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Décès de l’écrivain russe Vladimir Voïnovitch

Vladimir Voïnovitch

Décès de l’écrivain russe Vladimir Voïnovitch

Ancien dissident soviétique, l’auteur du roman Les aventures singulières du soldat Ivan Tchonkine est mort à l’âge de 86 ans d’une crise cardiaque, samedi 28 juillet.

Par Léopoldine Leblanc,
avec AFP Créé le 30.07.2018 à 17h00

L’écrivain russe et ancien dissident soviétique Vladimir Voïnovitch est mort à l’âge de 86 ans d’une crise cardiaque, a annoncé un membre de la famille à l’agence publique de presse de Russie TASS, samedi 28 juillet. Né en 1932 à Stalinabad, au Tadjikistan soviétique, il s’était fait connaître pour ses ouvrages satiriques, avec notamment Les aventures singulières du soldat Ivan Tchonkine. Le roman raconte les déboires d’un soldat-gaffeur au sein de l’Armée rouge et dénonce les dérives du système soviétique avec dérision. Il avait été publié en Occident en 1975 par YMCA-Press, la maison d’édition de la dissidence à Paris (5e), avant d’être réédité au Seuil en 1977 et 1991 et aujourd’hui épuisé.
 
L’écrivain avait été confronté à la répression politique dès les purges de 1937, lorsque son père, journaliste, fut arrêté et mis en prison. La famille de Vladimir Voïnovitch avait alors déménagé pour le Sud de l’Ukraine. De retour à Moscou, le jeune auteur publie sa première nouvelle, C’est ici que nous vivons (non traduite en France), dans la revue Novy Mir en 1961. Il fréquente des dissidents et milite pour la défense des droits de l’homme, ce qui lui vaut d’être surveillé de près par le KGB. En 1974, il est congédié de l’Union des écrivains soviétiques pour avoir pris la défense d’Alexandre Soljenitsyne alors déchu de sa citoyenneté. L’écrivain connaîtra le même sort en 1981 après avoir émigré en Allemagne un an plus tôt. Il avait récupéré sa nationalité en 1991 sur décret de Mikhaïl Gorbatchev et était revenu vivre à Moscou après la dissolution de l’Union soviétique. En 2016, l’écrivain signait son dernier roman chez l’éditeur russe Eksmo: Le pélican framboise (non traduit en France), une satire de la Russie moderne qui aborde l’annexion de la Crimée.
 
En France, ses ouvrages traduits sont actuellement épuisés. On trouve, en plus des aventures du soldat Tchonkine (traduites par Alain Préchac et Stefan Radov), les romans Mon pays bien-aimé (traduit par Paul Kalinine et Jean-Claude Lanne, Stock, 1978), L’ivanklade ou Comment l’auteur emménagea dans son nouvel appartement (traduit par Maya Minoustchine, Seuil, 1979), Le prétendant au trône ou Les nouvelles aventures du soldat Ivan Tchonkine (traduit par Claude Ligny, Seuil, 1981) et La chapka (traduit par Agathe Moitessier, Rivages, 1992).

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