Essai/États-Unis 7 mars Betty Friedan

Elles ont fait de longues études, épousé un cadre supérieur, élevé leurs enfants et finissent déprimées dans un pavillon en zone résidentielle avec pelouse, garage et allée en gravillon. Betty Friedan (1921-2006) a vécu la condition de la femme américaine dans les années 1960. Après son divorce, elle entreprend la rédaction de La femme mystifiée. Mystifiée par qui ? On le comprend vite. Par les institutions, la religion, le patriarcat et même la psychanalyse. L'ouvrage a connu un grand succès aux Etats-Unis et fut publié en France en 1964 chez Denoël-Gonthier. Yvette Roudy en avait assuré la traduction.

Voici l'occasion de replonger dans ce livre culte qui est passé du manifeste au document historique. Car l'enquête sur ces femmes de la classe moyenne n'a rien perdu de son acuité. Les témoignages comme les articles du New York Times ou du New Yorker vantent l'émancipation par le foyer, l'électroménager, les produits de beauté et les régimes. Certes, les temps changent, mais cette construction « mystique de la femme » n'a pas totalement disparu. Un indicateur le montre : la pub. On comprend aussi pourquoi à l'époque de « Me Too » le malaise ménager n'est pas complètement dissipé.

Betty Friedan
La femme mystifiée - Traduit de l’anglais (États-Unis) par Yvette Roudy
Belfond
Tirage: 5 000 ex.
Prix: 22,50 euros ; 576 p.
ISBN: 9782714479976

Les dernières
actualités