Un Premier Roman Par Jour

Sarah Manigne, "L’atelier" chez Mercure de France

Sarah Manigne - Photo Francesca Mantovani

Sarah Manigne, "L’atelier" chez Mercure de France

Durant l’été, Livres Hebdo présente chaque jour un premier roman de la rentrée littéraire 2018. Dans L’atelier, Sarah Manigne questionne la relation entre un père artiste et sa fille, désireuse elle aussi de peindre. Le roman est à paraître le 23 août aux éditions Mercure de France.

Par Maïa Courtois,
Créé le 23.07.2018 à 19h45

"Je suis assise sur son sofa, les jambes croisées, les mains étrangement calmes posées sur mes genoux." C’est la première fois qu’Odile pose pour son père peintre, plus habitué à brosser le portrait de sa femme Elena Dimitrovna, sa muse aux "grands yeux clairs en amande", sous tous les angles. Ainsi débute le premier roman de Sarah Manigne, L'atelier, qui paraîtra le 23 août chez Mercure de France dans la collection "bleue".

Dans ce tête-à-tête entre le père et la fille se nouent des questions autour des rapports familiaux et des désirs artistiques. Lui, devenu célèbre, peint sa petite fille pour la première fois, devenant sous ses yeux texture, couleurs, contours. Elle, jeune femme ayant traversé une enfance solitaire guidée par une gouvernante, son grand-père et un pensionnat, sentira grandir en elle le désir de peindre à son tour.  
 
Née à Paris en 1976, Sarah Manigne travaille dans une école de cinéma. Après des études d’histoire, elle met à profit ses connaissances pour plusieurs sociétés de production parisiennes, aidant à la réalisation de reconstitutions historiques pour des docu-fictions, ou de documentaires animaliers. Dans ce premier roman, en invitant à pénétrer avec elle dans le secret de l’atelier du peintre, elle interroge le va-et-vient entre sujet et objet du regard artistique.
 
Au-delà des obstacles rencontrés lorsque l’on choisit la voie de l’art, incarnés par le parcours de son protagoniste peintre Louis Capelan, Sarah Manigne explore aussi la difficulté, intime, de s’affranchir d’un couple de parents. Entre un père doutant sans cesse de lui-même mais doté d’une aura grandissante, et une mère flamboyante et affirmée, comment Odile peut-elle trouver sa place ? "Mon père a souvent peint Educhka en petite fille malicieuse lovée sur une liseuse. Sa tête repose sur un tendre coussin de soie, sa main droite est refermée sur un ours en peluche. Ce n’est pas moi, son enfant, qu’il peignait. C’était elle sa petite fille. Je suis, depuis ma naissance, plus âgée que ma propre mère." La jeune femme, en se remémorant les émulations artistiques de son père, et les odeurs qui régnaient dans son atelier le jour où elle a posé pour lui, cherche avant tout à défricher sa propre voie. 

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