Rentrée littéraire 2021

Des premiers romans déjà remarqués par la critique et les jurys

Anne-Lise Avril - Photo Thomas Garnier

Des premiers romans déjà remarqués par la critique et les jurys

Tantôt auréolés de gloire, tantôt tombés dans l’oubli au bout de quelques semaines, les primo-romanciers commencent dès maintenant à susciter l’émoi. Un enthousiasme qui prend des voies différentes selon les premières sélections de prix et les avant-critiques.

J’achète l’article 1.5 €

Par Pauline Gabinari,
Créé le 09.08.2021 à 19h31

Avant même la fin de l’été, des grandes lignes se dessinent parmi les 85 premiers romans de cette rentrée 2021. Mais, si les premières sélections de prix sont plus ou moins en accord sur les titres phares de septembre, les critiques littéraires de Livres Hebdo choisissent d’autres chemins.

La course aux prix

Les premiers prix littéraires dont les sélections se basent sur la rentrée ont annoncé leurs coups de cœur. Certains ouvrages se distinguent particulièrement. En tête, avec une sélection pour le prix Envoyé par La Poste, le prix Stanislas du premier roman et le prix Fnac, Grande couronne, de Salomé Kiner (Bourgois), et L’éblouissement des petites filles, de Timothée Stanculescu (Flammarion). Mon mari, de Maud Ventura (L’Iconoclaste), comptabilise quant à lui quatre sélections (Envoyé par La Poste, Stanislas, prix de la Vocation et Talents Cultura).

Sur la même longueur d’onde que ses confrères, Le Furet du Nord/Decitre a dévoilé une sélection de quatre ouvrages, chacun cités par d’autres prix. Mobylette, de Frédéric Ploussard (Héloïse d’Ormesson), qui est aussi sélectionné pour le prix Stanislas du premier roman, a également déjà été distingué par le prix littéraire du Monde, et celui des médias Prix Feuille d'Or de Nancy. Le parfum des cendres, de Marie Mangez (Finitude), est aussi dans la sélection du prix Envoyé par La Poste, tout comme Blizzard, de Marie Vingtras (L’Olivier), présélectionné également par Talents Cultura. Avant que le monde ne se ferme, d’Alain Mascaro (Autrement), se trouve dans la liste du prix Fnac et dans la liste de Talents Cultura.
 
La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.
On trouve le livre de Julie Ruocco, Furies (Actes Sud), sur les listes du prix Envoyé par La Poste, du prix Stanislas, dans la sélection du prix littéraire du Monde et des Talents Cultura. Celui d’Anne-Lise Avril, Les confluents (Julliard), est sélectionné pour le prix Stanislas et le prix de la Vocation.

Enfin, l’un des premiers romans de cette rentrée a déjà été récompensé par le prix Voix d’Afriques 2021. Il s’agit du roman de Fann Attiki, Cave 72, publié par Jean-Claude Lattès. Comparé aux Grands, de Sylvain Prudhomme, l’ouvrage est ainsi décrit par le critique Olivier Mony dans Livres Hebdo : "Derrière son humour, son énergie, sa vitalité narrative, il n’est pas interdit de penser que le livre de Fann Attiki est essentiellement politique et que son arme de dérision massive est ici pleinement le style."
 Dans le cahier des critiques de Livres Hebdo

Mis à part deux avant-critiques dans LH Le magazine – Ultramarin, de Mariette Navarro (Quidam), et Mise à feu, de Clara Ysé (Grasset), sélectionnés par le prix Fnac ou le prix de la Vocation –, l’attention des critiques ne se porte pas du même côté que celle des jurys. Pour les critiques de Livres Hebdo, l’humain et l’exploration de sa psyché est au cœur de cette rentrée 2021. Une évidence dans le roman de Claire Conruyt (Mourir au monde, Plon) pour Jean-Claude Perrier : "À rebours des modes et du fracas du monde, Claire Conruyt a réussi un roman à huis clos, au cœur des passions humaines, bernanosien."

Un regard davantage réaliste pour Élise Lépine, dont la lecture s’est portée sur le premier roman du Masque de Félix Lemaître : "La combinaison dresse le tableau tragi-cynique de ces classes moyennes de provinces sacrifiées sur l’autel de la loi du marché." Enfin, Sean Rose relève une harmonie entre l’intime et l’immense dans Ici, la Béringie (Jérémie Brugidou, L’Ogre) : "[Le livre] nous plonge dans les blanches étendues de la Béringie comme dans les paysages intérieurs des personnages, [il nous fait] entendre la respiration de la Terre et nous rend attentifs aux battements de cils de ce grand corps cosmique."
 
La source média référencée est manquante et doit être réintégrée.
Les romans de septembre revêtent également une certaine dureté dans leur écriture et leurs thèmes, notamment la vieillesse. Pour Véronique Rossignol, Madame, de Gisèle Berkman (Arléa), est un "texte grave et dérangeant, animé d’une hargne vivace". Pour Jean-Claude Perrier, c’est sur la route des Gardes, chez la femme de Louis-Ferdinand Céline (La dame couchée, de Sandra Vanbremeersch, Le Seuil), que se trouve cette pesanteur : "Le lecteur, lui, sort brisé de ce huis clos oppressant, de ce livre bref mais dense, où l’on espère que beaucoup est fiction." Dans un registre différent, le critique retrouve cette atmosphère dans le livre de Julien Gangnet, Mon business model (Dilettante), "un roman noir décalé, singulier".
 

Les dernières
actualités