Disparition

Danielle Darrieux, 100 ans et puis s'en va

Danielle Darrieux dans "L'Affaire Cicéron" (1951).

Danielle Darrieux, 100 ans et puis s'en va

A cent ans, la légende du cinéma français nous quitte après une carrière riche aussi bien au cinéma qu'au théâtre et à la télévision. Danielle Darrieux a fait l'objet de nombreux livres.

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Par Vincy Thomas
Créé le 19.10.2017 à 16h14

Danielle Darrieux, née le 1er mai 1917 à Bordeaux, est morte à l'âge de 100 ans le 17 octobre dans sa résidence de l'Eure, a annoncé son compagnon Jacques Jenvrin. Sa carrière s'étale de 1931 à 2010, que ce soit au cinéma, à la télévision, au théâtre et au music-hall, en France comme aux Etats-Unis.

Véritable légende – "icône féminine absolue du cinéma français de l’époque", disait Quentin Tarantino qui l'évoquait dans son film Inglorious Basterds –, récompensée, entre autres, par un César d'honneur et un Molière d'honneur, aussi géniale dans la comédie, même fantaisiste, que dans le drame, y compris le mélo, Danielle Darrieux a tourné avec Henri Decoin, Billy Wilder, Joseph Mankiewicz, Claude Autant-Lara, Max Ophüls, Sacha Guitry, Julien Duvivier, Jacques Demy, Henri Verneuil, Claude Chabrol, Romain Gary, Philippe de Broca, Claude Sautet, François Ozon ou encore Marjane Satrapi (la voix de la grand-mère dans Persépolis, adaptation de la BD éponyme).

L'actrice a joué quelques uns de ses plus beaux rôles dans de nombreuses adaptations parmi lesquelles Mayerling (version 1936), Ruy Blas, La ronde, La vérité sur Bébé Donge, Le rouge et le noir, L'amant de Lady Chatterley, Marie-Octobre, Huit femmes... Au théâtre, elle a interprté les textes de Noël Coward, Françoise Sagan, Marcel Aymé, Marcel Achard, Ernest Thompson, Colette, Pierre Barillet et Jean-Pierre Grédy, Colin Higgins et, pour ses derniers pas sur les planches, elle a créé Oscar et la Dame rose, d'Eric-Emmanuel Schmitt.

Une femme moderne, une vie de cinéma

Plusieurs livres évoquent ses films et sa carrière, certains sont épuisés, notamment le beau livre autobiographique dans lequel elle commentait photos et souvenirs, Danielle Darrieux (Ramsay, 1995). Hors collection a publié en avril, à l'occasion de son centenaire, Danielle Darrieux, une femme moderne, de Clara Laurent. La Tour verte a édité en 2011 Max & Danielle: les années Darrieux de Max Ophüls, de Dominique Delouche, avec un avant-propos de Paul Vecchiali. Pygmalion, en 2010, a sorti Les trois glorieuses: Danielle Darrieux, Michèle Morgan, Micheline Presle (seule survivante du trio désormais) d'Henry-Jean Servat.

Pour en savoir plus sur l'actrice, on peut aussi lire Henri ou Henry: le roman de mon père (Stock, Points), par Didier Decoin, qui revient sur la vie du pygmalion et ancien époux de l'actrice, Henri Decoin. Par ailleurs, Gremese, dans la collection en français "Les meilleurs films de notre vie", prévoit de publier à la fin du mois Madame de..., signé Dominique Delouche, réflexions sur le film culte de la filmographie de la comédienne. Le cinéaste Paul Vecchiali, avec qui elle a tourné deux fois, avait également évoqué son désir de faire du cinéma en rencontrant l'actrice dans Mon roman du cinéma français (Aléas, 2006). Il disait de la comédienne qu'elle était "une musicienne pointilleuse", et que c'était là l'explication de sa réussite aussi bien au cinéma que dans la chanson ou sur scène.

Anne Wiazemsky, dont les funérailles ont eu lieu la semaine dernière, lui avait consacré un documentaire: Danielle Darrieux, une vie de cinéma (2007).
 

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