Reprises en série dans les librairies de province

La librairie de Billom, 'Il était une fois'

Reprises en série dans les librairies de province

Trois points de vente dans des petites villes accueillent de nouveaux propriétaires. Malgré un marché morose, le métier fait toujours rêver.

Par Cécile Charonnat
avec cch Créé le 15.04.2015 à 22h43

En librairie, l'été se révèle favorable pour la transmission des entreprises. Novices ou professionnels expérimentées peuvent ainsi prendre leurs marques juste avant le grand marathon qui se courre de la rentrée à Noël.

2011 vérifie ce principe, avec pas moins de quatre reprises pour le mois de juillet. Après Le Scribe à Montauban (voir notre actualité), c'est au tour de « Il était une fois » de changer de mains. Morgane Merle-Bargoin, 25 ans, prend la succession d'Anne Branger à la tête de la petite librairie de Billom (Puy-de-Dôme), 4 600 habitants.

Sur 50 m², « Il était une fois », créée en 2000, propose une offre généraliste axée autour d'un fort rayon jeunesse - 50% de l'assortiment - aux 20 000 habitants qui composent le bassin de vie de Billom. « Anne Branger a su implanter une offre variée qui couvre l'ensemble des demandes de la clientèle, souligne Morgane Merle-Bargoin, permettant une progression constante du chiffre d'affaires. » Un CA qui affiche 158 000 euros pour l'exercice clôt en mars 2011.
 
La toute jeune libraire, qui a fait ses armes au Bateau livre à Cournon d'Auvergne, « une librairie idéale pour se former à la nécessaire polyvalence du métier dans les petites structures », poursuivra donc le travail effectué par Anne Branger tout en imprimant progressivement sa marque, dans l'assortiment comme dans les conseils. Pour accéder à son projet, qu'elle murit depuis plusieurs années, elle a déboursé 100 000 euros, financés par un apport personnel (20%), un prêt bancaire et un prêt à taux zéro.

 

Un peu plus au sud, à Gourdon (Lot), 4 600 habitants, L'Ecriture a fermé ses portes le 20 juin pour renaître trois semaines plus tard sous l'enseigne Des Livres et vous. Pour 100 000 euros, financés là aussi par un prêt bancaire, Marc Voirin, ancien instituteur de 51 ans, concrétise ainsi un rêve vieux de plusieurs dizaines d'années.

S'il garde l'orientation généraliste de la librairie, 100 m² pour un CA de 125 000 euros en 2010, il compte créer du chiffre d'affaires en informatisant la structure, en développant les rayons jeunesse et sciences humaines, dont l'histoire, et en incluant davantage la librairie dans la vie culturelle de la ville. Animations, soirées thématiques et partenariats locaux sont au programme.

 

Encore plus au sud, à Oloron-Sainte-Marie (Pyrénées Atlantiques), 11 200 habitants, Boris et Ivan Thomas, la quarantaine, insufflent à la librairie Laügt, plus que centenaire et qui retrouve ici son nom d'origine, une nouvelle jeunesse. Ré ouverte le 25 juillet, après trois semaines de travaux, la boutique n'offre pourtant pas encore son visage définitif.

Dès mi septembre, en cave, un second niveau de 110 m² devrait en effet accueillir les ouvrages de régionalisme, spécialité de la librairie coincée actuellement au rez-de-chaussée (46m²) avec la librairie générale, la papeterie et la carterie. Un sillon que les deux frères souhaitent creuser en développant l'assortiment, notamment par l'ajout d'un rayon d'occasion et de livres anciens. Ici aussi, l'investissement s'élève à 100 000 euros, financés également par des prêts bancaires.
15.04 2015

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