9 MAI - ROMAN Grande-Bretagne

Auteur de romans pour la jeunesse, Matt Whyman, né en 1969, signe ici son premier roman pour adultes. Pour jeunes adultes, même.

Matt Whyman- Photo DR/JC LATTÈS

Matt et son épouse Emma sont des bobos londoniens qui ont quitté leur petite maison de l'East End pour une plus vaste dans le West Sussex. Il faut dire qu'ils ont quatre enfants, et un petit zoo privé : une chienne, un berger canadien plutôt sympa mais encombrante, deux chats - à l'origine, puis un seul, traumatisé et sous antidépresseurs -, quatre lapins, trois poules puis une puis quatre. Pas de raton laveur. Mais Emma, qui s'est toujours rêvée en matriarche d'une immense famille, sachant qu'elle n'aura plus d'autre enfant puisque Matt s'est fait vasectomiser, ne désarme pas : elle veut encore plus d'animaux. Alors pourquoi pas deux de ces cochons nains, un mâle et une femelle, qui sont si tendance chez les rurbains et dans les magazines people ? Appuyée par Lou, sa fille aînée, une vraie punaise adolescente, elle obtient évidemment gain de cause. Mais, tandis qu'elle a repris son travail de cadre supérieur qui la tient éloignée de la maison toute la journée, c'est Matt, journaliste pigiste, écrivain et donc homme au foyer, qui va devoir assumer seul les conséquences de cette funeste initiative.

Car les cochons, Butch et Roxi, se révèlent de véritables calamités ambulantes. Ils couinent, saccagent le jardin, se goinfrent de tout ce qu'ils trouvent, fuguent... Et grandissent ! En fait de frère et soeur nains, les Whyman se sont fait avoir.

On ne saurait lister toutes les bêtises qu'ils commettent, toutes les catastrophes qu'ils déclenchent, toutes les gaffes de Matt. Au point d'empoisonner l'atmosphère familiale. Un moment, le malheureux apprenti fermier, qui craque complètement, craint même qu'Emma ne veuille le quitter. Il n'en sera rien. Et la crise la plus grave, à propos d'un éventuel élevage de cochons nains après que Roxi aurait été mise enceinte par insémination artificielle, connaîtra un happy end.

C'est vif, farfelu, sympathique. Dans l'air du temps. Mais même si le thème est à peu près semblable, on est loin de Marley et moi, le roman de John Grogan (Lattès, 2007), devenu une sorte de livre culte. Ici, pas d'angélisme un peu nunuche made in USA. On donne plutôt dans le grinçant, la satire british au second degré. Cette famille de forcenés zoophiles fait bien rigoler les rudes paysans du Sussex, lesquels élèvent, eux, sans états d'âme, de vrais cochons, des gros, des beaux, qui finiront en bacon. Chez les Whyman, Butch et Roxi, eux, mourront de vieillesse.

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