Bande dessinée

Festival d'Angoulême : le poids des expos, le choc des stylos

La batmobile devant la médiathèque l'Alpha d'Angoulême - Photo Anne-Laure Walter -Livres Hebdo

Festival d'Angoulême : le poids des expos, le choc des stylos

Le 46e festival de la bande dessinée d'Angoulême s'est refermé le 27 janvier sur un bilan positif avec une montée en puissance des expositions, des ventes en hausse grâce aux nombreuses dédicaces et des tentatives B to B probantes.

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Créé le 28.01.2019 à 17h30


L'édition 2019 du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême, qui s'est terminée dimanche 27 janvier, a enregistré un nombre stable de visiteurs avec la participation en forte hausse du public scolaire les jeudi (+60%), mais surtout une mutation de sa fréquentation. En effet, les expositions sont montées en puissance et deviennent l'une des principales attractions du festival avec les classiques bulles, hébergeant les stands d'éditeurs.

Les rétrospectives Richard Corben, Milo Manara, Tom Tom et Nana, Taiy? Matsumoto, Tsutomu Nihei, mais aussi Batman pour les 80 ans du chevalier noir, à la médiathèque l'Alpha, reliée désormais par une passerelle au parvis de la gare, ont fait carton plein, générant des files d'attente immenses. Frank Miller, l’auteur des Batman : Dark Knight, qui s'est vu décerner un Fauve d'honneur, a enchaîné dédicaces et interviews. Son éditeur en France, Urban Comics a enregistré une hausse des ventes de 25% par rapport à 2018.

Des ventes en progression

La plupart des éditeurs signalent une meilleure année que 2018 en termes de ventes. Glénat a fêté en majesté ses 50 ans en prenant trois points de vente au lieu d'un, avec un stand manga et un l’espace Franquin, à la sortie de l'exposition Manara. Les ventes ont explosé (+68%) par rapport à l'an passé. Dargaud annonce une hausse de 15% sur les trois premiers jours grâce à Katanga 3, Stern 3, Les grands espaces ou Les vieux fourneaux 5, et a accueilli 500 personnes au goûter Boule et Bill pour les 60 ans de la série. Plus de visiteurs sur le stand Dupuis, et des ventes accrues avec le succès de Nymphéas noirs, Spirou d’Emile Bravo et L’âge d’or. Le Lombard constate une activité en hausse de 10% à un an d'intervalle. Belle progression aussi pour Rue de Sèvres grâce notamment à Paris 2119 de Zep et Dominique Bertail et La venin de Laurent Astier. Casterman note, de son côté, un recul de l'activité.

Dans le nouveau Manga City (2500 m2) placé après le parking de la Cité de la bande dessinée, les organisateurs annoncent une fréquentation en progression de 57% par rapport au précédent espace dédié au genre. Ahmed Agne, à la tête de Ki-oon, confirme des succès avec trois séries en rupture le dimanche : Beastars, t.1., My Hero Academia et Les montagnes hallucinées.
Cependant, il avoue son "énorme déception par rapport à l’emplacement beaucoup trop excentré et peu pratique d’accès. Au-delà des fans pointus de manga qui étaient au rendez-vous, nous n’avons clairement pas bénéficié de la présence des autres visiteurs alors qu’ils sont la raison même de notre venue au festival. Notre but est avant tout de toucher un nouveau public, de ce point de vue, c’est un échec."

Renfort de la partie B to B

Le festival avait doublé la surface du marché des droits, et, avec le soutien du Centre national du livre, invité un plus grand nombre d'éditeurs étrangers. Les responsables de droits n'ont pas levé le nez les jeudi et vendredi, enchaînant les rendez-vous, rencontrant, chose nouvelle, plusieurs éditeurs "en mode foire professionnelle" selon l'un d'eux. Pour la première fois, le Bureau international de l’édition française et la French Comics Association ont organisé le jeudi 24 un petit déjeuner qui a réuni 80 éditeurs français et étrangers.

Les rencontres libraires durant lesquelles les éditeurs présentent le programme de l'année à venir sont devenues des institutions qui remplissent les grandes salles du cinéma CGR. Petits nouveaux dans l'exercice, les éditeurs belges de BD ont proposé un petit déjeuner le 25 janvier.

Enfin, le festival a accueilli la visite de deux ministres, celui de l'Education, Jean-Michel Blanquer, et le discret ministre de la Culture, Franck Riester, qui a annoncé sa volonté d’engager une politique structurée en faveur de la bande dessinée, une évolution du statut des auteurs et l’idée de consacrer 2020 année de la bande dessinée.

 

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