Diffamation

Pierre Ballester et La Martinière condamnés à 20000 euros de dommages-intérêts

Pierre Ballester et son éditeur La Martinière ont été condamnés par la Cour d'appel d'Agen. - Photo DR

Pierre Ballester et La Martinière condamnés à 20000 euros de dommages-intérêts

L'ex-international Philippe Sella a fait condamner l'auteur et l'éditeur de Rugby à charges, pour avoir affirmé qu'il s'était dopé aux amphétamines.

Par Hervé Hugueny,
avec AFP Créé le 13.06.2016 à 21h26 ,
Mis à jour le 14.06.2016 à 11h15

Le journaliste Pierre Ballester et son éditeur La Martinière ont été condamnés par la Cour d'appel d'Agen pour diffamation envers Philippe Sella pour avoir suggéré dans le livre Rugby à charges que l'ex-international de rugby aurait pris des amphétamines lors de certains matches.

Dans un arrêt rendu le 13 juin, Pierre Ballester et son éditeur ont été condamnés solidairement à verser 20000 euros de dommages-intérêts à l'ancien trois-quarts centre, un montant rare dans ce genre d'affaire, et 3000 euros au titre des frais de justice. Tous deux ont également été condamnés à 1500 euros d'amende.

Dans son livre, Pierre Ballester laisse entendre que Philippe Sella, comme plusieurs autres joueurs du XV de France, avait eu recours durant sa carrière, "à titre exceptionnel”, à des amphétamines, notamment lors de matches internationaux dans les années 1980.
 
En première instance fin 2015, le tribunal correctionnel d'Agen avait retenu la nullité de la procédure, considérant que l'assignation de Philippe Sella était trop générale car elle citait l'intégralité de la page du livre plutôt que le seul passage le concernant.

“Sali par ce qui a été écrit”

Durant l'audience du premier procès, Philippe Sella, aujourd'hui directeur sportif du SU Agen, relégué en Pro D2 la saison prochaine, avait affirmé s'être "senti sali par ce qui a été écrit", assurant n'avoir "jamais eu besoin de quoi que ce soit pour atteindre le haut niveau”. Il demandait 30000 euros de dommages-intérêts.
 
De leur côté, Pierre Ballester et son avocat, Thibault de Montbrial, avaient quant à eux estimé "respecter à la lettre toutes les exigences de la loi sur la presse”, se contentant de retranscrire dans ce livre "des propos tenus par le docteur [Jacques] Mombet”, ancien médecin fédéral de rugby.
 
A Paris, non plus sur des terres rugbystiques mais devant la 17e chambre du tribunal correctionnel, spécialisée dans les affaires de diffamation, Jean-Pierre Rives, 59 sélections dans le XV de France entre 1977 et 1984, n'avait obtenu en novembre 2015 qu'un euro symbolique pour les mêmes propos, alors qu'il demandait 45000 euros de dommages-intérêts.
 
Il n'a pas été possible de joindre Me Thibault de Montbrial pour savoir si ses clients pouvaient envisager un pourvoi en cassation. Le livre s'est vendu à un peu plus de 11000 exemplaires, selon GFK.

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