Au-delà du Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, le CPLJ 93 mène la bataille en faveur de la lecture tout au long de l’année. Sa directrice témoigne.
Livres Hebdo - Le salon a obtenu le label de lutte contre l’illettrisme. Que cela signifie-t-il ?
Sylvie Vassallo - L’illettrisme est la grande cause nationale pour l’année 2013 et, à ce titre, le Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil a été labellisé pour toutes ses actions en faveur des enfants et des familles qui n’ont pas accès au livre. Par exemple, nous travaillons avec un réseau de 150 associations, qui nous permet de recevoir entre 4 000 et 5 000 participants sur le salon pour leur faire visiter l’exposition, rencontrer un auteur ou participer à un atelier. Nous organisons l’opération « Livres à soi, livres pour soi » à Clichy-sous-Bois, afin d’aider des familles à installer une bibliothèque dans leur foyer et à la garnir de livres. Nous participons au concours départemental avec la Caf de Seine-Saint-Denis, « Lire, écrire, grandir », et formons les animateurs de centres sociaux. Enfin, avec l’Education nationale et l’Adept (1), nous aidons à l’installation d’une bibliothèque pour les gens du voyage.
Le CPLJ 93 a développé des actions pour les enfants handicapés. Où en êtes-vous sur ce point ?
Nous avons installé sur le salon depuis deux ans la Bibio-connection pour les enfants invalides, une bibliothèque numérique à commande gestuelle, utilisant le langage des signes, l’audio, l’audiodescription, le karaoké. Nous l’avons testée cette année avec succès pendant six mois à la bibliothèque de l’hôpital de Garches, avec des enfants lourdement handicapés ou en forte difficulté de lecture. Avec l’aide de la Fondation de France, elle devrait être accessible cette année à de nouvelles structures et circulera partout en 2014.
L’Ecole du livre de jeunesse a été créée en septembre 2012. Quel bilan en faites-vous ?
Son objectif est de former à la médiation de la littérature pour la jeunesse les bibliothécaires, les enseignants, les animateurs sociaux et les animateurs de centres de loisirs, les professions paramédicales : 1 200 personnes en ont bénéficié au cours de l’année scolaire 2012-2013. Nous leur proposons plus de 70 formations, que nous avons organisées en six cycles de compétences - trois par public (petite enfance, enfance, adolescence) et trois thématiques (projet culturel autour du livre, images et littérature de jeunesse, complémentarité des livres et des écrans) -, car nous souhaiterions que l’école soit certifiante.
(1) Association départementale pour la promotion des Tsiganes et voyageurs.