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Amazon agite la planète auteurs

Dessin de Boll

Amazon agite la planète auteurs

Avec en toile de fond le bras de fer qui oppose le géant de la vente en ligne à la filiale américaine d’Hachette et à Bonnier, la guerre des pétitions entre Amazon et les auteurs, américains puis allemands, a fait rage tout l’été. Le conflit commercial est devenu un débat mondial sur les conditions de préservation de l’écosystème éditorial, qui a pour effet de souder les acteurs de la chaîne du livre et commence à mobiliser en France.

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Par Anne-Laure Walter,
Créé le 22.08.2014 à 03h05 ,
Mis à jour le 22.08.2014 à 15h39

C'est le feuilleton de l’été. Une guerre des nerfs et un combat par pétitions interposées pour sensibiliser l’opinion publique. Après les éditeurs et les libraires, les auteurs - c’est plus rare - sont à leur tour montés au créneau face à Amazon, dans la bataille qui oppose le cybermarchand à Hachette Book Group aux Etats-Unis et à Bonnier en Allemagne. S’ils se défendent tous de prendre part au conflit commercial sur le prix du livre numérique qu’Amazon veut fixer à 9,99 dollars, soit 7,50 euros, ils dénoncent les méthodes utilisées par le géant de la vente en ligne, à savoir les mesures de rétorsion adoptées par Amazon contre les titres édités par ces groupes, les rendant moins accessibles sur le site marchand : allongement des délais de livraison, précommandes suspendues, suppression des recommandations.

"Je comprends parfaitement la démarche des écrivains américains et je serais également prête à signer une pétition si besoin. Je trouve la position d’Amazon envers Hachette scandaleuse." Tatiana de Rosnay- Photo OLIVIER DION

Le bras de fer commercial entre Amazon et la filiale américaine d’Hachette Livre se transforme en débat de principe sur l’accès aux livres. Le cybermarchand commence même à se mettre à dos les internautes. Les plus technophiles, qui s’expriment sur les blogs et les réseaux sociaux, lui reprochent la manipulation des listes des auteurs conseillés, découvrant derrière l’implacable algorithme censé déterminer les ouvrages conseillés un choix subjectif régi par une logique marchande. Du coup, tandis que la négociation entre Amazon et Hachette Book Group s’enlise, les liens se renforcent entre les différents acteurs de la chaîne du livre, de l’auteur au libraire en passant par l’éditeur.

 

La lettre de Preston

Tout commence à la mi-juin, quand Douglas Preston, qui signe avec Lincoln Child d’efficaces thrillers publiés aux Etats-Unis par Grand Central Publishing, une marque d’Hachette, adresse un texte à ses lecteurs pour les avertir des mesures de rétorsion d’Amazon et leur demander de faire pression sur la firme de Seattle en envoyant un mail à son P-DG Jeff Bezos, dont il dévoile l’adresse. Le texte circule aussi parmi les auteurs et se transforme en lettre ouverte qui recueille début juillet 300 signatures, dont celles de Stephen King, Nora Roberts et James Patterson. "Jeff Bezos a utilisé les livres comme produit d’appel pour pouvoir vendre toutes sortes de produits, des câbles d’ordinateurs aux tondeuses à gazon, ce qui était une très bonne idée. Maintenant Amazon nous tourne le dos, rappelle Douglas Preston. C’est comme ça qu’il nous estime ? N’a-t-il aucune loyauté ? C’est pour ça que les auteurs sont en colère."

 

 

Une page dans le New York Times

Amazon tente d’éteindre l’incendie, contacte à plusieurs reprises Douglas Preston. En vain. Un mois plus tard, la lettre ouverte devient une pétition d’auteurs anglo-saxons fédérés sous l’appellation "Authors united", qui s’estiment "pris en otage". Ils sont plus de 900 à signer, dont Paul Auster, Nancy Huston, Jay McInerney, Donna Tartt, Siri Hustvedt, Jon Krakauer et Jonathan Littell. Les auteurs se cotisent (104 000 dollars soit 79 000 euros) pour acheter une page dans le New York Times du dimanche 10 août. "Nous sommes fermement convaincus qu’aucun libraire ne devrait ni empêcher, ni gêner la vente de livres, ni même décourager les clients de commander ou de vouloir recevoir les livres qu’ils désirent, explique Douglas Preston dans un article que lui a consacré le quotidien. Amazon n’a pas le droit d’utiliser un groupe d’auteurs, extérieurs à ce conflit, pour mener des représailles ciblées." De son côté, Amazon réplique en lançant une contre-pétition ironiquement intitulée "Readers united" pour expliquer qu’il veut vendre des livres numériques au juste prix pour le consommateur, avec de meilleurs reversements pour les auteurs. Amazon, de bonne guerre, divulgue l’adresse de courriel du patron américain de Hachette Book Group, invitant les internautes à lui écrire. La pétition a attiré près de 8 000 signatures.

 

En France, alors que la loi "anti-Amazon" sur les frais de port a été votée au printemps et immédiatement contournée, l’affaire est fortement médiatisée, présentée en une du Monde et de Libération, déclenchant de multiples débats à la radio. La ministre Aurélie Filippetti salue le 12 août l’initiative des auteurs américains, expliquant au Monde que "cet épisode est une nouvelle révélation des pratiques inqualifiables et anticoncurrentielles d’Amazon. C’est un abus de position dominante et une atteinte inacceptable contre l’accès aux livres".

Le conflit traverse l’Atlantique le 19 août lorsque 1 354 auteurs de langue allemande signent à leur tour une lettre ouverte, sur le modèle de celle de leurs homologues américains, dénonçant les méthodes d’Amazon à l’encontre du groupe suédois Bonnier, propriétaire en Allemagne des éditions Aladin, Arsedition, Berlin Verlag, Carlsen, Hörbuch Hamburg, Piper, Thienemann-Esslinger et Ullstein. Là encore, les auteurs rejoignent les autres professionnels du livre dans leur combat contre le cybermarchand, puisque le syndicat des libraires et des éditeurs allemands avait déposé avant l’été une plainte antitrust contre Amazon, avec l’appui du gouvernement.

 

Manipulations

Amazon applique à Bonnier en Allemagne les mêmes mesures de rétorsion qu’à Hachette Book Group aux Etats-Unis. "Amazon manipule les listes de recommandations" et "utilise les auteurs et leurs livres comme moyen de pression pour extorquer de meilleures remises", accuse la pétition, signée entre autres par Elfriede Jelinek, prix Nobel de littérature, Ferdinand von Schirach, célèbre auteur de nouvelles judiciaires, ou le journaliste d’investigation Günther Wallraff. Les auteurs invitent leurs lecteurs à écrire à Jeff Bezos ou à Ralf Kleber, directeur d’Amazon Allemagne.

 

De ce côté-ci du Rhin, les auteurs sont encore peu mobilisés et ce sont surtout leurs éditeurs qui portent le combat (voir page 13). Avec les lois sur le prix du livre papier et numérique, les éditeurs français sont pour le moment à l’abri des pressions les plus extrêmes qu’un revendeur peut exercer à leur encontre. Aucun différend de ce genre n’étant survenu en France, les auteurs sont moins enclins à prendre position publiquement. Mais le bras de fer fait émerger des questions plus profondes sur la relation auteur-éditeur-libraire, comme en témoigne le fait que la plupart des auteurs signataires de la tribune aux Etats-Unis ne sont pas eux-mêmes publiés par Hachette et ne pâtissent donc pas des mesures de rétorsion.

C’est bien la question de la pérennité des métiers du livre qui inquiète Eric-Emmanuel Schmitt, qui suit l’affaire de près (voir encadré ci-contre) ou Tatiana de Rosnay. "Je comprends parfaitement [la démarche des écrivains américains] et je serais également prête à signer une pétition si besoin. Je trouve la position d’Amazon envers Hachette scandaleuse, explique la romancière franco-britannique. A mon avis, la survie et le succès d’un écrivain sont surtout liés à une synergie entre auteurs, éditeurs et libraires."

 

Les auteurs pris en otage

Marie Sellier, la nouvelle présidente de la Société des gens de lettres, s’émeut aussi du conflit qui oppose le cybermarchand à Hachette Book Group aux Etats-Unis et à Bonnier en Allemagne. "On ne peut que déplorer les pratiques d’Amazon, les auteurs ne doivent pas être pris ainsi en otage", proclame cette auteure pour la jeunesse. Très sollicitée, la SGDL réfléchit à une déclaration. "Avec le numérique, les auteurs sont réintroduits dans la chaîne des discussions, alors qu’ils en étaient les grands oubliés jusqu’à maintenant. Et la vraie révolution, c’est qu’ils parlent aussi entre eux", se félicite Marie Sellier, également à la tête du Conseil permanent des écrivains (CPE), qui a négocié l’accord sur le nouveau contrat d’édition avec le Syndicat national de l’édition (SNE). Cet accord a laissé de côté la question des droits numériques afin de débloquer les discussions. A cet égard, "la solution proposée par Amazon a de quoi faire réfléchir, il y aurait moyen pour les éditeurs de faire plus", estime-t-elle. Fin juillet, le cybermarchand avait suggéré une nouvelle répartition des recettes numériques : 35 % pour l’auteur, 35 % pour l’éditeur et 30 % pour le revendeur. En France aussi, Amazon n’a donc pas fini de peser sur les relations entre auteurs, éditeurs et libraires.

 

Anne-laure Walter, avec Hervé Hugueny

Éric-Emmanuel Schmitt : "Amazon oublie la relation humaine"

L’auteur de Monsieur Ibrahim et les fleurs du Coran, qui publiera le 1er octobre un nouveau roman, Le poison d’amour (Albin Michel), affirme sa solidarité avec les écrivains américains et allemands.

 

Eric-Emmanuel Schmitt- Photo C. CABROL/ALBIN MICHEL

"Si un éditeur n’est rien sans des auteurs, un auteur n’est rien sans éditeur. Un artiste n’attend pas de son éditeur qu’un chèque, des relevés de comptes et de la publicité. Il crée avec lui une relation dont le but est deux vies, la vie d’une œuvre, la vie d’une maison d’édition. En fait, c’est un couple. L’éditeur est le partenaire, le confident des projets, l’oreille qui écoute les désarrois, les doutes, les remises en question, la bouche qui redonne de l’énergie, les yeux qu’on veut épater et surprendre. La confiance de mon éditeur - Albin Michel - m’a plusieurs fois remis sur les rails de l’écriture. Une phrase, une attente, une vision, un désir soutenu, une impatience, voilà ce qu’apporte l’éditeur à l’écrivain. Quand je dis l’éditeur, je ne parle pas que du seul directeur de la maison ou du directeur littéraire, mais de toute l’entreprise, des secrétaires aux attachés de presse, des services commerciaux aux manœuvriers. Le drame de l’écriture, c’est qu’on écrit seul et qu’on se juge seul. Une maison d’édition devient le refuge de ces grands solitaires pathologiques que nous sommes.

 

"L’éditeur authentique". Amazon oublie dans son schéma que la relation d’un auteur à un éditeur est une relation humaine. Là résident sa beauté et sa fragilité. Moi qui dois avoir une centaine d’éditeurs à travers le monde, je peux dire qui est éditeur, qui est simple imprimeur ou diffuseur de livres. L’éditeur authentique, celui qui croit à une œuvre, qui l’aide, qui l’accompagne, qui la défend, qui accepte ses livraisons inégales - inégales en réussite artistique ou en réussite commerciale -, celui-là participe à l’histoire des lettres. Amazon pas." Éric-Emmanuel Schmitt

Alain Kouck : "Des changements sont inéluctables"

Alain Kouck est P-DG d’Editis.

Le différend qui oppose des éditeurs à Amazon aux Etats-Unis et en Allemagne est-il un simple conflit commercial ou a-t-il une portée plus large pour l’avenir? de l’édition ??

Alain Kouck- Photo O. DION

Les deux sont en jeu. Il s’agit d’une négociation commerciale, et, sur cet aspect-là, je n’ai pas de commentaire à faire. D’autant que nous n’avons pas d’informations sur un différend qui se passe aux Etats-Unis. Bien sûr, la stratégie d’Amazon impactera aussi plus largement le secteur du livre en Europe et en France. Nous sommes aujourd’hui face à un tournant majeur : désormais, le lecteur-consommateur est au centre et l’avenir du secteur passera aussi par lui. C’est lui qui choisit d’acheter un livre en librairie ou sur Internet, de lire sur papier ou sur tablette, qui arbitre en fonction du prix et demain des réseaux sociaux.

Dans quelle mesure la France est-elle concernée ?

Grâce à la loi sur le prix unique du livre, la France n’est pas pour l’instant en première ligne. Mais nous savons que des changements sont inéluctables et qu’on reviendra difficilement sur les nouveaux services proposés aux lecteurs par les marchands en ligne. Il ne faut pas perdre de vue, cependant, que le rôle de l’édition est de permettre la rémunération des auteurs.

Que peuvent faire les éditeurs français pour résister aux visées hégémoniques d’Amazon ?

Tout doit être fait pour éviter l’installation de monopoles. Il est urgent de créer des alternatives dans le domaine du commerce électronique. Et il faut peser sur Bruxelles pour que tout le monde soit à égalité dans ce domaine. Une TVA unique pour le livre papier et numérique est déjà un préalable. Mais cela passe aussi par une action commune des différents acteurs du monde du livre. C’est tous ensemble que nous devons créer ces alternatives.

Propos recueillis par C. F.

Antoine Gallimard : "Une formidable prise de conscience"

Antoine Gallimard est P-DG de Madrigall.

Comment percevez-vous le conflit qui oppose Amazon à Hachette Book Group aux Etats-Unis et à Bonnier en Allemagne ?

Antoine Gallimard- Photo O. DION

Amazon met en cause le rôle de l’éditeur en ne reconnaissant pas le soutien à long terme qu’il apporte à l’auteur, tant sur le plan financier que sur le plan de la complicité intellectuelle, voire amicale. Amazon peut proposer à l’auteur une rémunération avec des droits élevés mais sur des prix de vente ridicules, ce qui est un leurre. Amazon a-t-il déjà financé à perte, pendant des années, un auteur comme peuvent le faire les éditeurs ? Amazon se veut un champion du marketing et de la technique de distribution alors que l’essentiel est de préserver la création des auteurs ainsi que la curiosité et l’appétit des lecteurs en leur faisant franchir des horizons nouveaux (au-delà des algorithmes).

Que pensez-vous de la mobilisation des auteurs aux Etats-Unis comme en Allemagne ?

Elle témoigne d’une formidable prise de conscience du danger que peut représenter Amazon dans sa volonté de dominer le marché avec toutes les conséquences que cela induit : une réduction à terme de l’éventail de l’offre ; une dévalorisation de la production - puisque le prix est dévalué - sans la reconnaissance du travail des différents acteurs de la chaîne du livre.

Que peut-on faire en France ?

La France est à court terme protégée par le prix unique, mais on sait le lobbying pratiqué par Amazon pour sa suppression. Son poids à Bruxelles est considérable. Je rappelle d’ailleurs qu’il y a eu une enquête sur certains éditeurs pour entente illicite à propos du contrat de mandat pour la vente du livre numérique et que cette enquête a été classée sans suite. Amazon fait croire au lecteur qu’il travaille pour lui et que l’éditeur n’a qu’une vision financière. Cette bataille a le mérite de faire sortir Amazon du bois quand il s’attaque à Hachette avec des moyens totalement inadmissibles en pratiquant des mesures commerciales discriminatoires.

Que pensez-vous de l’argument d’Amazon prétendant amener de nouveaux lecteurs ?

Ce que l’on voit aux Etats-Unis, c’est une migration des lecteurs du format de poche vers le support numérique. Ce ne sont donc pas de nouveaux lecteurs. Amazon pratique un marketing direct qui s’adresse à un public déjà averti. La recherche de nouveaux lecteurs doit se faire à travers l’école, la librairie et l’innovation éditoriale. Je ne vois pas Amazon faisant le même travail que celui que nous avons fait autour de Harry Potter et de J. K. Rowling qui a suscité de nouveaux lecteurs.

Que peuvent faire les éditeurs français pour résister aux visées hégémoniques d’Amazon ?

Les éditeurs français doivent aussi avoir une offre attractive. Je me réjouis que nous ayons une loi sur le prix unique du livre numérique ainsi qu’un accord avec les auteurs sur l’adaptation des contrats. Aujourd’hui, de nombreux éditeurs multiplient l’offre numérique à un prix attractif, de l’ordre de - 30 %, qui correspond à l’économie du livre papier et de la distribution. Par ailleurs, je rappelle que les éditeurs proposent régulièrement des offres ponctuelles dont les prix peuvent être bien en dessous du prix de vente ciblé par Amazon de 9,99 dollars. Soulignons aussi l’initiative d’un certain nombre de libraires qui mettent en place des offres numériques à partir de leur lieu de vente. Ce qui permettra ainsi que l’offre papier et l’offre numérique ne s’opposent pas et restent cousines afin de bien assurer l’avenir de notre profession dans le respect des auteurs. Propos recueillis par C. F.

Francis Esménard : "Des méthodes de forban"

Francis Esménard est P-DG d’Albin Michel.

Le conflit qui oppose à Amazon Hachette Book Group aux Etats-Unis et Bonnier en Allemagne est-il un conflit commercial ou bien met-il en jeu l’avenir de l’édition ?

Francis Esménard- Photo O. DION

La prise de position des auteurs américains et allemands est salutaire et la France ferait bien de s’en inspirer. Amazon a une volonté hégémonique totale. Il veut tout imposer et vise à la disparition des éditeurs et à la disparition des libraires. Son appel au public, en réponse aux pétitions, est démagogique et mensonger. Amazon dit aux auteurs qu’ils auront 70 % de droits d’auteur, mais il met les ouvrages en ligne tels qu’ils sont sans travail d’édition ou de correction, sans promotion non plus. D’ailleurs, quand par hasard un auteur sort du lot, il n’a rien de plus pressé que de rechercher un éditeur traditionnel.

Que répondez-vous à leur argument d’amener de nouveaux lecteurs à la lecture ?

Avec des livres aux prix bradés on peut certainement toucher des lecteurs. Mais surtout, je leur répondrais qu’ils ont déjà tué beaucoup de lecteurs en tuant les librairies de proximité. On voit ce qui se passe aux Etats-Unis. C’est la même chose lorsqu’ils se permettent de boycotter les livres des éditeurs qui ne se plient pas à leurs injonctions. Ce sont des méthodes de forban.

Que doivent faire les éditeurs français ?

Il faut être très vigilant. Je pense notamment au trafic entre les livres neufs et les livres d’occasion. C’est là-dessus qu’il faut se battre. Et ne pas céder sur les remises. Propos recueillis par C. F.


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