Prix littéraires

Qui aura le Goncourt ?

OLIVIER DION

Qui aura le Goncourt ?

Pour les trois quarts des douze critiques littéraires interrogés par Livres Hebdo, c'est Alexis Jenni, l'auteur chez Gallimard du premier roman L'art français de la guerre, qui obtiendra le 2 novembre le principal prix littéraire français. Leurs explications, et le point de vue de jurés des principaux prix sur les objectifs, littéraires ou commerciaux, vers lesquels doivent tendre ces distinctions suprêmes.

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Par Marie-Christine Imbault,
Créé le 10.04.2015 à 18h34 ,
Mis à jour le 28.05.2015 à 12h08

Premier roman "exigeant mais lisible », riche d'ambition, d'originalité et de qualités littéraires, publié par la très estimée maison Gallimard qui fête de surcroît son centenaire, L'art français de la guerre d'Alexis Jenni apparaît bien placé pour remporter le prix Goncourt 2011 qui sera décerné, quelques minutes avant le Renaudot, le 2 novembre à 13 heures. C'est en tout cas l'avis de neuf des douze critiques d'horizons divers interrogés par Livres Hebdo au terme d'un marathon littéraire auquel ont participé cette année 435 romans français, dont 74 premiers romans.

Certes, et c'est un possible handicap, il s'agit encore d'un premier roman cinq ans après Les Bienveillantes de Jonathan Littell (Gallimard), Goncourt 2006. Certains critiques lui trouvent aussi un propos trop "masculin". Mais cela n'ébranle par leur pronostic. Cinq des critiques que nous avons consultés jugent même que le livre, déjà plébiscité par un large public (56 000 ventes selon l'éditeur), mérite vraiment le principal prix littéraire français, contre deux qui lui préfèrent Du domaine des Murmures, publié également chez Gallimard par l'autre finaliste, Carole Martinez, et une inconditionnelle de Sorj Chalandon.

AMÈREMENT REGRETTÉ

Ils sont cependant plusieurs à regretter amèrement qu'Emmanuel Carrère, peut-être victime de son personnage sulfureux (Limonov, P.O.L), ait quitté la liste des Goncourt, et deux à préférer absolument Delphine de Vigan (Rien ne s'oppose à la nuit, Lattès), qui a obtenu le prix Fnac mais a néanmoins été écartée de la sélection finale du Goncourt. Ces deux derniers titres sont toutefois toujours en lice pour le Goncourt des lycéens. Ils ont aussi encore des chances d'obtenir le Renaudot et le Décembre pour l'un, le prix roman France-Télévisions pour l'autre.

Avant la proclamation, le 27 octobre, du grand prix du roman de l'Académie française (1) qui se jouait entre Sorj Chalandon (Retour à Killybegs, Grasset), Laurence Cossé (Les amandes amères, Gallimard) et Jean Rolin (Le ravissement de Britney Spears, P.O.L), >vingt-trois romans français demeuraient en lice pour les six grands prix d'automne (Goncourt, Renaudot, Femina, Médicis, Interallié, Académie française), dont six restaient sélectionnés plusieurs fois : ceux d'Alexis Jenni (4 fois), Sorj Chanlandon (3 fois), Laurence Cossé, Simon Liberati, Carole Martinez et Morgan Sportès (2 fois). Dix éditeurs étaient et sont toujours dans la course : Grasset (6 titres), Gallimard (4 titres), P.O.L (3 titres), Actes Sud, Seuil et Stock (2 titres), Albin Michel, Fayard, L'Olivier et Philippe Rey (1 titre).

PRÈS DE 15 % DES ROMANS DE LA RENTRÉE

Parallèlement, treize essais publiés par sept éditeurs différents, dont six par Gallimard, se disputent les prix Renaudot, Femina et Médicis correspondants. Neuf romans étrangers publiés par sept éditeurs également, dont deux chez Gallimard, concourent pour les prix du meilleur roman étranger décernés par le Femina et le Médicis.

Au total cette année, les jurys des six grands prix d'automne ont mis dans la lumière quarante-six romans français publiés par seize maisons d'éditions, dont quatorze pour Gallimard et ses filiales (Denoël, Mercure de France, P.O.L, La Table Ronde), quatorze pour des filiales d'Hachette Livre (Grasset, Lattès, Stock) et dix pour celles de La Martinière (Seuil, L'Olivier). Avec les quatre prix de second rang que sont les prix Décembre, Flore, Wepler et France-Télévisions, se situant plus comme des découvreurs, le total s'élève à soixante-cinq romans français, soit près de 15 % des romans de la rentrée littéraire, et vingt-trois éditeurs. Cela ne change rien pour Hachette et La Martinière. En revanche, la part de Gallimard et de ses filiales atteint le tiers des sélectionnés, avec vingt-deux titres, et même près de la moitié des finalistes (onze titres). Donc le Goncourt ?

(1) Ce prix n'était pas encore attribué à l'heure où nous mettions sous presse.

Les critiques parient sur Jenni

 

Qui aura le Goncourt ? Et qui le mérite ? Douze critiques littéraires font leur pronostic et l'expliquent.

 

France Culture, France 24, Elle, Le Magazine littéraire

Tout en poursuivant sa chronique littéraire bilingue à France 24 et ses collaborations régulières à Elle et au Magazine littéraire, Augustin Trapenard anime depuis la rentrée la nouvelle émission littéraire de France Culture, "Carnet d'or".

Augustin Trapenard- Photo C. ABRAMOWITZ/RADIO FRANCE

Qui l'aura ? Alexis Jenni (L'art français de la guerre, Gallimard). Le lauréat sera sans doute un auteur Gallimard compte tenu de l'anniversaire de cette maison, et un auteur Gallimard qui "marche" en librairie, car il faut un succès pour que le Goncourt continue de faire sens dans le paysage littéraire français.

Qui le mérite ? Alexis Jenni, encore lui. C'est peut-être, tout compte fait, le plus grand livre de la rentrée, tant par son ambition que par les enjeux littéraires et sociétaux qu'il dessine. C'est le plus digne représentant d'une tendance majeure dans le champ littéraire. Celle d'écrire le "roman français" par excellence, un livre qui examine et qui incarne avec le plus de panache l'essence de la France.

OLIVIA DE LAMBERTERIE

Olivia de Lamberterie- Photo O. DION

Elle, France 2, France Inter, Europe 1

Responsable culture de Elle où elle suit plus particulièrement la littérature et le cinéma, critique à "Télématin" sur France 2 et au "Masque et la plume" sur France Inter, Olivia de Lamberterie est aussi depuis la rentrée chroniqueuse de la nouvelle émission de Marion Ruggieri, "Il n'y en a pas deux comme Elle" sur Europe 1.

Qui l'aura ? Alexis Jenni, car Gallimard a décidé de fêter son centenaire en fanfare.

Qui le mérite ? Delphine de Vigan, qui signe le meilleur roman de la rentrée.

 

BERNARD LEHUT

RTL

Chef adjoint du service culture de RTL, Bernard Lehut partage avec les auditeurs sa passion de la lecture dans "Laissez-vous tenter", le magazine culturel quotidien qui fête ses 10 ans, "Les livres ont la parole", le dimanche, et, en été, "Chemins d'écrivains". Il a par ailleurs coordonné le recueil de nouvelles inédites de 7 écrivains, 52 cadavres exquis, qui vient de paraître chez Play Bac.

Qui l'aura ?La belle amour humaine pour l'ampleur des thèmes et la beauté du style de Lyonel Trouillot, l'enchanteur de la langue française. Ce Goncourt récompenserait, au-delà d'un livre, l'ensemble d'une oeuvre et rendrait enfin possible la rencontre de Trouillot et du grand public. Et ce serait tellement moins convenu que de le donner à un auteur de la "Blanche" pour les 100 ans de Gallimard...

Qui le mérite ? Delphine de Vigan (Rien ne s'oppose à la nuit, Lattès). Entre l'effroi et l'amour, ce livre impose l'absolue nécessité de l'écriture.

CATHERINE FRUCHON-TOUSSAINT

RFI

Catherine Fruchon-Toussaint anime en alternance avec Sophie Ekoué l'émission hebdomadaire "Littérature sans frontières" sur RFI, qu'elle consacre à la littérature française. Celle-ci vient de s'enrichir de lectures du texte de l'auteur invité par des comédiens. Elle signe par ailleurs ce mois-ci Une vie de Tennessee Williams chez Baker Street.

Qui l'aura ? Sorj Chalandon (Retour à Killybegs, Grasset). Alexis Jenni peut subir le revers du Goncourt déjà attribué au premier roman de Jonathan Littell (Les Bienveillantes, Gallimard) en 2006. Si Lyonel Trouillot l'avait, ce serait un prix politique au sens Nobel du terme, plus d'un an après le drame d'Haïti.

Qui le mérite ? Sorj Chalandon, c'est mon coup de coeur de la rentrée, il signe un vrai projet littéraire avec un deuxième livre sur l'Irlande qui répond à un livre antérieur.

ANNE MICHELET

Version Femina, Europe 1

Rédactrice en chef adjointe de Version Femina où elle est responsable des pages culturelles, Anne Michelet rejoint chaque jeudi l'équipe de chroniqueurs de l'émission de Michel Field sur Europe 1, "Rendez-vous à l'hôtel".

Qui l'aura ? Cela se jouera entre Alexis Jenni et Sorj Chalandon qui de toute façon aura un prix, donc plutôt Jenni.

Qui le mérite ? Carole Martinez. Du domaine des Murmures qui est son deuxième livre est la très belle surprise de la rentrée. Et puis, je trouve bien qu'une femme puisse l'avoir car les prix ont la palme d'or du sexisme : seulement 11 % de femmes en ont reçu un.

NATHALIE CROM

Nathalie Crom- Photo O. DION

Télérama, France Culture

Responsable des pages livres de Télérama depuis cinq ans, Nathalie Crom collabore régulièrement à "La dispute" d'Arnaud Laporte le vendredi sur France Culture.

Qui l'aura ? Franchement, je n'en sais rien.

Qui le mérite ? Difficile de comprendre les raisons littéraires pour lesquelles Limonov (P.O.L), le livre d'Emmanuel Carrère, pour moi l'ouvrage sans doute le plus marquant, singulier et réussi de cette rentrée, a été écarté de l'ultime sélection. D'ailleurs, nombre de très bons livres sont parus cet automne, et ils ne sont pas nombreux à figurer dans cette liste finale. Alors qui ? Disons Lyonel Trouillot.

AUDE LANCELIN

Aude Lancelin- Photo DR

Marianne

Aude Lancellin est directrice adjointe de la rédaction de Marianne et chef des rubriques "Culture" et "Idées" depuis août dernier.

Qui l'aura ? Alexis Jenni. Les Goncourt sont en train de préparer son sacre et c'est plutôt une bonne nouvelle. Ils ont été assez raisonnables d'éliminer David Foenkinos. J'ai une petite pensée pour Simon Liberati mais, en termes d'originalité et d'inventivité, c'est Jenni qui me semble désigné.

Qui le mérite ? Alexis Jenni.

LAURENT GOUMARRE

France 5, France Culture, Têtu

Laurent Goumarre anime depuis un mois la nouvelle émission culturelle de France 5, "Entrée libre", en plus de son "Rendez-vous" quotidien sur France Culture. Il est par ailleurs responsable des pages culturelles de Têtu.

Laurent Goumarre- Photo JULIEN KNAUB/ FTV FRANCE 5


Qui l'aura ? Alexis Jenni, même s'il a pour handicap d'avoir écrit un premier roman, ce qui a pu servir à Jonathan Littell. Du coup, je ne suis pas sûr que cela puisse marcher, mais au-delà du récit, c'est une expérience de lecteur. On ne peut pas faire l'économie de la place du romancier dans le livre.

Qui le mérite ? Pour moi, c'était Emmanuel Carrère, son livre m'a passionné. C'est intéressant de voir comment un auteur se positionne par rapport à un autre. Mais j'ai aussi beaucoup aimé Alexis Jenni même si je ne suis pas sûr que l'auteur ait accès à ce qu'il raconte. A un moment, le lecteur se rend compte qu'une partie du livre échappe à son auteur.



OLLIVIER POURRIOL

Canal +

Agrégé de philosophie et conférencier à MK2 avec "Studio philo", Ollivier Pourriol a remplacé à la rentrée Ali Baddou à la rubrique culture du "Grand journal" de Canal +.

Qui l'aura ? Alexis Jenni. Je sens un parfum de Goncourt autour de ce livre d'une grande ambition politique, un peu épique, dans lequel il y a des éclairs de réflexion sur le langage et le français.

Qui le mérite ? Alexis Jenni. Il a le profil de l'intéressant nouveau sans être neuf, avec ce côté pépite repérée par Gallimard, découvreur de talents. Mais je ne pense pas qu'un prix se mérite, car il dépend des décisions d'un jury avec le hasard que cela comporte.

ERIC NAULLEAU

Eric Naulleau- Photo FRANCE 2



Paris Première, RTL, Paris Match

Animateur de l'émission culturelle hebdomadaire "Ça balance à Paris" sur Paris Première, Eric Naulleau tient également depuis la rentrée deux chroniques par mois dans Paris Match, alternant un "coup de coeur" littéraire et un "coup de gueule". Editeur (Balland), il intervient aussi régulièrement dans les émissions "On refait le monde" de Christophe Hondelatte et "A la bonne heure" de Stéphane Bern sur RTL.

Qui l'aura ? Alexis Jenni. Il ressemble au candidat idéal car il est publié par Gallimard. Le Goncourt fonctionne ainsi, d'autant que c'est l'année du centenaire de l'éditeur. Son roman est lisible et ambitieux, cela fait du bien alors qu'on déplore généralement les romans étriqués et nombrilistes. Moi qui ai souvent hurlé sur les palmarès des grands prix, là il n'y aurait pas de quoi se révolter.

Qui le mérite ? J'ai eu un faible pour Limonov d'Emmanuel Carrère, mais dans un monde littéraire idéal, je préférerais donner le Goncourt à Patrice Delbourg (Un soir d'aquarium, Le Cherche Midi), qui est un jongleur de mots. Son livre est décalé, hors normes.

ADÉLAÏDE DE CLERMONT-TONNERRE

Point de vue, France 2, RTL

Chef de la rubrique "Quelle culture" à l'hebdomadaire Point de vue, Adélaïde de Clermont-Tonnerre est aussi chroniqueuse à l'émission "Avant-Premières" d'Elizabeth Tchoungui sur France 2. Elle participe épisodiquement à "Ça balance à Paris" sur Paris Première et à partir de la mi-novembre au "Journal inattendu" de Marie Drucker sur RTL pour des portraits.

Qui l'aura ? Alexis Jenni. J'ai l'impression que les Goncourt veulent refaire le coup des Bienveillantes, mais je pense que c'est très castrateur pour un auteur de premier roman, cela nuit à sa production littéraire. Et cela relègue le Goncourt du premier roman en seconde zone.

Qui le mérite ? Carole Martinez parmi les quatre finalistes, mais Véronique Ovaldé a construit en sept livres un monde baroque que j'adore.

SABINE AUDRERIE

Sabine Audrerie- Photo DR

La Croix

Sabine Audrerie est responsable des pages littéraires à La Croix depuis 2006. Elle y suit particulièrement la fiction française et étrangère. Sa rubrique livres est par ailleurs la plus consultée du site Lacroix.com

Qui l'aura ? Le premier roman d'Alexis Jenni est le livre qui m'a le plus réjouie de cette rentrée.

Qui le mérite ? Alexis Jenni mérite d'être couronné à plusieurs titres. Sans être ni moralisateur, ni bien-pensant, il éclaire les racines de la précarité sociale et de la xénophobie actuelles. Il arrive à tisser passé et présent à travers la rencontre d'un quarantenaire et d'un ancien combattant, dans ce qui est à la fois une réflexion sur notre époque et un grand roman d'aventures. Premier roman d'un inconnu, ce livre pourtant exigeant a déjà été plébiscité par un large public, il est la preuve que la grande littérature peut réunir tous les lecteurs

Entre originalité et lisibilité, les jurés balancent

Si l'affaire n'a pas soulevé une tempête dans le Channel, les sujets britanniques ont néanmoins été tout retournés récemment en constatant que le jury du prestigieux Man Booker Prize, placé cette année sous la présidence de l'ancienne espionne Stella Rimington, qui n'a rien à voir avec le milieu littéraire, avait sélectionné des livres jugés trop grand public. Cela pourrait-il arriver en France ? : "Il n'y a pas de loi, ce serait fou de donner une image stéréotypée. Si le livre est bon, il trouvera ses lecteurs. S'il est mauvais, il ne les trouvera pas, réagit la présidente de l'académie Goncourt, Edmonde Charles-Roux. On ne peut pas se permettre de faire un choix combattu par l'opinion. »

RESPONSABILITÉ

Membre du jury Médicis, plus détaché des problèmes de ventes, Michel Braudeau confirme : "Le Goncourt a une responsabilité : il prescrit un livre à toute une bibliothèque de comité d'entreprise. Je vote tout simplement pour le livre qui a le plus de mérite, précise l'écrivain. Il faut couronner quelque chose de bien sans chercher à voler au secours du libraire et d'Amazon, mais évidemment on ne va pas aller au suicide. »

"Ce qui me frappe », analyse cependant Paule Constant, présidente du Femina, "c'est la similitude des listes des grands prix. Je crois que la presse influence les jurys ». Comment départager les finalistes ? Pour Pierre Bergé, président de nombreux prix dont le Décembre, un palmarès est le résultat d'un "choix d'hommes et de femmes, de lecteurs, indépendamment de toutes considérations, de potins, d'échanges. Pas plus que les sondages ne font la politique, ceux-ci ne font les prix littéraires ». Reste que chacun y voit un but : "Les prix littéraires servent à mettre un livre et la littérature à la une de la presse et à insérer le livre au milieu de la politique, de l'économie, des finances », estime Bernard Pivot, académicien Goncourt. Nouveau juré Renaudot, en plein combat contre le numérique, Frédéric Beigbeder renchérit : "Les prix sont là pour sauver les romans. On est le seul pays au monde où l'on s'excite pendant trois mois sur les romans. L'important est de projeter une lumière sur un romancier. » Quel qu'il soit : "C'est très bien de couronner un livre qui n'est pas un best-seller, cela attire l'attention sur lui, c'est un couronnement ; et s'il s'agit d'un best-seller, cela lui accorde du crédit », plaide Bernard Pivot.

A la commission du grand prix de l'Académie française, Frédéric Vitoux défend une voix médiane : "Pour moi, le prix standard, sauf s'il y avait une révélation, doit couronner un assez jeune auteur au début de sa carrière, au moment de son deuxième ou troisième roman, quand une oeuvre forte se dessine. »

POUR LES JURYS PERMANENTS

A l'opposé du fonctionnement du Man Booker Prize, tous les jurés semblent en tout cas favorables aux jurys permanents issus du milieu littéraire. Michel Braudeau précise : "Nous avons une véritable expertise, nous indiquons quelque chose. Pourquoi vouloir imaginer que "vox populi" égale "vox Dei". Comme si le public avait du goût ! Pierre Benoît, Guy des Cars, ça va à petite dose !"

Les dernières sélections

Retour à Killybegs, Sorj Chalandon (Grasset) ; L'art français de la guerre, Alexis Jenni (Gallimard) ; Du domaine des Murmures, Carole Martinez (Gallimard) ; La belle amour humaine, Lyonel Trouillot (Actes Sud).

RENAUDOT

Romans : Limonov, Emmanuel Carrère (P.O.L) ; L'art français de la guerre, Alexis Jenni (Gallimard) ; Le système Victoria, Eric Reinhardt (Stock) ; Assommons les pauvres !, Shumona Sinha (L'Olivier) ; Tout, tout de suite, Morgan Sportès (Fayard).

Essais : Le souvenir du monde : essai sur Chateaubriand, Michel Crépu (Grasset) ; Fontenoy ne reviendra plus, Gérard Guégan (Stock) ; Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson (Gallimard).

FEMINA

Romans français : Des garçons d'avenir, Nathalie Bauer (Philippe Rey) ; Un amour de frère, Colette Fellous (Gallimard) ; L'art français de la guerre, Alexis Jenni (Gallimard) ; Jayne Mansfield 1967, Simon Liberati (Grasset) ; Comme une ombre, Michel Schneider (Grasset).

Romans étrangers : Sanctuaire du coeur, Duong Thu Huong (Sabine Wespieser) ; Dire son nom, Francisco Goldman (Bourgois) ; Une femme fuyant l'annonce, David Grossman (Seuil) ; Muse, Joseph O'Connor (Phébus) ; Persécution, Alessandro Piperno (Liana Levi).

Essais : Frida Kahlo : la beauté terrible, Gérard de Cortanze (Albin Michel) ; Emportée : récit, Paule Du Bouchet (Actes Sud) ; L'homme qui se prenait pour Napoléon, Laure Murat (Gallimard) ; Enfance obscure, Pierre Péju (Gallimard) ; Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson (Gallimard).

MÉDICIS

Romans français : Un avenir, Véronique Bizot (Actes Sud) ; Reine de nuit, Stéphane Corvisier (Grasset) ; Dans un avion pour Caracas, Charles Dantzig (Grasset) ; Kampuchéa, Patrick Deville (Seuil) ; Brut, Dalibor Frioux (Seuil) ; Pas d'inquiétude, Brigitte Giraud (Stock) ; L'art français de la guerre, Alexis Jenni (Gallimard) ; Ce qu'aimer veut dire, Mathieu Lindon (P.O.L) ; Du domaine des Murmures, Carole Martinez (Gallimard) ; D'un pays sans amour, Gilles Rozier (Grasset).

Romans étrangers : Quatre jours en mars, Jens Christian Grondahl (Gallimard) ; Une femme fuyant l'annonce, David Grossman (Seuil) ; Les prétendants, Marco Lodoli (P.O.L) ; Persécution, Alessandro Piperno (Liana Levi) ; Crimes, Ferdinand von Schirach (Gallimard).

Essais : Faute d'identité, Michka Assayas (Grasset) ; Le dépaysement : voyages en France, Jean-Christophe Bailly (Seuil) ; L'homme qui se prenait pour Napoléon, Laure Murat (Gallimard) ; Carnets de l'interprète de guerre, Elena Rjevskaia (Bourgois) ; Dans les forêts de Sibérie, Sylvain Tesson (Gallimard).

INTERALLIÉ

Retour à Killybegs, Sorj Chalandon (Grasset) ; Les amandes amères, Laurence Cossé (Gallimard) ; Les autos tamponneuses, Stéphane Hoffmann (Albin Michel) ; Jayne Mansfield 1967, Simon Liberati (Grasset) ; Tout, tout de suite, Morgan Sportès (Fayard).

Une dernière sélection sera établie le 3 novembre.

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