FAC-SIMILÉS

Depuis cinq ans, "Sources", une collection des Presses universitaires de France, propose de belles éditions reproduites, intégralement et à l'échelle, en fac-similés. A l'occasion du vingtième titre, rencontre avec l'un de ses initiateurs, Charles Mela, qui dirige la fondation Martin-Bodmer (Genève), coéditrice des livres.

A quoi sert "Sources" ?

Nous voulons rendre accessibles les éditions remarquables, sans que le prix soit excessif [de 23 à 45 euros, NDLR], et en introduisant chaque texte par une étude liée à l'actualité de la recherche. A raison de quatre fac-similés par an, tirés entre 2 000 et 5 000 exemplaires, nous piochons dans le fonds Bodmer, qui conserve le patrimoine littéraire universel, et dans la collection privée du bibliophile Jean Bonna, président de la fondation, riche en littérature française.

Pourquoi choisir la forme du fac-similé ?

Contrairement à une édition scolaire de textes classiques, ces volumes transmettent l'émotion du texte à une époque où le numérique a entraîné une prise de distance par rapport au livre.

Vous publiez le 2 novembre La prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France de Blaise Cendrars, illustré par Sonia Delaunay. Quelle est la particularité de ce 20e volume ?

C'est le fac-similé du "premier livre simultané". A la fondation, le poème de Cendrars est toujours exposé déplié : quatre feuilles collées bout à bout pour former un tableau de 2 mètres de haut. Les illustrations de Sonia Delaunay, "couleurs simultanées", sont appliquées au pochoir sur toute la hauteur du poème. Elles débordent sur le texte dans une vision commune à la fois plastique, littéraire et colorée. Celui qui regarde ce fac-similé de l'édition de 1913 n'aborde pas le texte de la même façon que dans un volume de la collection "Poésie" de Gallimard !

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