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Salon du livre jeunesse de Montreuil : les éditeurs indépendants réclament de meilleures conditions

Salon du livre de Montreuil. - Photo Olivier Dion

Salon du livre jeunesse de Montreuil : les éditeurs indépendants réclament de meilleures conditions

Dans une lettre ouverte, la Fédération des éditions indépendantes dénonce la baisse de fréquentation des visiteurs professionnels au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil. Elle réclame également un allègement des conditions tarifaires et une réduction de la durée du salon.

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Par Charles Knappek
Créé le 04.11.2021 à 12h00

La bonne santé du marché du livre jeunesse et le retour dans des conditions presque normales du 37e Salon du livre et de la presse jeunesse (SLPJ) de Montreuil ne sauraient faire oublier les difficultés inhérentes au secteur. Voilà en substance le message qu’entend faire passer la Fédération des éditions indépendantes (FEI) dans une lettre ouverte adressée ce 3 novembre 2021 au SLPJ.

La FEI, dont les 250 membres sont issus d’associations régionales d’éditeurs réparties dans toute la France, pointe la baisse du nombre de visiteurs professionnels au cours des cinq dernières années. Sont particulièrement évoqués les bibliothécaires « qui venaient de tout le territoire national » et qui « ne disposent désormais plus d’un budget leur permettant de financer leur journée à Montreuil. »

A propos des bibliothécaires, la FEI ajoute dans sa lettre : « C’est tout un pan, peut-être même une génération entière, de bibliothécaires qui ne vont plus à la découverte des éditeurs sur le grand marché ou à la rencontre des nouveaux auteurs. Ce sont des milliers de catalogues qui ne sont plus distribués (avec le sourire !) et autant de parutions, d’ateliers ou de rencontres qui ne trouveront pas le chemin des médiathèques. »

En conséquence, la FEI réclame « une baisse significative du coût du salon, mais aussi de la durée de la manifestation ». Au SLPJ, elle adresse deux questions : « Avons-nous vraiment besoin de 6 journées complètes d’ouverture au public (dont 2 sont rallongées par des nocturnes) ? » Et, « pouvons-nous encore accepter de payer (très cher) un stand dont la vitrine est de plus en plus limitée ? »

Quel modèle idéal?

Contactée par Livres Hebdo, la vice-présidente de la FEI Juliette Grégoire estime que la question de l’importance du SLPJ « se pose de plus en plus alors que nombre de salons en région sont très bien faits, coûtent moins cher et demandent moins de temps et d’énergie. » Par ailleurs éditrice chez L’Initiale, Juliette Grégoire cite en exemple les formations proposées aux bibliothécaires par le Festival jeunesse de Saint-Paul-Trois-Châteaux, dans la Drôme.

Également contactée par Livres Hebdo, la directrice du SLPJ Sylvie Vassallo indique pour sa part « comprendre » les préoccupations de l’édition indépendante, dont elle invite les représentants à venir la voir lors du prochain salon. « Nous mettons tout en œuvre pour faciliter l’accueil des éditeurs indépendants, rappelle-t-elle. Le Grand marché de la petite édition, dans un espace de 500 m2, rassemblera 49 éditeurs indépendants cette année, contre 40 lors des éditions précédentes. Il est situé à l’entrée du salon pour être plus facilement accessible au public et bénéficie d’une aide spécifique en moyens humains et logistiques. »

Sylvie Vassallo défend également le format de six jours du salon qui « permet une diversité d’accueil des jeunes et des familles avec des temps scolaires et professionnels. » Elle conclut : « Il est vrai que les bibliothécaires ont moins le temps de suivre des formations, c’est une conséquence de l’extension de leurs horaires. Néanmoins la fréquentation n’a pas diminué, elle s’est simplement étalée dans le temps. »

Pour rappel, le marché du livre jeunesse a enregistré une progression de +15 % en valeur selon GfK sur la période octobre 2020/septembre 2021.

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