Avis de recherche. Jean-Pierre, le narrateur du premier roman d'Arbon, Les derniers jours d'Harry Yuan, occupait, à l'instar du primo-romancier, de hautes fonctions au sein d'une grande maison d'édition avant de fonder sa propre maison de livres en ligne en 1997 : « Mutatis mutandis, il s'agissait de faire avec l'Internet ce que le livre de poche avait fait cinquante auparavant. » Les Éditions 0h00, « (prononcer zéro heure) [...] un clin d'œil aux éditions de Minuit », ont comme toute start-up très vite besoin de fonds et sont bientôt rachetées par Recgem, une boîte américaine cotée au NASDAQ, dont le fondateur et patron s'appelle Harry Yuan.

À force de raconter l'histoire du génial investisseur chinois ayant acquis son entreprise, l'ancien dirigeant des Éditions 0h00 est pressé par son entourage d'en faire un livre. Chose faite, ou plutôt in progress pour nous lecteur qui suivons au fil des pages ces haletantes tribulations d'un Chinois à New York, au Mexique, en Grèce... Coups de maître et coups bas, duel à mort avec son concurrent Dutchmore, accusations de malversations, condamnation par la SEC (l'organisme fédéral de contrôle des marchés financiers), case prison, mise en ligne du premier logiciel bitcoin, enfin maladie et agonie. Les derniers jours d'Harry Yuan, c'est Wall Street meets Monte-Cristo... doublé peut-être d'une rédemption. Cinq jours d'enquête durant lesquels se déroule à nouveau l'odyssée d'une vie, jusqu'au retour vers l'acceptation paisible « du dévouloir et du non-agir »- le Tao.