 2012) - sont supérieurs à ceux de l’année précédente.

 

Habitués des sommets des meilleures ventes, Guillaume Musso (5e avec Demain, 335 800 ventes) et Marc Levy (7e avec Un sentiment plus fort que la peur, 262 700 ventes), sont tous deux en léger retrait. Tandis que le Goncourt 2013, Au revoir là-haut de Pierre Lemaitre, est plutôt un bon cru (300 200 ventes). La surprise vient de L’extraordinaire voyage du fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea de Romain Puértolas, un premier roman loufoque paru au Dilettante, qui atteint 178 700 ventes.

Parmi les prix d’automne, outre le Goncourt, on remarque au palmarès le Goncourt des Lycéens, Le quatrième mur de Sorj Chalandon (71 700 ventes) ; le Femina étranger, Canada de Richard Ford (67 600) ; le prix du Roman de l’Académie française, Plonger de Christophe Ono-dit-Biot (60 900) ; le prix Médicis, Il faut beaucoup aimer les hommes de Marie Darrieussecq (49 800) ; l’Interallié, Moment d’un couple de Nelly Allard (30 200) ; et le Femina, La saison de l’ombre de Léonora Miano (27 100). Les prix 2012 ont continué de se vendre, comme Le sermon sur la chute de Rome de Jérôme Ferrari (prix Goncourt), Peste & choléra de Patrick Deville (Femina), et Certaines n’avaient jamais vu la mer de Julie Otsuka (Femina étranger).

 

Des livres drôles.

Les lecteurs ont aussi plébiscité les livres drôles, notamment les comédies de Gilles Legardinier, Complètement cramé ! (59 800 ventes, 40e) et Et soudain, tout change… (51 600, 48e), mais aussi L’analphabète qui savait compter (80 200, 22e), le nouveau roman de Jonas Jonasson (auteur du Vieux qui ne voulait pas souhaiter son anniversaire) ; La première chose qu’on regarde (85 100, 21e), une histoire d’amour par Grégoire Delacourt (auteur de La liste de mes envies, 55e dans le palmarès) ; et Vengeance en Prada (78 900, 24e) de Lauren Weisberger, suite du Diable s’habille en Prada.

 

Le public a aussi goûté l’histoire douce-amère des Gens heureux lisent et boivent du café d’Agnès Martin-Lugand (72 000 ventes) ; Juste avant le bonheur d’Agnès Ledig (68 800), prix Maison de la presse ; et L’appel du coucou, le polar de J. K. Rowling, écrit sous le pseudonyme de Robert Galbraith (53 100 ventes). C. C.

Destin en main

 

Après une année 2012 très zen, les lecteurs cherchent des clés pour se prendre en main, pour se rassurer et trouver le bonheur.

 

Avec 4 246 000 volumes vendus et un chiffre d’affaires de 75 310 947 euros (contre 4 101 700 volumes vendus et un chiffre d’affaires de 71 448 368 euros en 2012), l’année 2013 a été propice aux essais et documents : les ventes de 7 titres, contre 4 en 2012, ont dépassé les 100 000 exemplaires. Des conseils de santé, un grand nom de la littérature sur le chemin de Compostelle, l’Histoire de France par une vedette du cinéma et les mémoires de l’(ex-)idole des jeunes… le palmarès, à l’image des quatre premiers titres, est particulièrement éclectique.

En tête du classement, le livre manifeste du docteur Frédéric Saldmann, Le meilleur médicament, c’est vous ! (297 500 ventes) qui conseille à chacun de prendre en main sa santé, symbolise le rejet des laboratoires pharmaceutiques. En 2e position, Jean-Christophe Rufin a cristallisé les aspirations des randonneurs avec son voyage à Compostelle, Immortelle randonnée, chez Guérin, un petit éditeur de Chamonix (229 500 ventes), dont la version illustrée chez Gallimard est 40e dans le palmarès des beaux livres (p. 28). Après Métronome (71e sur la liste), Lorànt Deutsch récidive sur l’Histoire de France avec Hexagone, 3e de la liste avec 153 500 ventes. Tandis que Johnny Hallyday, qui s’est confié à Amanda Sthers, arrive 4e avec Dans mes yeux (115 800 ventes).

 

L’aventure humaine.

On retrouve l’aventure humaine, la quête du bonheur et la philosophie dans Immortelle randonnée de Jean-Christophe Ruffin et Remonter la Marne de Jean-Paul Kauffmann, Du bonheur de Frédéric Lenoir et Plaidoyer pour l’altruisme de Matthieu Ricard. Tandis qu’Indignez-vous ! de Stéphane Hessel (toujours)et La France orange mécanique de Laurent Obertone témoignent de cette volonté de dénoncer les travers de la société.

 

Besoin de se raccrocher à des valeurs sûres ? Quelques auteurs cumulent les titres. Le champion toutes catégories est Laurent Baffie dont le Dictionnaire figure sur la liste à trois reprises dans toutes ses éditions (aux 8e, 13e et 100e places), ainsi que C’est quoi ce bordel ?, un recueil de ses dialogues à la radio avec les auditeurs (39e), ce qui fait un total cumulé de 213 000 ventes. On retrouve Lorànt Deutsch aux 3e et 71e places (176 200 ventes au total), Jean Claude Ameisen en 30e et en 35e positions avec les deux volumes de Sur les épaules de Darwin (77 100), et Frédéric Lenoir avec trois livres (10e, 48e et 61e), totalisant 127 200 exemplaires vendus. Quatre numéros de la revue XXI s’inscrivent respectivement aux 50e, 76e, 90e et 95e places.

 

Long-sellers.

Par ailleurs, 17 titres (contre 16 en 2012) sont des long-sellers bien installés depuis parfois plusieurs années sur les listes : Petite Poucette de Michel Serres (5e, 112 700 ventes), Indignez-vous ! de Stéphane Hessel (7e, 100 200), Le dictionnaire de Laurent Baffie, Petit traité de l’abandon d’Alexandre Jollien (16e, 55 200), Médite, jour après jour de Christophe André (19e, 52 800), Grands-parents de Marcel Rufo (27e, 44 400), Sur les épaules de Darwin de Jean Claude Ameisen, Sauve-toi, la vie t’appelle de Boris Cyrulnik (38e, 36 700), Le sel de la vie de Françoise Héritier (46e, 33 200), L’âme du monde et La guérison du monde de Frédéric Lenoir (48e et 61e), Patients de Grand Corps Malade, Carnets secrets de Jean-Luc Delarue, Métronome de Lorànt Deutsch, Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens de Robert-Vincent Joule, Tout seul de Raymond Domenech, et le Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux de Philippe Even.

 

Il reste peu de place pour les surprises. Le succès de Stéphane De Groodt, l’humoriste belge qui officie à Canal+ et sur France Inter en est une avec ses Voyages en absurdie (9e place), vendus à 94 700 exemplaires, même si l’humour reste une valeur sûre. Mais le plus surprenant demeure Un été avec Montaigne (6e, 111 900 ventes) qui transforme l’éminent professeur au collège de France Antoine Compagnon en auteur de best-seller.

C. C.

Essais : destin en main

 

Après une année 2012 très zen, les lecteurs cherchent des clés pour se prendre en main, pour se rassurer et trouver le bonheur.

 

Photo OLIVIER DION

Avec 4 246 000 volumes vendus et un chiffre d’affaires de 75 310 947 euros (contre 4 101 700 volumes vendus et un chiffre d’affaires de 71 448 368 euros en 2012), l’année 2013 a été propice aux essais et documents : les ventes de 7 titres, contre 4 en 2012, ont dépassé les 100 000 exemplaires. Des conseils de santé, un grand nom de la littérature sur le chemin de Compostelle, l’Histoire de France par une vedette du cinéma et les mémoires de l’(ex-)idole des jeunes… le palmarès, à l’image des quatre premiers titres, est particulièrement éclectique.

En tête du classement, le livre manifeste du docteur Frédéric Saldmann, Le meilleur médicament, c’est vous ! (297 500 ventes) qui conseille à chacun de prendre en main sa santé, symbolise le rejet des laboratoires pharmaceutiques. En 2e position, Jean-Christophe Rufin a cristallisé les aspirations des randonneurs avec son voyage à Compostelle, Immortelle randonnée, chez Guérin, un petit éditeur de Chamonix (229 500 ventes), dont la version illustrée chez Gallimard est 40e dans le palmarès des beaux livres (p. 28). Après Métronome (71e sur la liste), Lorànt Deutsch récidive sur l’Histoire de France avec Hexagone, 3e de la liste avec 153 500 ventes. Tandis que Johnny Hallyday, qui s’est confié à Amanda Sthers, arrive 4e avec Dans mes yeux (115 800 ventes).

 

L’aventure humaine.

On retrouve l’aventure humaine, la quête du bonheur et la philosophie dans Immortelle randonnée de Jean-Christophe Ruffin et Remonter la Marne de Jean-Paul Kauffmann, Du bonheur de Frédéric Lenoir et Plaidoyer pour l’altruisme de Matthieu Ricard. Tandis qu’Indignez-vous ! de Stéphane Hessel (toujours)et La France orange mécanique de Laurent Obertone témoignent de cette volonté de dénoncer les travers de la société.

 

Besoin de se raccrocher à des valeurs sûres ? Quelques auteurs cumulent les titres. Le champion toutes catégories est Laurent Baffie dont le Dictionnaire figure sur la liste à trois reprises dans toutes ses éditions (aux 8e, 13e et 100e places), ainsi que C’est quoi ce bordel ?, un recueil de ses dialogues à la radio avec les auditeurs (39e), ce qui fait un total cumulé de 213 000 ventes. On retrouve Lorànt Deutsch aux 3e et 71e places (176 200 ventes au total), Jean Claude Ameisen en 30e et en 35e positions avec les deux volumes de Sur les épaules de Darwin (77 100), et Frédéric Lenoir avec trois livres (10e, 48e et 61e), totalisant 127 200 exemplaires vendus. Quatre numéros de la revue XXI s’inscrivent respectivement aux 50e, 76e, 90e et 95e places.

 

Long-sellers.

Par ailleurs, 17 titres (contre 16 en 2012) sont des long-sellers bien installés depuis parfois plusieurs années sur les listes : Petite Poucette de Michel Serres (5e, 112 700 ventes), Indignez-vous ! de Stéphane Hessel (7e, 100 200), Le dictionnaire de Laurent Baffie, Petit traité de l’abandon d’Alexandre Jollien (16e, 55 200), Médite, jour après jour de Christophe André (19e, 52 800), Grands-parents de Marcel Rufo (27e, 44 400), Sur les épaules de Darwin de Jean Claude Ameisen, Sauve-toi, la vie t’appelle de Boris Cyrulnik (38e, 36 700), Le sel de la vie de Françoise Héritier (46e, 33 200), L’âme du monde et La guérison du monde de Frédéric Lenoir (48e et 61e), Patients de Grand Corps Malade, Carnets secrets de Jean-Luc Delarue, Métronome de Lorànt Deutsch, Petit traité de manipulation à l’usage des honnêtes gens de Robert-Vincent Joule, Tout seul de Raymond Domenech, et le Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux de Philippe Even.

 

Il reste peu de place pour les surprises. Le succès de Stéphane De Groodt, l’humoriste belge qui officie à Canal+ et sur France Inter en est une avec ses Voyages en absurdie (9e place), vendus à 94 700 exemplaires, même si l’humour reste une valeur sûre. Mais le plus surprenant demeure Un été avec Montaigne (6e, 111 900 ventes) qui transforme l’éminent professeur au collège de France Antoine Compagnon en auteur de best-seller. C. C.

Bandes dessinées : l’arbre et la forêt

Merci Astérix ! Grâce à ses 1,3 million d’exemplaires vendus, les ventes cumulées du Top 50 Ipsos/Livres Hebdo des meilleures ventes de BD, hors export, atteignent, sur l’année 2013, 4,5 millions d’exemplaires pour un chiffre d’affaires de 50 millions d’euros, soit 1,1 million d’exemplaires de plus qu’en 2012. Autant dire que l’arbre gaulois cache la forêt des autres albums, dont les performances continuent de se tasser par rapport à celles de l’année précédente. Seuls 4 titres dépassent les 100 000 ventes, contre 6 un an plus tôt.

Le Top 50 est encore une fois largement dominé par les séries locomotives : Blake et Mortimer, Le Chat (seule série en forte hausse), XIII, Les légendaires, Boule et Bill, Thorgal, Les nombrils, Lou !, Walking dead ou Les Tuniques bleues, rejointes cette année par Blacksad, Murena ou Antarès. Les trois principaux mangas, One piece, Naruto et Fairy tail occupent 14 places du classement, contre 17 en 2012. Mais quelques outsiders viennent troubler le jeu comme Jack Palmer et surtout La tectonique des plaques, Platon La Gaffe et L’étranger.

Au total, 14 éditeurs, contre 18 en 2012, pointent dans un palmarès plus concentré. Média-Participations (Dargaud, Kana, Dupuis, Blake et Mortimer, Le Lombard) en place 22, Delcourt 8, Hachette (Albert-René, Pika) 7, Glénat (Glénat, Mad fabrik) 6, Madrigall (Casterman, Gallimard) 3, Bamboo 3, et Les Deux Royaumes 1.

Fabrice Piault

Jeunesse : John Green et les séries

John Green, avec Nos étoiles contraires, l’histoire d’une adolescente atteinte d’un cancer, est l’unique surprise de la liste des romans jeunesse, qui reste très axée sur les séries. La trilogie Hunger games, aux trois premières places du palmarès, a continué à se vendre en 2013, année de la sortie du second film, L’embrasement, mais dans des proportions moindres qu’en 2012 - 253 000 ventes contre 519 800. En conséquence, la fiction en grand format est en recul par rapport à l’année précédente avec 957 600 ventes (et un CA de 15 101 040 euros) contre 1 358 900 en 2012, mais reste supérieure à 2011 (889 100 ventes).

On retrouve aussi le phénomène Violetta (56 000 ventes), tiré d’une série télévisée (voir la liste poche jeunesse p. 27). Tandis que le Journal d’un dégonflé de Jeff Kinney poursuit une belle carrière avec 4 titres et 114 600 ventes. Les lecteurs restent aussi fidèles à leurs séries favorites et ont acheté les derniers volumes des Héros de l’Olympe, des Héritiers d’Enkidiev, de L’apprenti épouvanteur, de Cherub, etc.

Du côté des albums, Loup, héros d’Orianne Lallemand et Eléonore Thuillier (Auzou), explose véritablement avec six titres sur la liste et près de 230 000 ventes, détrônant T’choupi, numéro un en 2012. Mais T’choupi (7 titres) et les imagiers sonores de Marion Billet (5 titres) résistent. C. C.


Poches : Pocket toujours en tête

P ocket occupe 4 des 5 premiers rangs du palmarès des poches cette année encore, dont le premier avec Demain, j’arrête ! de Gilles Legardinier. Seulement J’ai lu parvient à s’intercaler avec La femme parfaite est une connasse ! en deuxième position. Avec 14 titres, Pocket concentre 38 % des ventes cumulées de la liste. En ajoutant 10/18, Univers Poche atteint 40 % du total, soit presque le même score que l’an dernier. Le Livre de poche suit avec 16 titres et près de 29 % du total. Points et Babel reculent, avec seulement 3 titres chacun, tandis que J’ai lu et Folio se maintiennent. Ce dernier est encore présent avec Le confident d’Hélène Grémillon qui grimpe de la 29e à la 8e place en 2013. On retrouve aussi Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire en 7e place (2e l’an dernier). Guillaume Musso, Marc Levy et David Foenkinos sont encore bien là. Michel Bussi est à la fois à la 41e et à la 4e place.

Les auteurs confirmés et le polar dominent toujours le palmarès, même si des titres sont plus inattendus comme ceux d’Anne-Sophie Girard, de Victoria Hislop (11e), propulsé grâce au prix des Lecteurs du Livre de poche, ou de Barbara Constantine (18e).

Avec 7 569 500 exemplaires, le total des 50 meilleures ventes de 2013 est légèrement supérieur à celui de 2012 (+ 2 %). Le numéro un affiche un score en baisse, à 459 300 exemplaires, contre 496 900 en 2012.

Sandrine Martinez

Poches jeunesse : la Violettamania

Violetta est la nouvelle égérie des préados et la seule surprise de la liste des poches jeunesse. Du nom de l’héroïne de la série diffusée sur Disney Channel, qui raconte l’histoire d’une jeune fille dont la mère chanteuse vient de mourir et qui part à Buenos Aires apprendre le chant et la danse, la "Violettamania" a contaminé les jeunes Français. Ils se sont précipités aux concerts et sur les deux volumes publiés par Hachette Jeunesse dans "La bibliothèque rose" (7e et 20e).

Dominé par Le Petit Prince de Saint-Exupéry, qui a fêté ses 70 ans en 2013, le reste du palmarès mêle classiques pour la jeunesse comme Vendredi ou La vie sauvage de Michel Tournier, Journal d’un chat assassin d’Anne Fine ou Matilda de Roald Dahl, et séries installées comme La cabane magique (4 titres), Percy Jackson (3 titres), la saga 16 lunes, adaptée au cinéma sous le titre Sublimes créatures (2 titres), et Cherub qui poursuit sur sa lancée en 2013 avec six volumes dans la liste. Harry Potter est définitivement devenu un classique lu par plusieurs générations : 5 des 7 volumes de la saga, figurent aussi au classement.

Avec 15 titres, Hachette Jeunesse prend la tête du palmarès devant Gallimard Jeunesse (14 titres), Casterman (6 titres), Bayard Jeunesse et Pocket Jeunesse (4 titres chacun). Au total 1,5 million de volumes ont été vendus pour un CA de 9,6 millions d’euros.

C. C.

Beaux livres : catalogues et hausse des prix

Les ouvrages d’art publiés à l’occasion d’une exposition, du riche catalogue au petit album souvenir, représentent plus de la moitié des meilleures ventes du rayon beaux livres. En tête du palmarès, l’album en lien avec l’exposition "Chagall" au musée du Luxembourg (Paris), s’est vendu deux fois plus que le livre d’images accompagnant l’exposition "Braque" au Grand Palais (Paris). Les deux expositions ont attiré chacune plus de 450 000 visiteurs.

La troisième meilleure vente de l’année dans ce rayon est un beau livre d’Ariel Wizman, Ces objets insolites ou obsolètes, qui montre le goût des lecteurs pour le traitement inhabituel de l’information en images. Dans cette même veine, on trouve d’ailleurs dans le palmarès Les grands scandales de l’histoire de France de Renaud Thomazo chez Larousse (26e), la folie poétique de Plonk & Replonk avec De zéro à Z chez Hoëbeke (27e), ainsi que Les coups du sport (38e) de Laurent Luyat chez Ramsay. Le beau livre d’histoire reste une valeur sûre du rayon avec sept ouvrages dans le palmarès, dont l’Histoire passionnée de la France de Jean Sévillia (5e) et l’inusable Métronome illustré de Lorànt Deutsch (6e).

Les 50 ouvrages les plus vendus en 2013 représentent 649 600 exemplaires, soit une baisse de 12 % par rapport à 2012. Cependant, le prix moyen remonte à 24,70 euros, contre 22,20 euros en 2012.

Anne-Laure Walter

Pratique : tout pour être heureux

Chamans mexicains et guérisseurs hawaïens envoient de bonnes ondes sur le rayon pratique. Dans la morosité ambiante, une tendance, dessinée en 2012, s’est renforcée en 2013 : prendre sa vie en main pour être plus heureux et trouver la sérénité. Sept méthodes pour les aspirants au bonheur entrent dans le palmarès de 2013, dominé pour la première fois par Les quatre accords toltèques publié en 2005 chez Jouvence. Déjà dans les meilleures ventes 2012, on retrouve aussi les conseils d’Eckhart Tolle (16e et 30e), du Ho’oponopono (19e) et de Christophe André mais avec un autre titre qu’en 2012, Imparfaits, libres et heureux (31e), tandis que Les cinq blessures qui empêchent d’être soi-même (12e) et Art-thérapie : 100 coloriages anti-stress (44e) font leur entrée.

Le Guide rouge retrouve le tiercé de tête, suivi par Nutella, vestige de la tendance des recettes culinaires régressives qui marque le pas en 2013 (5 titres dans le palmarès contre 28).

L’année 2013 connaît une forte érosion des volumes de ventes en cumulé, de près d’un tiers : les 50 meilleures ventes représentent 1,8 million d’exemplaires vendus contre 2,6 millions auparavant. De plus, le prix moyen poursuit sa baisse amorcée l’an passé : 12,80 euros en 2013 contre 15,70 euros en 2012.

A.-L. W.


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