Au coeur de l'été, Google a réussi à lancer la version française de sa librairie numérique, devenue un des trois départements de sa boutique Google Play, à côté des films et des applications pour smartphones. La première version de cet ebookstore avait ouvert aux Etats-Unis en décembre 2010. Outre les problèmes techniques, il a fallu résoudre en France le différend juridique avec les auteurs et les éditeurs, ce qui a été effectif en juin. Les conditions de la transaction sont restées confidentielles, mais elles ont satisfait tous les groupes d'édition nationaux. Outre Hachette et La Martinière, qui avaient déjà conclu des accords, on trouve donc les titres d'Albin Michel, d'Editis, de Flammarion, de Gallimard - mais pas ceux d'Actes Sud ou de Libella, et pas de BD pour le moment. Le nombre de titres disponibles n'est pas indiqué, contrairement à Amazon.
Grand paradoxe : le moteur de recherche de Google Play est indigent et ne propose qu'une solution de base, aux résultats aussi aléatoires que surprenants. La connexion avec la "recherche avancée" de Google Livres n'est pas faite, et les deux services ne communiquent pas. Mécontent de ces lacunes, Bragelonne a déjà annoncé qu'il se retirait pour le moment de la librairie. On peut aussi entrer dans les rayons via le classement des meilleures ventes, les nouveautés, ou les "choix de l'équipe". Des "avis des lecteurs" sont importés du site Fnac.com et Babelio.com. Les quelque 52 000 avis d'internautes ayant téléchargé l'application Google Play Livres donnent une note moyenne de 3,3/5. Nombre d'entre eux signalent des problèmes techniques, et beaucoup plus jugent les ebooks trop chers - ce qui ne peut être reproché au libraire.
Pour acheter, il faut disposer d'un compte, porte d'entrée aux services du moteur de recherche, dont le plus populaire est la messagerie Gmail. Le paiement des livres acheté via ce compte passe par Google Wallet, filiale installée à Londres, mais la recette est encaissée par la holding européenne basée en Irlande, où l'impôt sur les sociétés est plus qu'allégé.
