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Andreï Makine élu à l'Académie française

Andreï Makine - Photo Photo J.-F. Paga/Grasset

Andreï Makine élu à l'Académie française

Le romancier franco-russe a été élu jeudi 3 mars au premier tour par 15 voix. Sous la coupole, il siégera au fauteuil numéro 5, précédemment occupé par Assia Djebar. 

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Par Pierre Georges,
Créé le 03.03.2016 à 18h16

L'Académie française, lors de sa séance du jeudi 3 mars, a élu au premier tour l'écrivain russe naturalisé français Andreï Makine, lauréat du prix Goncourt et du Médicis en 1995 pour Le Testament français (Mercure de France). Sur 26 votants, il obtient 15 voix, contre 2 pour Arnaud-Aaron Upinsky, 3 bulletins blancs et 6 bulletins blancs marqués d'une croix. Andreï Makine prendra place au fauteuil numéro 5, précédemment occupé par Assia Djebar, femme de lettres algérienne décédée en février 2015.

Né à Krasnoïarsk, en Sibérie, le 10 septembre 1957, Andreï Makine devient bilingue à l'âge de 14 ans grâce à l'une de ses grand-mères française. Après des études de français et de philosophie, et une thèse sur la littérature française contemporaine à l'université de Moscou, il s'installe clandestinement à Paris en 1987, et obtient l'asile politique. Après sa thèse de doctorat sur Ivan Bounine déposée à la Sorbonne, il devient enseignant à l'Institut d'études politiques de Paris. Il obtient la nationalité française en 1996. 

Un travail minutieux de la langue

"Son premier roman, La Fille d'un héros de l'Union soviétique (R. Laffont), paru en 1990, est le point de départ d'une carrière littéraire avec le français comme langue d'écriture", révèle sa biographie désormais disponible sur le site de l'Académie française. "Pour lui, la France est une langue, mais aussi une culture. D'autre part, il affirme que le style est avant tout une vision d'un passé, celui de la France, qu'il représente par un travail minutieux de la langue", précisent les Immortels. 

Une quinzaine de ses romans ou essais sont publiés en français, parmi lesquels : Le Pays du lieutenant Schreiber (Grasset, 2014), Cette France qu'on oublie d'aimer (Points, 2010), ou La Vie d'un homme inconnu (2011, Seuil). En 1995, Andreï Makine avait été couronné la même année par les prix Goncourt, Goncourt des lycéens et Médicis. Il a également reçu la grande médaille de la francophonie en 2000. 

Quatre romans sous le nom de Gabriel Osmonde

En 2011, Andreï Makine avait révélé qu'il a publié quatre romans sous le nom de Gabriel Osmonde : Le Voyage d'une femme qui n'avait plus peur de vieillir (Albin Michel), Les 20 000 Femmes de la vie d'un homme (Albin Michel), L'Œuvre de l'amour (Pygmalion), et Alternaissance (Pygmalion). 

Outre Andreï Makine, ils étaient sept autres candidats : Michel Carassou, Yves-Denis Delaporte, Éric Dubois, Olivier Mathieu, Valentin Ogier, Eduardo Pisani ainsi qu'Arnaud-Aaron Upinsky. L'ex-ministre de la culture Frédéric Mitterrand ainsi que Jean-Claude Perrier, collaborateur de Livres Hebdo, avaient dans un premier temps annoncé leur candidature avant de la retirer. 

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