Rémunération des auteurs

Élection présidentielle : l’appel d’AAA pour la bande dessinée

Collectif AAA

Élection présidentielle : l’appel d’AAA pour la bande dessinée

Dans une lettre ouverte, le collectif AAA - Autrices Auteurs en Action appelle les candidats à l’élection présidentielle à s’engager en faveur des auteurs de bande dessinée.

J’achète l’article 1.5 €

Par Charles Knappek
Créé le 07.02.2022 à 17h27

Ne pas oublier la bande dessinée. Le collectif - AAA Autrices Auteurs en Action appelle dans une lettre ouverte les candidats à l’élection présidentielle à prendre position sur une série de sujets visant à améliorer la condition des auteurs de bandes dessinées.

Alors même qu’il juge « illusoire d’espérer que la bienveillance et l’éthique des maisons d’édition (et) des structures de diffusion et de distribution » suffise à enrayer la paupérisation croissante de la profession, le collectif demande notamment que « les représentants en charge des questions culturelles du futur gouvernement endossent le rôle de réels partenaires et médiateurs et médiatrices lors des négociations entre organisations représentatives des auteurs et des maisons d’édition. » Un appel qui s’inscrit dans la lignée des revendications émises par nombre d’association d’auteurs : début février, la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse s’est par exemple fait l’écho des difficultés à se faire entendre en claquant la porte de la mission de médiation menée depuis juin 2021 par Pierre Sirinelli pour faire dialoguer auteurs et éditeurs.

AAA attend aussi une prise en compte dans la loi du statut particulier des auteurs et autrices de bande dessinée, qui ne relève ni du statut indépendant ni du statut salarié, et demande la mise en chantier de sujets comme celui de la durée de cession des droits patrimoniaux.

La création de mécanismes de redistribution semblables à ce qui se pratique dans le cinéma, avec par exemple le prélèvement d’un « pourcentage de diffusion-distribution au profit des autrices et auteurs » est également suggérée. Enfin, le collectif exige la « totale transparence » des comptes des maisons d’édition à travers la communication d’une version standardisée des comptes d’exploitation, mais aussi du seuil de rentabilité des ouvrages quand il est atteint, ou encore du nombre d’exemplaires effectivement vendus.

« Globalement, la culture est très peu présente dans les programmes des candidats, ou alors par de grandes formules générales », commente AAA auprès de Livres Hebdo. Le collectif a certes relevé quelques déclarations de Yannick Jadot en faveur d’un revenu garanti pour les artistes-auteurs qui ont vocation à vivre de leur création et dont les métiers ne relèvent pas du régime de l’intermittence du spectacle, de Fabien Roussel qui souhaite « doter les artistes-auteurs d’un statut » ou de Jean-Luc Mélenchon qui prévoit d'augmenter le budget de la culture à 1% du PIB, pérenniser le régime des intermittents du spectacle et l’étendre aux professions artistiques précaires, mais « tout ceci semble assez flou et général », pointe AAA. Le collectif invite donc l’ensemble des candidats à l’élection présidentielle à « faire part publiquement de leur projet concernant la politique culturelle, en particulier en ce qui concerne la relation entre les maisons d’édition et les autrices et auteurs de bande dessinée. »

Les dernières
actualités