Hauts-de-France

A Villers-Cotterêts, le chantier de la Cité internationale de la langue française pressé par le temps

Vue générale de la fouille du château de Villers-Cotterêts - Photo Denis Gliksman, Inrap

A Villers-Cotterêts, le chantier de la Cité internationale de la langue française pressé par le temps

L’effondrement l’été dernier d’un mur intérieur du château de Villers-Cotterêts, couplée aux effets de la crise sanitaire et de la pénurie de matériaux, rend incertaine l’inauguration de la future Cité internationale de la langue française avant la fin du quinquennat d’Emmanuel Macron.

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Par Charles Knappek,
Créé le 07.10.2021 à 19h00

Le chantier finira-t-il dans les temps ? Voulue par Emmanuel Macron qui en a fait le fil rouge de son quinquennat, la Cité internationale de la langue française, installée dans le château de Villers-Cotterêts, dans l’Aisne, est censée être partiellement inaugurée en mars 2022, soit avant la prochaine élection présidentielle.

L’effondrement l’été dernier d’un mur intérieur de l’aile Est de l’ancienne demeure royale a toutefois sérieusement ralenti le chantier, soulevant un certain nombre d’inquiétudes quant au respect du calendrier. « Le premier volet des travaux, qui comprend le Jeu de Paume et le logis royal seront bien terminés pour mars 2022, assure néanmoins à Livres Hebdo Valérie Senghor, directrice générale adjointe du Centre des monuments nationaux (CMN), qui gère le château. Le second volet relatif aux autres espaces s’achèvera quant à lui en 2023. »

Le site, longtemps laissé à l’abandon, est symbolique à double-titre. C’est à Villers-Cotterêts que fut signée en 1539 l’ordonnance imposant l’usage du français dans les documents administratifs et judiciaires, jusqu’alors écrits en latin. La Cité internationale de la langue française est aussi l’héritage qu’entend laisser Emmanuel Macron en tant que président de la République, au même titre que le musée du Quai Branly pour Jacques Chirac ou la pyramide du Louvre pour François Mitterrand.

Une approche thématique

Le chantier est par ailleurs le deuxième plus onéreux du quinquennat après celui de la rénovation de Notre-Dame de Paris. Initialement abondé à hauteur de 85 millions, il a bénéficié de 100 millions d’euros supplémentaires dans le cadre du plan de relance. Il s’agissait de couvrir les surcoûts engendrés par la crise sanitaire et le défaut de plusieurs partenaires engagés dans les travaux.

La finalisation dans les temps du premier volet du chantier permettrait l’inauguration du site en mars 2022 et l’ouverture au public du parcours d’exposition permanente du château, ainsi que la librairie-boutique. « Des dispositifs scénographiques élaborés par notre partenaire l’agence Projectiles seront proposés pour faire découvrir la langue française, détaille Valérie Senghor. L’approche ne sera pas muséale ou historique, mais thématique. Cette exposition permanente fera voyager les visiteurs dans la langue française et la diversité de ses expressions. »

Le CMN prépare également une série d’animations destinées à faire vivre le château tout au long de l’année. Il a signé le 4 octobre avec l’Université de Picardie Jules-Verne une convention de partenariat destinée à mener des projets conjoints dans le cadre de la Cité internationale. Plusieurs conférences seront proposées, dont une dès le 14 octobre qui sera consacrée à Alexandre Dumas (né à Villers-Cotterêts). Les deux partenaires prévoient également d’organiser des résidences d’artistes et de chercheurs, des ateliers d’éloquence ainsi que divers projets linguistiques.

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