Disparition

L'écrivaine britannique Doris Lessing est morte, à l'âge de 94 ans, dimanche 17 novembre, a annoncé The Guardian.

Elle avait acquis une très rapide notoriété avec la publication en 1962 de son roman Le Carnet d'or, rapidement devenu une des bibles du féminisme, dont la traduction a été publiée par Albin Michel en 1976. Il a reçu le prix Médicis étranger. L'ensemble de son oeuvre, qui comprend une cinquantaine d'ouvrages, a tardivement été couronné, en 2007, par le prix Nobel de littérature qui a souligné "la conteuse épique de l'expérience féminine qui, avec scepticisme, ardeur et une force visionnaire, scrute une civilisation divisée. »

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Lorsqu'elle a reçu le prestigieux prix, Doris Lessing n'a pas manqué de défendre les "inaudibles", ces écrivains qui ne sont pas publiés, ces citoyens qui ne peuvent pas écrire : "L'écriture, les écrivains ne sortent pas de maisons vides de livres. (...) Afin d'écrire, afin de s'engager en littérature, il doit exister une relation intime avec les bibliothèques, les livres, la Tradition." Elle se désolait d'une culture qui se fragmentait face à l'invasion des écrans et la disparition des imprimeries. "Encore très récemment, tous ceux qui étaient un tantinet cultivés respectaient le savoir, l'éducation, et traitaient donc aussi avec respect notre grand fonds de littérature. (...) La lecture, les livres faisaient autrefois partie intégrante de la culture générale. En s'adressant aux plus jeunes, leurs aînés doivent mesurer combien la lecture contribuait à l'éducation de l'individu, d'autant que les jeunes générations en savent tellement moins. Et si les enfants ne savent pas lire, c'est parce qu'ils ne lisent pas."

Née en Iran le 22 octobre 1919, elle a passé la première partie de sa vie en Afrique, une expérience qui sera pour elle une source d'inspiration féconde.

Féministe et marxiste, Doris Lessing était une femme de lettres engagée et anticonfirmiste, maniant volontiers l'insolence et l'humour. En 1981, voulant vérifier sa notoriété, elle avait ainsi envoyé un manuscrit à son éditeur sous le pseudonyme de Jane Somers. Celui-ci le refusa, comme un certain nombre d'autres éditeurs.

En France, une trentaine de ses ouvrages sont traduits. Jusqu'en 2003, elle a été publiée par Ivan Nabokov chez Albin Michel. Puis à partir de 2004, Flammarion a pris la rélève et, a notamment publié des romans comme Les Grand-mères (2005, et récemment adapté au cinéma par Anne Fontaine) et Victoria et les Staveney (2010), et en 2011 un recueil d'essais inédits en français, Le temps mord.

La ministre de la Culture et de la Communication Aurélie Filippetti a rendu hommage à cette "immense artiste": "son oeuvre littéraire ne cessera d'inviter le lecteur à s'interroger sur les petits et les grands combats menés par les femmes et les hommes pour leur survie et leur liberté."

Doris Lessing avait rappelé en 2007 après avoir été nobélisée : "Nous pensons au vieil adage : "La lecture apporte à l'homme plénitude.""

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