Du micropaiement à l’abonnement, en passant par le bundle, le prêt, la vente directe, le financement participatif, les moocs, l’autoédition ou même le prix laissé à l’initiative du client, Dosdoce.com passe en revue quinze modèles de diffusion et de commercialisation de contenus numériques. Site espagnol spécialisé dans l’analyse des nouvelles technologies dans le monde du livre, Dosdoce expérimente lui-même une autre forme de diffusion, la gratuité sponsorisée, en l’occurrence par Cedro, le centre de gestion du droit de copie, qui lance une plateforme de diffusion de livres, revues et musiques sous licence (1).
Certains de ces modèles sont plutôt utilisés par la presse (micropaiements) ou par la télévision (pay-per-views), mais ce qui marche dans un secteur est vite testé dans un autre, comme le montre l’exemple de l’abonnement illimité. Très médiatisé depuis le lancement de Kindle Unlimited par Amazon l’an dernier, ce système est en fait bien plus ancien : Safari Books Online est sans doute le premier du genre, lancé en 2001 par O’Reilly, éditeur américain spécialiste de l’informatique, et par Pearson Technology. "Safari emploie aujourd’hui plus de 15 personnes et gère un catalogue de plus 28 000 livres numériques ou audio, ainsi que des contenus audiovisuels. Le tarif mensuel démarre à 24 dollars", note l’étude.
Le développement de cette nouvelle forme de diffusion numérique est considéré comme inéluctable par de nombreux éditeurs, qui ont parfois lancé leur propre service, mais soulève cependant une inquiétude majeure : le risque d’éviction d’autres marchés plus rentables.
L’étude évoque également l’aide à la décision que propose l’analyse de données de masse, pour détecter des tendances naissantes, ou évoque des expérimentations de marketing impliquant des contenus générés par les lecteurs consommateurs.
Elle fait aussi un sort aux emballements du passé à propos de la longue traîne ou rappelle des erreurs, la pire étant celle de la presse qui a imaginé diffuser gratuitement sur Internet ce qu’elle vendait en kiosque. L’économie de la gratuité ne fonctionne que pour quelques entreprises, et rarement dans la création de contenus, souligne l’étude avec bon sens.
Chaque système de diffusion est présenté avec des exemples, puisés d’abord en Espagne, ou dans les pays anglo-saxons exposés à l’anglais, mais pas en France.
Hervé Hugueny
(1) Etude disponible en anglais sur Livreshebdo.fr.