Justice

Tariq Ramadan et son éditeur condamnés en appel

Tariq Ramadan en 2020 - Photo Thomas SAMSON / AFP

Tariq Ramadan et son éditeur condamnés en appel

Si elle a diminué le montant des amendes, la Cour d'appel de Paris a confirmé la condamnation de Tariq Ramadan pour avoir révélé dans un livre et à la télévision l’identité d'une des femmes qui l'accusent de viol.

Par Vincy Thomas,
avec afp Créé le 03.02.2022 à 17h00

La cour d'appel de Paris a confirmé jeudi 3 février la condamnation à une amende de l'islamologue suisse Tariq Ramadan pour avoir révélé dans un livre et à la télévision l’identité d'une des femmes qui l'accusent de viol. M. Ramadan, mis en examen pour des viols commis sur cinq femmes qu'il conteste, a été condamné à une amende de 1 000 euros pour avoir donné le véritable nom de celle qui se présente dans les médias comme "Christelle" et l'accuse de l'avoir violée dans une chambre d'hôtel à Lyon en 2009. L’éditeur de Ramadan, Jean-Daniel Belfond, devra verser, lui, 500 euros d’amende pénale pour la publication de l’ouvrage concerné, Devoir de vérité (Presses du Châtelet, ue2019), précise Le Parisien.

En novembre 2020, en première instance, Tariq Ramadan avait été condamné à 3 000 euros d'amende, dont 2 000 avec sursis.

Satisfaction des deux côtés de la barre

Dans le livre, le vrai nom de "Christelle" est cité 84 fois. M. Ramadan l'avait aussi notamment prononcé lors d'un entretien sur BFMTV-RMC dans le cadre de la promotion de l'essai. L'avocat de Tariq Ramadan, Me Ouadie Elhamamouchi, a évoqué "une dynamique positive" pour son client et fait part de sa "satisfaction" d'avoir fait diminuer le montant de l'amende.

"C'est évidemment une satisfaction, ils étaient venus plaider à six avocats devant le tribunal et en soulevant mille et un moyens qui ont tous été rejetés une fois de plus par la cour d'appel. Le parquet a donc eu raison de poursuivre M. Ramadan", a réagi pour sa part l'avocat de "Christelle", Me Eric Morain. Il était reproché à l'islamologue d'avoir enfreint la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse, qui interdit de "diffuser des renseignements concernant l'identité d'une victime d'une agression ou d'une atteinte sexuelle" sans son accord écrit.

M. Ramadan a aussi été condamné jeudi à payer à "Christelle" un total 2 000 euros de dommages et intérêts, contre 5 000 euros en première instance. Selon Le Parisien, la plaignante avait demandé pendant le procès en appel la somme de 1 000 euros à chaque fois que son identité était dévoilée dans le livre, soit 84 000 euros.

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