Mediathèque

L'adjoint au maire du 19e arrondissement de Paris chargé de la Ville durable, de la Ville du quart d'heure et de la Ville résiliente, Hadrien Bortot, a annoncé sur Twitter que la future médiathèque de l'arrondissement, qui sera installée rue Jean Quarré prendra le nom de James Baldwin. "Très heureux" de ce choix, il a remercié les élues du Parti communiste qui ont proposé en 2019 qu’un équipement ou un lieu porte ce nom ainsi que le maire Francois Dagnaud et son adjoint à la Culture Eric Thebault, de s'être saisis de la proposition.

Selon la ville de Paris, la médiathèque, dont l'ouverture est prévue en 2023, se veut écologique. D'une surface de 2600 m2, elle abritera des salles de lecture, une salle polyvalente ouverte sur l’extérieur, un café et un espace de coworking. La structure existante du bâtiment sera conservée. La parcelle sera dépolluée et végétalisée et en partie consacrée à un projet d’agriculture urbaine en terrasse du bâtiment. Le bois (du chêne francilien) sera l'élément principal de ce bâtiment, des panneaux photovoltaïques produiront l’électricité nécessaire aux besoins de la médiathèque, enfin, on y trouvera aussi un potager, une mare et un solarium. Une maison des réfugiés, attenante à la médiathèque sur 100m2, aura vocation de permettre l'apprentissage du français, et l’accès aux droits et à l’insertion professionnelle.

Noir, ouvertement gay et militant pour les droits civiques, James Baldwin (1924-1987) a exprimé ses idées à travers ses écrits. Ses essais Chronique d'un pays natal, traduit par J.A Tournaire chez Gallimard en 1973 et La prochaine Fois, le feu (Gallimard, 2018) explorent les non-dits et les tensions sous-jacentes autour des distinctions raciales, sexuelles et de classe au sein des sociétés occidentales, en particulier dans l'Amérique du milieu du vingtième siècle. Ses romans et pièces de théâtre transposent quant à racontent les pressions sociales et psychologiques complexes qui entravent l'intégration des personnes noires, mais aussi des hommes gays ou bisexuels. Il est notamment l'auteur de La Chambre de Giovanni, publié en 1958 à La Table ronde, histoires d'amour tourmentées et douloureuses d'un jeune Américain à Paris, David, dans les années 1950 qui fait la rencontre d'un barman, Giovanni.  Si Beale Street pouvait parler (Stock, 1975), adapté au cinéma en 2019, est aussi le récit d'un amour impossible et contraint par les carcans et les injustices de la société, en nous plongeant dans l'histoire de Tish, 19 ans, enceinte de Fonny, un jeune sculpteur noir dont elle est amoureuse et qu'elle a l'intention d'épouser. Mais ce dernier est jeté en prison, accusé d'avoir violé une jeune femme. Les deux familles se mettent en quête de preuves pour le disculper. Son œuvre la plus connue reste La conversion, roman semi-autobiographique dans un contexte de ségrégation raciale, paru une première fois en 1957 à La Table ronde avant d'être réédité chez Payot & Rivages.

 

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