Essai/Espagne 24 octobre Iñaki Uriarte

Il se promène entre Saint-Sébastien, Bilbao et Benidorm. Né à New York (en 1946), revenu au pays pour y subir les foudres franquistes qui ne goûtait pas son esprit libertaire, il dit n'avoir jamais vraiment travaillé ne considérant guère comme tel ses articles. Qu'importe, sa vie durant Iñaki Uriarte l'aura passé selon son bon plaisir, jamais très loin d'un livre. Cela fait de lui un écrivain sans œuvre, comme le fut en son temps à Trieste, Roberto Bazlen.

Sans œuvre, mais pas sans influence, comme en témoigne presque malgré lui, ce Bâiller devant Dieu, son journal entre 1999 et 2010, que les éditions Séguier, ont le bon goût de publier. On y chemine en la meilleure des compagnies : Montaigne, Proust et surtout, l'ironie constante et l'infinie culture de son auteur. Uriarte s'y montre en toute liberté, une liberté infinie qui lui est aussi un risque. Ce risque-là, c'est d'abord celui de la littérature. Il écrit : « Je suis toujours passé pour une promesse. On a toujours attendu de moi quelque chose d'important. Pas moi (...). J'imagine que j'en ai déçu beaucoup, mais en ne désirant ni gêner, ni combattre, j'ai dû égayer le parcours d'autres, ou tout au moins, j'ai dû ne pas le leur empoisonner ». En fait, c'est tout l'inverse.

Iñaki Uriarte
Carnets : 1999-2010 - Traduit de l'espagnol par Carlos Pardo - Préface de Frédéric Schiffter
Séguier
Tirage: 15 000 ex.
Prix: 21 euros ; 272 p.
ISBN: 9782840497639

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