Festival de Cannes 2023

Shoot the Book! 2023 : le bilan

De gauche à droite : Sarah Drouhaud, Nathalie Piaskowski, Pascal Perrault, Marie Darrieussceq, Gilles Marchand et Alexandre Charlet - Photo Léon Cattan

Shoot the Book! 2023 : le bilan

À l’issue de la dixième opération Shoot the Book!, une table ronde de la Société civile des éditeurs de langue française (Scelf), en partenariat avec le Centre national du cinéma et de l'image animée (CNC), a fait un tour d'horizon du marché de l’adaptation littéraire avec cinq intervenants, issus du monde de l’édition et de l’audiovisuel. 

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Par Léon Cattan
Créé le 23.05.2023 à 17h30 ,
Mis à jour le 24.05.2023 à 11h16

Shoot the Book! 2023 a fêté à Cannes son 10e anniversaire. Au terme de deux jours d’échanges entre éditeurs et producteurs, la Société civile des éditeurs de langue française (Scelf) et le CNC ont livré leurs constatations sur le marché de l’adaptation littéraire au cours d’une table ronde donnée sur le Festival de Cannes. Animée par la directrice communication du CNC Sarah Drouhaud, elle a donné la parole à la directrice générale de la Scelf Nathalie Piaskowski, au directeur général du CNL Pascal Perrault, à l’autrice Marie Darrieussecq, au producteur Alexandre Charlet (Les Films du Cygne) et au scénariste Gilles Marchand (coauteur du scénario de La Nuit du 12 de Dominik Moll). 

Dans un contexte de hausse globale de la production, l’adaptation littéraire est en bonne santé. Pas moins de 700 options posées sur des parutions sont actuellement dénombrées. Pour autant, le taux de transformation de ces options est encore difficile à appréhender. Il se trouverait aujourd’hui entre 1 sur 7 et 1 sur 10, proportion en nette augmentation due entre autres à l’explosion des plateformes de streaming. 

Lire : Nathalie Piaskowski : « L'intérêt des producteurs pour Shoot the Book! ne s'est jamais démenti en dix ans »

Une étude prévue pour juin 2023 et un nouvel outil pour les éditeurs

La diffusion internationale des œuvres françaises est-elle facilitée par leur adaptation ? Quels sont les auteurs les plus adaptés ? Y a-t-il un impact des prix littéraires sur ces projets ? Afin de pallier l’absence de données sur ces questionnements, Pascal Perrault a annoncé la parution d’une étude effectuée par l’entreprise BearingPoint, qui proposera un état des lieux du marché cette année. Elle croisera les données du CNC et de GFK, et sera disponible le 26 juin prochain. Elle se basera sur un échantillon de 29 000 sorties (cinéma, télévision et plateforme) extrait de six pays différents (France, États-Unis, Royaume-Uni, Italie, Espagne et Allemagne).

Concernant la popularité des genres des romans adaptés, plusieurs tendances se dégagent déjà : le succès du polar, d’une part, comme en atteste la consécration de La Nuit du 12 (adapté d’un livre de Pauline Guéna paru aux éditions Denoël en 2019) et celui du roman jeunesse. Autre élément abordé : les corrélations explicatives entre le succès d’un livre et son adaptation, et son pendant inverse, l’impact de l’adaptation sur les ventes d’ouvrages. L’augmentation des ventes des Trois Mousquetaires y fait d’ailleurs écho. Le directeur général du CNL conclut : « Les œuvres les plus populaires à l’heure actuelle sont postérieures aux années 1900. L’adaptation littéraire constitue donc un vrai marché pour les auteurs. »

En outre, la Scelf a annoncé la création d’une base de données mettant en lien éditeurs et producteurs autour de la disponibilité des droits de certains livres. Élaborée par les créateurs de Simando dans un effort de concertation avec les producteurs, ces derniers y auront accès par abonnement tandis que les maisons d’édition pourront s’y inscrire gratuitement. L’outil sera mis en production au dernier trimestre de 2023.

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