Bon, c’est parfois ardu ! Mais la psychanalyse est ainsi. Elle opère par circumnavigation autour des territoires de la sexualité, du refoulé, du rêve, de l’objet et du langage. Mais il y a toujours à prendre chez un psy qui sait y faire et, qui plus est, vous parle de l’âme, "le lieu où l’homme se révèle dans son irréductible singularité". Jean-Claude Rolland est de ceux-là. Président de la villa Gillet à Lyon, auteur des Yeux de l’âme (Gallimard, 2010), d’Avant d’être celui qui parle (Gallimard, 2006) et de Guérir du mal d’aimer (Gallimard, 1998), il nous propose un voyage freudien inspiré où il est question d’art, de littérature et de cure analytique.
Ces quatre essais témoignent de son enthousiasme pour les passions de l’âme ou plutôt pour l’"appareil d’âme", comme disait Freud. Ce qui l’intéresse, c’est évidemment quand cette mécanique s’emballe. Pour l’expliquer, il alterne expérience clinique et approche théorique. En sa compagnie nous cheminons avec les poètes (Mallarmé, Hugo…), les essayistes (Bataille, Barthes…), les psychanalystes (Jean Laplanche, Pierre Fédida…), toujours sous le contrôle de Sigmund.
Dans son parcours, Jean-Claude Rolland fait des haltes sur le plaisir, la douleur, la langue ou l’image pour mettre en évidence l’énergie incessante de l’âme. Le travail de la cure apparaît alors comme une manière de comprendre cette "science du malheur humain" pour réparer les âmes endommagées.
Enfin, ils sont rares les auteurs qui remercient leurs lecteurs de les avoir suivis jusqu’à la fin. Dans le cas de Jean-Claude Rolland, nul doute que les lecteurs lui retournent le compliment pour avoir si bien organisé le voyage.
L. L.