Littératures de l’imaginaire

Dossier : Littératures de l'imaginaire, le temps du changement

Détail de la couverture du roman Le Dragon Griaule de Lucius Shepard, illustration de Nicolas Fructus, édition Le Bélial. - Photo Olivier Dion

Dossier : Littératures de l'imaginaire, le temps du changement

Après une année 2013 plutôt morose, sauf en poche, les éditeurs de fantasy et de science-fiction redoublent d’effort pour rebondir. L’arrivée dans le secteur de nouveaux acteurs a incité les maisons spécialisées à se remettre en question et à réviser leur stratégie éditoriale, entre repli sur les valeurs sûres, ajustement de l’offre, relance de collections historiques et création de nouvelles collections.

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Par Mylène Moulin,
Créé le 16.05.2014 à 02h41 ,
Mis à jour le 16.05.2014 à 09h56

L'année 2013 aura été une année en demi-teinte pour l’imaginaire. Avec la fermeture des Virgin, la fragilisation de Chapitre et la surproduction globale, les places sont devenues chères en librairie. Une situation qui se traduit par une chute des ventes et une baisse des mises en place sur un marché dominé par une poignée d’ouvrages étrangers dont le chef de file est Le trône de fer de George R. R. Martin (Pygmalion, voir les meilleures ventes p. 60). Pourtant les éditeurs ne se laissent pas abattre. Chacun y va de sa stratégie pour rebondir ou préserver ses acquis. Certains comme Lunes d’encre misent sur l’extrême prudence. "J’ai décidé de réduire au maximum mon nombre de titres en portefeuille pour que ce portefeuille ne me pèse pas trop et pour être très réactif en cas de coup de cœur", explique Gilles Dumay. L’éditeur publiera donc peu cette année, mais des textes forts et des valeurs sûres comme Morwenna de Jo Walton, lauréat du British Fantasy Award, ou Les derniers jours du paradis de Robert Charles Wilson, un thriller SF (septembre). Heureux éditeur du Trône de fer, Pygmalion a décidé de se concentrer sur ses deux poules aux œufs d’or et publiera en octobre la nouvelle série de Robin Hobb et un roman court de George Martin, préquelle du Trône de fer. Mnémos souhaite de son côté renforcer ses collections en "travaillant davantage chaque titre pour qu’il trouve mieux son public", explique Nathalie Weil, sa directrice éditoriale, qui publiera cette année l’attendu Notre-Dame-des-Loups, western fantastique d’Adrien Tomas, et La conjuration des Justes de Nabil Ouali.

Chez Orbit, le départ d’Audrey Petit (voir encadré p. 56) a marqué une transition pour le label de Calmann-Lévy qui se concentrera en 2014 et 2015 sur une poignée d’auteurs dont Deborah Harkness avec la parution en octobre du troisième et dernier volet de la trilogie du Livre perdu des sortilèges, et Brandon Sanderson avec la publication en 2015 des deux premiers tomes de sa saga La voie des rois.

Jusqu’alors très présente en littératures de l’imaginaire, Le Pré-aux-Clercs a cessé de publier de la fiction et supprimé "Pandore", son label de littérature young adult. Cependant, la maison va poursuivre les parutions dans son domaine original, celui des livres illustrés, guides et encyclopédies. De son côté, Le Bélial a réduit ses tirages mais vise cependant des objectifs de ventes élevés pour quelques titres "commercialement porteurs" comme Les Perséides de Robert Charles Wilson (septembre) ou L’épée brisée de Poul Anderson, un classique de la fantasy mondiale publié en 1953 aux Etats-Unis et toujours inédit en France (novembre). L’éditeur initiera également en 2014 "CyberDreams", une collection de livres lus avec un accompagnement musical, dirigée par le romancier et musicien Francis Valéry, puis se lancera dans le poche en 2015 avec "Une heure-lumière", une collection de courts romans de SF inédits.

Innover et oser

A l’image du Bélial, d’autres éditeurs démontrent une vitalité salutaire dans un marché du livre en crise. Changement de format aux Moutons électriques (voir encadré p. 58), inédits en numérique pour ActuSF (voir p. 57), etc. Les initiatives ne manquent pas. En 2013, on a par exemple vu renaître des collections importantes dans l’histoire du genre en France. Parmi elles, "Eclipse", ressuscitée par Panini Books, est de retour en librairie avec de nombreuses rééditions et les derniers tomes de séries avortées en cours de route. La marque prévoit 8 titres de fantasy en 2014 dont la trilogie Poudremages de Brian McClellan et la série de Jeff Salyards, La malédiction du Tastesang prévue en fin d’année. En SF, l’éditeur publiera Jack Glass d’Adam Roberts, un roman qui mêle film noir et science-fiction. Les éditions du Grimoire, qui fêtent leurs 20 ans cette année, ont quant à elles repris la collection "Mille saisons", créée au milieu des années 2000. Les ouvrages de l’éditeur, jusqu’alors seulement distribué dans les boutiques spécialisées, seront bientôt disponibles dans les librairies généralistes grâce à Daudin Distribution.

2014 verra également la naissance de nombreuses collections. ActuSF, qui crée "Les collections de la maison d’ailleurs" en partenariat avec le seul musée dédié à la science-fiction en Europe, ambitionne également de publier de plus en plus de romans et de renforcer son catalogue d’auteurs étrangers avec la publication de Liavek, un inédit de Robin Hobb et La chute de Nancy Kress. L’achèvement du processus de restructuration de Bragelonne (voir encadré p. 56) a donné un nouveau visage au catalogue de l’éditeur leader du secteur en France. Celui-ci a lancé au début de l’année "L’autre Bragelonne", une nouvelle collection plus généraliste et plus littéraire à destination des librairies de premier niveau. Il développera son offre en fantastique, peu représenté dans son catalogue, à raison de quatre à cinq titres par an comme, dans les mois qui viennent, Derniers jours, un roman d’Adam Nevill, et We are here, un texte de Michael Marshall sur les amis imaginaires. En fantasy, Bragelonne prépare pour juin la parution de Blood song d’Anthony Ryan, et son label Milady vient de publier Poison et Charme de Sarah Pinborough qui ouvrent une série de contes de fées détournés au ton grinçant et coquin.

Les généralistes s’en mêlent

Les éditeurs généralistes sont parallèlement de plus en plus présents sur le terrain de la prospective. Actes Sud a créé la surprise à la fin de 2013 en annonçant la création d’"Exofictions", une collection dédiée aux littératures de l’imaginaire dirigée par Manuel Tricoteaux. L’éditeur prévoit six à huit nouveautés par an, dont de nombreux ouvrages d’auteurs étrangers comme le Japonais Masaki Yamada ou l’Israélien Ofir Touché Gafla, dont le roman de fantasy Le monde de la fin paraîtra à l’automne. Actes Sud publiera également en juin L’éveil du Léviathan, roman plusieurs fois primé de l’auteur américain Daniel Abraham et de Ty Franck, l’assistante de George R. R. Martin, publié sous le pseudonyme James S. A. Corey. L’année 2014 verra aussi la parution des tomes 2 et 3 de Silo, respectivement en mai et en septembre. Chez Fleuve éditions, qui programme sept titres cette année, l’accent sera mis sur les ouvrages "transgenres", mêlant réalisme et fantastique, pour toucher un public plus large. Après avoir publié Notre fin sera si douce de Will McIntosh, la suite de La malédiction des anges, la saga de Danielle Trussoni, vendue à plus de 22 000 exemplaires, l’éditeur proposera en mai Trois de Sarah Lotz.

Au Diable vauvert, Marion Mazauric, qui publie de la littérature de l’imaginaire sans étiquette, lancera le 4 septembre, au rayon littérature, le prochain roman de Pierre Bordage, Le jour où la guerre s’arrêtera, parabole philosophique qui met en scène un enfant messager de la paix, et le nouveau Neil Gaiman, L’océan au bout du chemin. En SF, Paolo Bacigalupi sera à l’honneur avec son recueil de nouvelles La fille-flûte, prévu le 20 mai, et sa novella L’alchimiste de Khaim, qui paraîtra le 4 septembre. La fin d’année sera un grand moment pour Au Diable vauvert avec la publication des tomes 1 à 5 de Cybione d’Ayerdhal, initialement parus chez Fleuve noir dans les années 1990.

 

 

"Notre production hors poche a sensiblement augmenté, ce qui nous permet d’avoir aujourd’hui une véritable politique d’inédits et de remise en avant du fonds." Thibaud Eliroff, J’ai lu- Photo OLIVIER DION
Le poche en tête

En partie protégé de la morosité ambiante, l’imaginaire en poche se porte bien. Editeur du Trône de fer de George R. R. Martin, J’ai lu annonce une année 2013 stable. "Notre production hors poche (semi-poche, grand format) a sensiblement augmenté, ce qui nous permet d’avoir aujourd’hui une véritable politique d’inédits et de remise en avant du fonds", explique Thibaud Eliroff, directeur de la collection "Nouveaux millénaires". La filiale de Flammarion publiera cette année une soixantaine de titres, dont 35 poches. En juin, elle rééditera Soleil vert de Harry Harrison, dans une nouvelle traduction, et Bone season, vol. 1, Saison d’os de Samantha Shannon, en cours d’adaptation audiovisuelle. Mais l’événement sera, à la rentrée, la série de George R.R. Martin, Wild cards.

Pocket a de son côté maintenu sa production, avec une remise en avant du fonds d’auteurs historiques (Herbert, Tolkien, Moorcock…), les suites de séries, et le lancement de nouveaux auteurs, comme Justin Cronin avec Le passage. Cette année, l’éditeur publie en mai Le secret de l’immortelle d’Alma Katsu, le début d’une trilogie "paranormal glam", et en fin d’année la réédition collector du roman de Peter Straub et Stephen King, Le talisman des territoires. Chez "Folio SF", "les nouveautés ont connu de belles ventes, et le fonds, malgré un tassement, continue à très bien se comporter", constate Pascal Godbillon, qui annonce plus de 10 000 exemplaires écoulés du recueil de nouvelles d’Alain Damasio, Aucun souvenir assez solide, tout juste publié. Parmi les titres qui se sont détachés l’an dernier, Frontière barbare, un inédit de Serge Brussolo, s’est écoulé à plus de 6 000 exemplaires, tandis que Levaisseau ardent, colossal ouvrage de 1 568 pages de Jean-Claude Marguerite, a dépassé les 4 000 ventes nettes.

"Le poids des trois genres a doublé en deux ans, sans augmentation de la production qui reste à environ 45 titres par an." Audrey Petit , Le Livre de poche- Photo OLIVIER DION

Au Livre de poche, Audrey Petit et Manuel Soufflard revendiquent également une année exceptionnelle : "Nous terminons à + 44 % après une année 2012 déjà très bonne. Le poids des trois genres a doublé en deux ans, sans augmentation de la production qui reste à environ 45 titres par an", expliquent-ils. L’éditeur annonce pour 2014 plusieurs inédits en poche dont deux romans dérivés de l’univers de The walking dead et deux Sanderson, ainsi que deux titres de Stephen King, Nuit noire, étoiles mortes et 22/11/63 en fin d’année, et de Troisième humanité de Bernard Werber, Entropia de Maxime Chattam ou encore L’éternel de Joann Sfar.

L’union fait la force

Si le secteur des littératures de l’imaginaire a compris depuis le début l’importance de travailler main dans la main avec les communautés de lecteurs et les libraires de proximité, 2013 a été une année charnière dans la consolidation des pratiques de travail. la collection "Folio SF" s’est par ailleurs associé l’an dernier avec "Folio policier" pour proposer une réunion de présentation du programme aux libraires en présence d’auteurs. Les éditeurs diffusés par le CDE - Le Bélial, L’Atalante, Au Diable vauvert et "Lunes d’encre" chez Denoël - ont décidé conjointement avec leur diffuseur d’organiser plusieurs réunions libraires par an autour des littératures de l’imaginaire. La tournée a débuté à Lyon en août 2013 en présence d’une trentaine de libraires de la région. Elle s’est poursuivie à Bordeaux et passera par Strasbourg à la fin de l’été, puis à Paris en fin d’année. Soudés, les petits éditeurs indépendants ont démontré en 2013 que l’union faisait la force avec la création du collectif Les Indés de l’imaginaire, qui en réunit trois : ActuSF, Les Moutons électriques et Mnémos. Outre l’organisation d’événements de promotion (petits-déjeuners de libraires, lancements, magazine gratuit en librairie), le collectif met en commun une partie de son travail éditorial et vient de relancer la revue Fiction, passée au format "mook". En 2014, il va remettre sur les rails la collection de poche "Hélios" (Mnémos). Cette dernière, désormais disponible dans un nouveau format (11 × 18 cm), avec une nouvelle maquette, accueillera des auteurs de chaque maison et devrait s’imposer comme une référence pour la science-fiction, le fantastique et la fantasy.

Steampunk, zombies et frenchies

Côté production, l’année 2014 s’annonce savoureuse. Indestructibles, les zombies s’installent avec cinq titres qui devraient renouveler le genre. ActuSF a par exemple publié en début d’année L’évangile cannibale de Fabien Clavel, dans lequel un groupe de petits vieux est confronté à des zombies dans Paris, tandis que Le Bélial publiera en août L’éducation de Stony Mayhall, premier roman traduit en France du jeune prodige américain Daryl Gregory. Au deuxième semestre paraîtra Zombie ball de Paolo Bacigalupi (Au Diable vauvert), où l’on apprend comment dégommer les morts-vivants, Comment j’ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l’amour, un roman hilarant de S. G. Browne ("Folio SF"), et le très attendu The girl with all the gifts de M. R. Carey (L’Atalante). 2014 sera aussi l’année du steampunk, ce genre littéraire "rétro-futuriste" qui explore l’esthétique de l’ère industrielle. Après le succès du Guide steampunk d’Etienne Barillier et Arthur Morgan (ActuSF), en passe d’être réimprimé, et de Steampunk, un beau livre au format album (Le Pré-aux-Clercs) qui s’est écoulé à plus de 2 500 exemplaires, Le Bélial publiera en juin Anti-glace, un roman débridé de Stephen Baxter. En fin d’année, Les Moutons électriques rééditeront en couleurs, entièrement revu, l’essai Steampunk ! d’Etienne Barillier et Raphaël Colson, ainsi que le nouveau roman de Nicolas Le Breton, Les âmes envolées.

Pourtant difficiles à défendre sur un marché saturé, les auteurs français sont de plus en plus sollicités par les éditeurs spécialisés, qui leur feront la part belle dans leurs programmes cette année. Bragelonne, qui souhaite étoffer son offre d’auteurs français, misera sur deux nouvelles plumes de bit-lit française : Alice Starling en mai et H. V. Gavriel en novembre. ActuSF consacrera une partie de son attention aux créateurs français avec Fées, weed & guillotines de Karim Berrouka, L’opéra de Shaya de Sylvie Lainé, et les romans de deux nouveaux écrivains : Julien Heylbroeck et Xavier Bruce. Les éditions du Grimoire publieront un roman d’Eric Nieudan ainsi que Les princes d’Ashora de Gabriel Féraud et Les héros du Magnamund, issu de la série Un livre dont vous êtes le héros. Critic annonce le retour de Lionel Davoust, qui signe La route de la conquête, et publiera en octobre un roman de fantasy urbaine écrit à quatre mains par Anne Fakhouri et Xavier Dollo. A l’honneur également chez Midgard, la fantasy urbaine s’illustrera avec Carrousel funeste de Fenriss, un premier roman qui revisite les mythes et les grandes figures parisiennes telles que Vidocq, Esmeralda, Arsène Lupin, Gavroche… Le même éditeur publiera un autre Français, Mathieu Guibé, et son roman de dark fantasy Atalan. Asgard se concentrera également sur la production hexagonale avec Les reflets d’Earanë, premier roman du novelliste Anthony Boulanger, et avec la sortie du troisième et dernier tome des Chroniques de Karn de Simon Sanahujas en mai. Enfin, chez J’ai lu, cette année sera également marquée par la forte représentation des auteurs français en fantasy et en SF avec des titres comme Martyrs, livre II d’Oliver Peru (août), Le donjon de Naheulbeuk : à l’aventure, compagnons de John Lang, prévu à l’automne, ou encore des ouvrages de Johan Heliot et Christophe Lambert.

 

La fantasy et la SF en chiffres

Changements de directions

 

L’année 2013 et le début de 2014 ont été marqués par des remaniements à la tête de plusieurs maisons d’édition spécialisées.

 

Pour renforcer son équipe éditoriale, la petite maison d’édition Critic, qui fêtera ses 5 ans en 2014, a recruté récemment Florence Bury, traductrice pour les éditions L’Atalante, comme directrice d’ouvrages. Audrey Petit a quitté Orbit, marque de Calmann-Lévy, pour prendre la direction littéraire de la littérature contemporaine au Livre de poche, où elle a conservé cependant la responsabilité des littératures de l’imaginaire. Elle a été remplacée par Deborah Kaufmann, qui s’occupait chez Calmann-Lévy de la fiction étrangère. Cette dernière a annoncé un changement de cap pour Orbit France, qui devrait resserrer sa production et proposer un programme plus concentré autour des auteurs phares de la collection que sont Brandon Sanderson, Iain Banks et Gail Carriger. Du mouvement également chez Fleuve noir, devenu Fleuve éditions en janvier : depuis quelques mois, Bénédicte Lombardo n’est plus chargée de la SF et de la fantasy pour Fleuve et Pocket. Faute de remplaçant, le secteur est géré transitoirement par Deborah Druba, directrice éditoriale de Fleuve éditions. "Une réflexion sur un redéploiement du segment est en cours et se concrétisera sans doute en 2015", annonce l’éditrice.

Secoué par une vague de licenciements économiques en 2012, Bragelonne a entamé une profonde restructuration interne. Ce long processus s’est conclu début 2014 par la migration de la diffusion de Bragelonne et de Castelmore chez Hachette, tandis que Milady est restée chez Média-Participations. "Bragelonne est dans un moment de maturité. Nous avons été en croissance pendant dix ans, avant de traverser une crise et, pour nous remettre d’aplomb, nous avons décidé de nous concentrer sur l’essentiel. Cette restructuration des services commercial, marketing et éditorial était nécessaire pour repenser notre rapport au marché", explique Stéphane Marsan, désormais directeur de la publication, qui a cédé sa place à Isabelle Varange, devenue directrice éditoriale du groupe. Pour les éditions papier, Hania Jalkh a été promue responsable éditoriale, et Alice Arslanagic responsable de la bit-lit. Enfin, Claire Deslandes a été nommée directrice de la publication numérique et Hélène Jambut assumera la direction éditoriale de la nouvelle collection primo-numérique "Snark" et de Milady imaginaire.

Meilleures ventes SF et fantasy d'avril 2013 à mars 2014 : le sacre des géants

Ils sont trois et se partagent la part du lion. George R. R. Martin, Stephen King et Maxime Chattam dominent sans équivoque le classement des meilleures ventes de livres d’imaginaire en France, en grand format comme en poche. Longtemps à la tête du Top 50, le roi de la fantasy George R. R. Martin perd son trône au profit du maître de l’horreur Stephen King. Mais l’Américain continue de régner sur le classement en y occupant onze places cette année, toutes arrachées avec Le trône de fer. En grand format, les tomes 13, 14 et 15, publiés par Pygmalion, occupent les 44e, 27e et 23e places tandis que le format poche continue de battre des records de ventes chez J’ai lu. L’éditeur fait en effet un carton avec ses intégrales lancées en 2010, qui se hissent cette année aux 5e, 6e et 7e rangs. Avec 6 titres au classement, Stephen King décroche la première place du Top 50 avec Docteur Sleep paru fin 2013 chez Albin Michel. En poche, l’écrivain américain réalise également de beaux scores avec les tomes 1 et 2 de son diptyque Dôme publié au Livre de poche et avec ses classiques Shining, qui se place en 19e position, et Carrie, 33e. Troisième dominant du classement, Maxime Chattam s’affirme comme le chouchou français des lecteurs d’imaginaire avec sa série Autre-monde qui occupe 6 places. Le sixième et dernier volume (Albin Michel) se positionne à la 10e place, tandis que les deux précédents tomes gagnent les 36e et 47e positions. Autre pointure du genre, Tolkien rafle cinq places cette année, poussé par l’adaptation cinématographique des aventures du Hobbit. Bragelonne fait de son côté un doublé avec son auteur phare Terry Goodkind qui s’installe au 26e rang avec le dernier volume de sa série à succès L’épée de vérité et, au 31e rang, avec son roman La légende de Magda Searus. Petit nouveau sur le segment, Actes Sud fait une belle entrée au classement avec, en 41e position, Silo de Hugh Howey, le premier titre de la jeune collection "Exofictions".


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