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Plus de 300 libraires signent une tribune en réaction à l’arrestation de l’éditeur de La Fabrique

La maison d'édition indépendante La Fabrique est réputée pour ne publier "que des amis", dont des auteurs controversés.

Plus de 300 libraires signent une tribune en réaction à l’arrestation de l’éditeur de La Fabrique

Après l’arrestation à Londres en avril dernier d'Ernest M., éditeur de La Fabrique, plus de 300 libraires signent une tribune dans Libération et dénoncent « une grave dérive autoritaire » du gouvernement.

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Par Elodie Carreira,
Créé le 09.05.2023 à 17h40

Ernest M., responsable des droits étrangers aux éditions La Fabrique, a été arrêté puis interrogé à Londres le 17 avril dernier, au motif qu'il aurait participé aux manifestations françaises. « Une grave dérive autoritaire d’un gouvernement qui criminalise toute opposition », dénoncent dans une tribune publiée dimanche 7 mai dans Libération les 300 libraires réunis sous le collectif « Nous, libraires, porte-voix du « terrorisme intellectuel ».

Reprenant à leur compte le terme de « terrorisme intellectuel », employé par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin pour qualifier les récentes mobilisations de rue, les libraires s’en veulent les « porte-voix ». De la librairie Ombres blanches à Chantelivre, en passant par Point-Virgule ou encore le groupe Folies d’encre, tous les signataires affichent une « indéfectible solidarité » avec l’éditeur arrêté par les autorités britanniques : « Nous avons ensemble déjà traversé quelques tempêtes, comme au moment de l’affaire Tarnac en 2008 (qui a donné lieu à une relaxe collective), et nous sommes plus que jamais déterminé.es et enthousiastes à l’idée de diffuser leurs livres ».

Mais le soutien sans faille à l'égard des membres de La Fabrique est aussi contrebalancé par l’expression d’un ressentiment, au sujet d’une affaire qui « rappelle que le commerce de livres est une activité surveillée ». Évoquant une « crise politique et idéologique », les libraires dénoncent « la grave dérive autoritaire d’un gouvernement aux abois qui traite sa population en ennemi et les oppositions en criminels » ainsi qu’une « odieuse tentative d’intimidation envers toutes celles et ceux qui participent à la production et à la diffusion des pensées critiques ».

Et de conclure en réaffirmant leur position : « Nous continuerons d’apporter notre concours résolu sous le manteau protecteur de nos subversives boutiques ».

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