Rachida Dati déboutée de toutes ses demandes contre la BD de 12 bis

vignettes extraites de 'Rachida. Au nom des pères', à paraître ce jeudi.

Rachida Dati déboutée de toutes ses demandes contre la BD de 12 bis

Le tribunal de Versailles a jugé que l'ex-ministre de la Justice ne pouvait se plaindre d'atteinte à sa vie privée, qu'elle avait elle-même rendue publique.

Par Hervé Hugueny,
avec hh Créé le 15.04.2015 à 21h00

L'ordonnance rendue par le tribunal des référés de Versailles a débouté Rachida Dati de sa demande d'interdiction de la bande dessinée Rachida. Aux noms des pères, publiée chez 12 bis et à paraître ce jeudi 25 avril.

L'ancienne ministre de la Justice, actuellement députée européenne et maire du 7e arrondissement de Paris, demandait l'interdiction de la publication de cette BD ou l'insertion d'un bandeau déclarant l'ouvrage attentoire à sa vie privée et celle de sa fille, ainsi que 100 000 euros de dommages-intérêts.

Signée Yves Derai, Marco Paulo et Bernard Swysen, la BD met en scène sur un ton moqueur la recherche de paternité de la fille de Rachida Dati, Zohra, âgée de 4 ans.

Les juges ont suivi l'argumentation de la défense, assurée par Me Isabelle Assal et Richard Malka, qui ont fait valoir qu'il s'agissait d'une satire visant «à souligner l'instrumentalisation de Rachida Dati qui a mis en scène sa vie privée à des fins de communication politique».

Joint au téléphone, Me Alain Cléry, avocat de l'ex-garde des Sceaux, regrette cette décision qui «ne tient pas compte des atteintes à l'intimité commises à l'encontre d'une enfant». Il n'avait pas encore discuté avec sa cliente d'un éventuel appel de la décision.

«Le droit à l'humour existe, et quand on veut défendre l'intimité de sa vie privée, il vaut mieux avoir été cohérent auparavant»
, déclare Me Richard Malka, qui avait porté l'argumentation de Dominique Strauss-Kahn contre les éditions Stock dans un autre procès très médiatisé pour atteinte à la vie privée.

La maternité et l'accouchement de la ministre de la Justice avait donné lieu à plusieurs reportages qui s'interrogeaient sur le père de l'enfant dont l'identité n'a jamais été révélé. Ce point fait également l'objet d'autres différends intentés par Rachida Dati. Elle a assigné en reconnaissance de paternité Dominique Desseigne, patron du groupe d'hôtels et de casinos Barrière, et les magazine Closer et Voici pour avoir révélé cette action en justice.

La BD (12 euros, 48 pages) a été tirée à 10 000 exemplaires, indique Dominique Burdot, P-DG de 12 bis, spécialiste entre autres de l'humour et la satire politiques.

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