Rnl 2019

Cinq façons de diminuer ses retours

Olivier Dion/LH

Cinq façons de diminuer ses retours

Prolongeant les discussions sur les politiques d’achat, un des ateliers des Rencontres nationales de la librairie consacré à la problématique des retours a permis de mettre en avant leurs coûts et de faire émerger des pistes d’amélioration.

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Par Clarisse Normand,
Créé le 01.07.2019 à 23h00

Deuxième volet de la thématique "Mieux acheter, moins retourner", les retours ont fait l’objet, lundi 1er juillet aux Rencontres nationales de la librairie de Marseille, d’un atelier qui a réuni Brice Vauthier (L’étagère à Saint-Malo) et Renny Aupetit (Le comptoir des mots à Paris et La Générale Librest). Chiffrant les coûts du retour, Brice Vauthier l’a évalué "à 6% du prix facial du livre" et Renny Aupetit a estimé que "1 point de retour représentait 0,25 point de marge. Cela correspond aux coûts de manutention et de gestion, et aux frais de transports et de trésorerie". 

L’objectif, réalisable quelque soit la taille de la librairie, est, selon lui, d’arriver à un taux de retour de 10%. Ce qui laisse apparaître une belle marge de progression par rapport au taux moyen de 20% pour les libraires de l’observatoire. Pour tendre vers cet objectif, les deux libraires ont évoqué cinq pistes d’amélioration. 

1. Etudier ses retours en détails

Renny Aupetit a rappelé l’importance de bien diagnostiquer les taux de retour par rayons, diffuseur, éditeur, représentant... observant que "les taux de retour les plus forts concernent les livres des représentants les plus sympas".

2. Se baser sur un historique

Brice Vauthier a expliqué avoir mis au point grille d’une dizaine de critères lui servant de point de référence pour sa politique d’achat, qui influe directement sur les retours. Parmi les questions phares : quelle confiance puis-je avoir dans le représentant ? Quel est mon avis sur le livre, la collection, l’auteur, l’editeur...? Quelles sont mes conditions commerciales avec l’editeur ? Autant d’éléments qui aident à mieux acheter pour moins retourner.

3. Eviter la quantité 1

Ayant constaté que, dans sa librairie, "60% des retours sont des offices pris par 1", Renny Aupetit demande à ses libraires d’éviter cette quantité. "Les niveaux de retour reflètent aussi la volonté du patron. A lui de responsabiliser ses équipes et de leur mettre la pression pour qu’elles ne dérapent pas dans leurs achats." Certains libraires de province ont toutefois mis en avant le fait que cette politique était moins risquée à Paris car le libraire peut récupérer beaucoup plus un livre qu’il commande pour un client.

4. Ne pas avoir plus d’une semaine de stock sur les nouveautés 

Le libraire parisien a aussi expliqué n’avoir jamais de quantités de livres supérieurs à une semaine de stock sauf lorsque l’auteur vient faire une animation dans la librairie. Faisant valoir la possibilité des libraires parisiens d’avoir très rapidement les titres, les libraires de province, présents dans la salle, ont temporisé cette règle. Mais pour Renny Aupetit, "mieux vaut rater une vente que de payer des coûts  de manutention inutiles. Car le temps passé par le libraire à faire des retours est en plus perdu pour d’autres tâches".

5. Reporter le coût du retour sur le distributeur

Pour les opérations commerciales, Brice Vauthier intègre le coût du transport (6% du prix du livre) dans les conditions commerciales qu’il négocie avec le représentant. "Je demande 13 titres pour 12 facturés. C’est une façon de reporter sur le distributeur le coût du retour. Mais je veille aussi à ne jouer la carte des opérations commerciales que sur les livres que je pourrai ensuite integrer dans mon assortiment."

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