sport

Un jeu à domicile

Un jeu à domicile

En panne de champions d’envergure et en manque d’événements porteurs, le marché du livre de sport joue la prudence. Mais, si les éditeurs se concentrent sur leurs spécialités, le repli vers les valeurs sûres n’exclut pas quelques belles réussites.

J’achète l’article 1.5 €

Par Alain Mercier
avec Créé le 11.10.2013 à 19h29 ,
Mis à jour le 03.04.2014 à 17h10

urieux mimétisme. A la façon des athlètes, toujours plus performants lorsqu’ils se produisent dans un décor familier, les éditeurs de sport privilégient l’effort à domicile. Ils campent solidement sur leur terrain de prédilection. Avec l’espoir de résister ainsi au gros temps et aux secousses du marché. En 2012, la présence dans le calendrier de l’Euro de football et des jeux Olympiques de Londres avait incité les plus aventureux à mettre un pied dehors. Biographies, documents, beaux livres… Les catalogues proposaient une certaine diversité. Cette année, l’agenda sonne plus creux malgré un Tour de France 2013 annoncé plus médiatique que jamais pour sa 100e édition. Conséquence : une marche arrière tout amorcée dès l’automne dernier.

Les poids lourds du marché n’y font pas exception. En tête de liste, Solar. Leader incontesté des annuels de sport, avec une collection de six titres qui fêtera bientôt son 40e anniversaire, le label de Place des éditeurs (Editis) revendique 60 % de parts de marché sur ce segment. Mais il a entrepris cette année de renforcer sa position par un sérieux coup de jeune apporté aux ouvrages. « Pour conserver un cran d’avance sur la concurrence, nous revoyons la ligne éditoriale de ces annuels thématiques (football, rugby, tennis, F1, basket-ball et moto), explique son directeur, Jean-Louis Hocq. Tout est remis à plat : maquette, organisation, couverture, visuels… Les textes seront plus nerveux, le graphisme modernisé. »

La stratégie de la prudence

Solar ne s’en cache pas : les ventes de ces titres se maintiennent, mais sans atteindre les scores réalisés vingt ans plus tôt. Malgré tout, la collection reste « vitale et fondamentale » pour la maison. L’année du football conserve la première place, devant le rugby et la Formule 1. Cyclisme, basket-ball et moto forment un trio de suiveurs pointé à une courte distance. L’an passé, un nouvel ouvrage a étoffé la série, consacré à Roland-Garros et publié en collaboration avec la Fédération française de tennis, une expérience renouvelée en 2013.

Amphora, un autre acteur clé du marché, adopte lui aussi la stratégie de la prudence. Connu pour sa pertinence dans le domaine de la pratique (musculation, course à pied, arts martiaux, sports collectifs…), l’éditeur avoue avoir connu en 2012 une « année sous tension », marquée par une légère baisse du chiffre d’affaires. Pas question, pour autant, de serrer trop fort les boulons. En 2013, Amphora, qui vient de reconduire un partenariat de six ans avec le jeune tennisman Guillaume Rufin, maintient sa vitesse de croisière avec 25 nouveautés au catalogue. « Nous avons connu un début d’année assez réussi, avec une série d’ouvrages très bien accueillis, consacrés notamment à la natation, au basket-ball, à l’escalade, détaille Grégorie Lartigot, le directeur du marketing. Et nous sommes très satisfaits du parcours d’un petit guide pratique, Courir en ville, sorti en février. Année après année, le running et la musculation restent les deux secteurs les plus porteurs du marché. »

En tête, la Méthode de musculation d’Olivier Lafay, l’auteur à succès d’Amphora. Malgré ses neuf ans d’existence, elle s’est encore écoulée l’année passée à 48 000 exemplaires. « En 2012, le livre figurait au 23e rang des meilleures ventes d’ouvrages pratiques, tous genres confondus, pointe Grégorie Lartigot. Depuis son lancement, nous en sommes à près de 400 000 exemplaires, un résultat en progression régulière. » Traduit et commercialisé en Espagne, en Allemagne et en Europe de l’Est, il est désormais accompagné d’une appli smartphone gratuite, permettant de mesurer les temps de récupération conseillés entre les exercices.

Sans surprise, L’Equipe emboîte le pas de ces deux historiques du marché. Son département éditions, fort de six personnes, se concentre sur sa « mission première », résumée ainsi par sa directrice, Laurence Gauthier : « Valoriser le patrimoine photos et textes de la maison. » En clair, profiter à fond de l’insondable production interne, en sujets et en images, pour composer des ouvrages à succès. Les deux derniers, publiés en 2012, ont atteint cet objectif et permis, aux dires de Laurence Gauthier, de réaliser une « année globalement réussie ». L’Equipe raconte Sébastien Loeb a trouvé preneurs pour les 9 000 exemplaires mis en vente. Le livre de l’année 2012, distribué pour la première fois sur le double réseau des librairies et des kiosques, s’est écoulé à 45 000 exemplaires. Dans les deux cas, le contenu était fait d’une compilation d’articles déjà publiés dans L’Equipe ou dans son magazine du samedi.

Pour le reste, la marque insiste sur les valeurs sûres. La grande encyclopédie du maillot jaune a anticipé sur l’impact médiatique du 100e Tour de France, en juillet 2013, pour s’installer en bonne place parmi les ouvrages de référence. La collection des dictionnaires absurdes a été enrichie de deux nouveaux titres, sur le vélo et la course à pied. Celle consacrée aux grands cols du Tour de France gagnera ce printemps un quatrième opus, dédié à la montée vers l’Alpe-d’Huez. A la même époque, L’Equipe publie un beau livre pour fêter la centième édition de la Grande Boucle, 100 jours, 100 Tours, un ouvrage collectif au parti pris très historique.

Jacob-Duvernet se résigne, pour les mêmes raisons, à cultiver son propre jardin. Ses mots-clés : football, cyclisme et nostalgie. Avec une volonté récurrente de marier les deux premiers au troisième. Sa collection des « Grandes années » a été déclinée en version 70’s et 90’s pour le ballon rond, mais seulement 70’s pour la petite reine. Bernard Hinault : l’abécédaire a connu un succès relatif (2 000 à 3 000 ventes), à la différence des 50 Tours de France de Raymond Poulidor, écoulé à plus de 10 000 exemplaires. La biographie de Laurent Jalabert, parue en mai 2012, a connu une réussite plus franche, avec plus de 5 000 volumes vendus, que celle de Tony Parker, plafonnant entre 3 000 et 4 000 exemplaires. « L’année 2012 a été satisfaisante, avec une dizaine de nouveaux titres au catalogue, malgré des ventes décevantes pour les fêtes de Noël, résume Louis de Mareuil, le directeur commercial. Nous nourrissons nos collections de façon prudente, sans très gros succès commerciaux, mais sans connaître non plus de vrais échecs. »

La prudence domine encore le catalogue de l’éditeur pour 2013. Jacob-Duvernet surfe sur l’actualité du cyclisme, avec l’espoir de profiter de l’effet Tour de France. Il réédite un ouvrage consacré à la première édition de la Grande Boucle, disputée en 1903, ressort Les merveilleuses histoires du Tour de France, innove avec La caravane du Tour de France écrite par Jean-Paul Vespini, surprend avec un essai original sur Les petits noms des grands du peloton rédigé par Michel Guérin.

L’expérience du document

Chez Fetjaine, une marque que le groupe La Martinière va fermer (1), la lecture du calendrier sportif a inspiré à l’équipe éditoriale la même sagesse. « En année creuse, il est préférable de parier sur les valeurs refuges », suggérait son directeur Jean-Louis Festjens peu avant son départ du groupe pour rejoindre Michel Lafon. Une édition de luxe de la Fabuleuse histoire du Tour de France sera proposée aux passionnés, enrichie d’un coffret. Un dictionnaire d’expressions folkloriques du vélo, Allumez la chaudière, viendra s’ajouter à un marché déjà bien occupé. Pour le reste, l’éditeur se garde bien d’avancer ses pions sur le terrain du football, jugé désormais peu porteur. « Les Bleus se révèlent trop impopulaires pour se risquer à miser gros sur eux. » En revanche, l’éditeur avoue attendre beaucoup d’un document au vitriol, Fin de cycle, dans lequel le journaliste spécialiste du dopage Pierre Ballester revisite l’affaire Armstrong avec la volonté d’en venir à bout. Prévu pour la fin du printemps, le livre devrait être « au centre de toutes les questions sur le Tour et sur le dopage », avance-t-il.

Les douze derniers mois ont vu Hugo & Cie balancer avec équilibre entre le convenu et l’effet de surprise. Dans la première catégorie, sa collection consacrée aux clubs, football et rugby, a gagné quelques titres. Pour les plus installés, un DVD a été ajouté. « Le public est fidèle, assure le P-DG, Hugues de Saint-Vincent. Nous poursuivons donc avec notamment Clermont en rugby et Rennes en football. » Plus audacieuse, l’envie de l’éditeur de tenter l’expérience du document. Sa première sortie en 2013, The secret footballer, l’adaptation en français d’un best-seller britannique, lui a déjà donné raison. Truffé de révélations sur les dessous du football professionnel, cet essai rédigé par un joueur anglais à l’identité tenue secrète avance d’un bon pas vers les 20 000 ventes. « Du coup, nous allons insister cette année, avec d’autres ouvrages d’enquête », annonce Hugues de Saint-Vincent. Le plus ambitieux, Racaille football club, écrit par Daniel Riolo, ouvre le débat sur la mixité et le ballon rond. Un autre, Terrain miné, se penche sur les rapports entre le sport et la politique.

Hugo & Cie n’en oublie pas pour autant son autre fonds de commerce, le cyclisme. Il publie en mai le coffret officiel du Tour de France, en collaboration avec ASO, l’organisateur de l’épreuve. Plus original, une histoire des Grandes premières du Tour de France, sous la plume de Jean-Pierre de Mondenard. En fin d’année, son catalogue s’enrichira d’un beau livre sur les grimpeurs et les cols de la Grande Boucle, alourdi de l’indispensable DVD. Au rayon foot, une biographie non autorisée de José Mourinho, le coach du Real Madrid, et une autre, moins attendue mais intrigante, de Jean-Pierre Papin par lui-même, riche de photos et de documents très personnels.

Du pratique à la biographie

Frileux, le marché ? Vigot ne s’en plaint pas. Avec Amphora et Chiron, l’éditeur spécialisé creuse le sillon du sport pratique, sérieux et didactique. Au sortir d’une année 2012 jugée « stable », la maison annonce pour 2013 une quinzaine de nouveaux titres. Priorité aux secteurs les plus porteurs (course à pied, musculation, golf, cyclisme, cheval…), mais en s’autorisant des incursions vers des disciplines moins traditionnelles, comme l’escalade, l’alpinisme, le yoga. « En temps de crise, le lecteur se méfie des recettes miracles, explique Frédéric Vigot, le directeur marketing. Il fait plutôt confiance aux ouvrages de fond, crédibles et documentés. »

Même son de cloche chez Chiron, un autre éditeur historique du secteur, qui n’a pas à rougir d’une année 2012 marquée par une production musclée. En 2013, il maintient un rythme d’un où deux nouveaux ouvrages par mois, en insistant sur la course à pied, le golf, les sports de combat. Lui aussi joue la sagesse, sans déroger à sa règle de conduite : enrichir année après année ses collections de livres pratiques. « Ils constituent un excellent fonds de catalogue, explique Rémi Guichard, le P-DG. Nous en vendons 30 ou 40 par mois, rarement plus, mais ils vivent longtemps. Certains de nos titres sortis il y a vingt ans trouvent encore un public. »

La prudence n’empêche pas d’innover. En 2013, Chiron consacre tout un mois au sport, en juillet, avec des ouvrages sur la préparation physique et mentale. A la même époque, l’éditeur propose un coffret Warrior regroupant trois livres sur les sports de combat. Il a enrichi certains de ses anciens titres, dont l’un traitant du golf, d’un DVD offert. L’un de ses plus solides succès, J’apprends mes katas, a été réédité dans une version au prix divisé par deux. « L’effet sur les ventes a été spectaculaire, le bouquin a retrouvé une nouvelle jeunesse », assure Rémi Guichard.

Historiques ou pas, spécialisés ou généralistes, les éditeurs s’accordent à juger le marché du livre de sport « stable mais difficile », « porteur mais hasardeux ». Mais le risque paie encore. Yves Derai, directeur éditorial des éditions du Moment, a tenté l’an passé l’expérience du livre-enquête, avec un ambitieux document intitulé PSG, Qatar et argent. « Nous sommes partis pour en vendre 4 000 à 5 000 exemplaires, estime-t-il. J’aimerais aussi investir un peu plus dans les biographies, mais il se pose très vite le problème des droits. Les joueurs de football évoluent dans un tel univers financier que si je leur parle d’un à-valoir de 6 000 ou 8 000 euros, ils vont croire que je me moque d’eux. »

Jean-Claude Lattès a contourné l’obstacle en s’offrant, au cours des douze derniers mois, trois grands noms du paysage sportif : Rafael Nadal, Jonny Wilkinson et Zlatan Ibrahimovic. Pour les trois, il s’agissait de traductions françaises d’ouvrages étrangers. La formule est coûteuse, mais nettement plus abordable qu’une autobiographie originale. Et le résultat plus que satisfaisant. Les deux premières ont atteint les 20 000 exemplaires. La troisième, Moi, Zlatan Ibrahimovic, présentée comme l’un des événements de la fin de l’année 2012, a franchi la barre des 100 000 copies vendues. Laurent Laffont, le directeur éditorial, se frotte les mains : « Nos objectifs sont surpassés, mais ces performances tiennent beaucoup à la personnalité des athlètes. Nadal, Wilkinson et Ibrahimovic dépassent le cadre de leur sport. » Pas question, pour autant, de s’enfoncer dans la brèche. En 2013, Lattès ne prévoit aucun ouvrage de sport.

Solar s’aventure, lui aussi, sur des terrains moins familiers. L’éditeur a publié au premier trimestre un guide pratique de musculation, volontairement grand public, construit autour d’une quarantaine de programmes. « Nous pensions depuis longtemps aller sur ce marché, mais nous cherchions un coach, raconte Jean-Louis Hocq. Nous l’avons trouvé avec Nordine Attab, consultant sur France 5. »

L’échec de son « mook », Hobo, arrêté après un seul numéro, n’empêche pas L’Equipe de lancer de nouvelles pistes. Ses deux cibles : la jeunesse et le pratiquant. « Nous accompagnerons, dès le mois de septembre, le lancement par L’Equipe d’un portail Internet réservé à la pratique sportive, explique Laurence Gauthier. Et nous réfléchissons à des projets sur l’aventure. » Le groupe a aussi publié en début d’année, en édition avec Dupuis, le premier tome d’une BD destinée aux 6-12 ans. Le personnage, Louca, féru de football, a été créé par un jeune auteur, Bruno Dequier. Un deuxième tome est prévu pour la rentrée. D’autres éditeurs de BD comme Bamboo ou Soleil, avec Foot2rue ligue 1, dont le premier tome est paru en mars, et PSG académie, prévu en septembre, font des incursions dans le secteur sportif.

En publiant au début du mois de mars une autobiographie signée de Pape Diouf, l’ancien président de l’Olympique de Marseille (C’est bien plus qu’un jeu), Grasset imaginait mal créer l’événement. Mais l’improbable réaction de la direction du club, qui a acheté une pleine page de publicité dans L’Equipe quatre jours après la sortie du livre pour riposter aux attaques de l’auteur, a affolé les ventes. « L’attitude de l’OM a eu pour effet de faire naître une polémique autour de l’ouvrage, explique-t-on chez l’éditeur. Les médias s’en sont emparés. Puis tout est monté en neige. Nous ne nous y attendions pas du tout. » Résultat : 350 exemplaires vendus par jour au plus fort de la controverse. Un succès imprévisible. Mais, à l’image du marché, très aléatoire. <

(1) Voir « Plan social en cours chez La Martinière », LH 950, du 19.4.2013, p. 42.

Le sport en chiffres

Nouveautés et nouvelles éditions- Photo SOURCE : LIVRES HEBDO/ELECTRE

Des sélectionneurs très sélectionnés

Appelons cela une niche. Très étroite mais grandement rentable. Dans le domaine du sport, l’autobiographie d’un ex-sélectionneur d’une équipe de France de sport collectif se révèle souvent un genre à succès. Et même mieux que cela, pour peu que le personnage en question ait été, à un moment de sa carrière, l’objet des critiques des médias. Aimé Jacquet avait montré la voie, en 1999, avec Ma vie pour une étoile, un best-seller paru chez Robert Laffont. L’an passé, Marc Lièvremont a écoulé plus de 50 000 exemplaires de Cadrages & débordements (La Martinière), dans lequel l’ancien patron du XV de France racontait sa version de l’improbable parcours des Bleus au Mondial 2011.

Raymond Domenech a pris tout son temps pour explorer le genre. Mais son éditeur, Flammarion, ne regrette pas l’attente. Tout seul, à la fois récit et témoignage de ses années à la tête des Bleus, depuis la glorieuse épopée du Mondial 2006 jusqu’au fiasco de la mutinerie de Knysna quatre ans plus tard, a dépassé les objectifs les plus optimistes : 145 000 ventes en quatre mois. « Et pourtant, nous ne savions pas trop quel accueil serait réservé au livre, explique Thierry Billard, directeur éditorial chez Flammarion. Au moment de sa sortie, en novembre 2012, Raymond Domenech était encore très décrié. Il restait le bouc émissaire du parcours catastrophique de l’équipe de France au Mondial 2010. »

Mais la pertinence du livre, écrit à la première personne, sans langue de bois, construit à partir du journal de bord de l’ex-sélectionneur, a su toucher tous les publics. La promotion a fait le reste. « Raymond Domenech a joué le jeu, se réjouit Thierry Billard. Il a accepté les interviews, les émissions de télévision, les séances de dédicaces… Il est allé à la rencontre des gens. Et n’a jamais été l’objet de la moindre agressivité de la part des lecteurs. »

Flammarion, comme La Martinière un an plus tôt avec Marc Lièvremont, se félicite d’avoir sollicité l’ancien coach pour le pousser à écrire. « Les témoignages de personnages marchent toujours mieux que les enquêtes rédigées par un tiers sur ces mêmes personnages », estime Thierry Billard. Mais les candidats ne sont pas légion. Claude Onesta, à la tête d’une équipe de France de handball double championne olympique, mais au comportement parfois déroutant, pourrait être le prochain. Il n’a cependant pas encore passé la main. <

Tout seul et loin devant

On le croyait détesté des Français depuis la triste et pitoyable prestation des Bleus au Mondial 2010, mais Raymond Domenech se révèle un auteur à succès. Le recueil de souvenirs de l’ancien sélectionneur national, Tout seul (Flammarion), s’impose, et de loin, en tête du classement Ipsos-Livres Hebdo des meilleures ventes de livres de sport pour l’année 2012, avec deux fois plus de ventes que le deuxième titre de la liste. Une performance d’autant plus spectaculaire que le livre est sorti en librairie à la fin du mois de novembre.

Derrière, la Méthode de musculation d’Olivier Lafay continue à faire le bonheur de son éditeur, Amphora, malgré ses neuf ans d’existence. L’ouvrage confirme la bonne santé d’un genre, le bien-être et la forme, où les maisons d’édition se pressent désormais en nombre. Autres valeurs sûres : le football, le rugby, l’équitation et le cyclisme, ainsi que, aux confins du tourisme, la randonnée. En revanche, pas la moindre trace, dans le top 50 de l’année, de livres consacrés aux jeux Olympiques de Londres ou à ses héros, l’événement qui a pourtant dominé l’actualité sportive en 2012.

Le palmarès recèle cependant une surprise avec, parmi les ouvrages les mieux classés, celui de Kilian Jornet, un coureur à pied espagnol considéré comme le maître du trail. Son autobiographie, Courir ou mourir (Outdoor), s’est approchée des 14 000 ventes en quelques semaines, selon Ipsos. Preuve que les belles histoires ont encore un avenir dans l’édition de sport.

Les dernières
actualités