Coronavirus

Une situation dramatique pour les libraires francophones

Une situation dramatique pour les libraires francophones

L’Association internationale des libraires francophones alerte sur la situation des professionnels face à la pandémie du coronavirus et se mobilise pour les accompagner. L'AILF et le Bief ont dressé un état des lieux des librairies francophones fermées, démontrant un désastre pour le secteur dans le monde entier.

Par Alexiane Guchereau,
Créé le 01.04.2020 à 18h01

Après l’annulation du rendez-vous annuel de l’Association internationale des libraires francophones durant le week-end de Livre Paris, au CNL, "pour ne pas exposer et peut-être augmenter les risques de contamination à leur retour" des professionnels lors de leur voyage, l’AILF a mesuré l’impact de la pandémie sur son activité et demandé plusieurs mesures destinées à rassurer les professionnels inquiets pour l’avenir.

"Aujourd’hui, la situation s’est amplifiée à une vitesse telle que plus des deux tiers de notre réseau est à l’arrêt avec des fermetures obligatoires ou anticipées. Sur le tiers restant, la fermeture se profile à l’horizon", rappelle-t-elle avant de mentionner les difficultés structurelles des librairies tels que des délais de livraison importants ou la concurrence redoutable de la vente en ligne.

L'AILF souligne d'ailleurs "l’inexistence, à quelques exceptions près, d’aides locales en termes de protection sociale et de chômage partiel" et déplore les difficultés économiques liées à la perte de chiffre d’affaires et au maintien des charges fixes qui pèsent sur les libraires. 

Les mesures annoncées par l'AILF 

L'association annonce avoir réalisé un état des lieux, en partenariat avec le Bief, et avoir contacté les directeurs export des principaux groupes pour les interroger sur plusieurs points et sur les mesures prises par chacun auprès des libraires francophones : état de la chaîne d’approvisionnement, report d’échéances, arrêt d’offices et réassorts, continuité des commandes, etc.
 

Elle propose de mettre en avant tout type d'initiatives d'éditeurs ou libraires permettant de trouver des alternatives aux difficultés rencontrées par les professionnels de la chaîne du livre, comme celle des éditeurs du groupe Madrigall. De fait, elle reste en contact avec la Centrale de l’édition, qui lui a transmis un tableau sur l’état du fonctionnement des transporteurs principaux et qui a déjà négocié des reports de garantie. Elle demande aussi des mesures exceptionnelles pour la Coface (Compagnie française d'assurance pour le commerce extérieur). Enfin, en lien avec le CNL, l'AILF réclame des précisions sur les dispositifs annoncés par le ministre de la Culture concernant les cinq millions d’euros attribués au livre pour savoir si cela concerne les librairies francophones à l’étranger.

Si ces mesures ne suffisent pas à "compenser la perte de trésorerie d’un secteur dont on sait que c’est un point faible, il faudra alors se mobiliser avec ces partenaires institutionnels que sont l’Organisation internationale de la francophonie, les Instituts français, les ministères de la Culture des pays concernés pour épauler localement les librairies, en privilégiant les commandes locales, ou en développant des dispositifs d’aide exceptionnels", prévient l'AILF

 

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