Entretien

Jean-Marc Coppola : "A Marseille, nous sommes en train de recruter 25 bibliothécaires"

Jean Marc Coppola - Photo Mairie de Marseille

Jean-Marc Coppola : "A Marseille, nous sommes en train de recruter 25 bibliothécaires"

Un an après l'ouverture de la médiathèque Salim-Hatubou et quinze mois après sa prise de poste, Jean-Marc Coppola, adjoint au maire de Marseille chargé de la Culture, fait le point sur la politique de lecture publique et sur les recrutements de personnels dans le réseau marseillais.

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Par Marine Durand,
Créé le 06.10.2021 à 12h00

La nouvelle médiathèque Salim-Hatubou a été inaugurée le 20 octobre 2020. Quel bilan tirez-vous de cette ouverture dans le quartier de Saint-Antoine ?

Ce projet de médiathèque a été initié il y a plus de 25 ans par le maire d'alors, Robert Vigouroux. Elle a enfin vu le jour l'an dernier. Certains imaginaient que ça ne prendrait pas dans un quartier populaire, or les habitantes et habitants se sont vraiment emparés de leur bibliothèque. Il y a un beau fonds de 25000 documents en accès direct et 5000 en réserve, le prêt d'ouvrages fonctionne, et nous sommes en train de mettre en place le prêt de jeux de société, une première pour le réseau. La programmation a été établie en lien avec les besoins de ce territoire : nous donnons la priorité à la jeunesse, à la formation, et à la vie quotidienne avec des activités cuisine ou bricolage.
 
L'intérieur de la médiathèque Salim-Hatubou, à Marseille- Photo MARINE DURAND


Au-delà de cette nouvelle bibliothèque, le réseau est en souffrance, puisqu'il manque plus de cent agents, et que deux médiathèques sur neuf sont restées longtemps fermées. Où en sont les recrutements ?

Les bibliothèques du Panier et des Cinq-Avenues étaient en effet fermées depuis plus d'un an, faute de personnels. Sur les 320 postes nécessaires pour faire tourner les bibliothèques de la ville, seuls 220 sont pourvus. Mais nous avons lancé, au printemps, le recrutement de 25 agents pour le réseau. Cela a déjà permis de rouvrir la bibliothèque du Panier le 1er septembre avec trois agents et un quatrième qui arrive. Certes, les horaires ne sont pas encore tout à fait satisfaisants, mais c'était important de rouvrir pour la rentrée scolaire. Et j'ai bon espoir que celle des Cinq-Avenues, où il faut 6 agents, rouvre en octobre. Nous avons un problème de ressources humaines depuis des années, les entretiens sont en cours. La priorité est clairement donnée au Panier, aux Cinq-Avenues, et à la médiathèque tête de réseau de l'Alcazar.

Vous avez aussi sollicité une assistance à maîtrise d'ouvrage, pour développer la lecture publique. Les préconisations ont-elles été rendues ?
 
Oui. La société choisie pointe d'abord l'organisation du réseau, qu'il faut faire évoluer, avec plus d'autonomie pour les différentes bibliothèques. Il faut aussi davantage de polyvalence pour les agents. La qualité du service public passera avant tout.

Quels sont les axes de travail à venir en faveur du livre et de la lecture ?
 
Quand on habitue les enfants à aller en bibliothèque, on leur donne des fondamenteux pour l'avenir. C'est pourquoi le plan de dévelopement de la lecture publique est une de nos priorités, en même temps que le développement de l'éducation artistique et culturelle dès le plus jeune âge. Nous avons décidé de généraliser la gratuité de l'inscription, initiée avec la crise sanitaire. L'inscription est donc gratuite dans toutes les bibliothèques de Marseille. L'autre défi est de rétablir les espaces bibliothèques qui ont été supprimés dans les écoles situées en Rep et Rep+, pour permettre le dédoublement des classes. Nous aimerions aussi ouvrir de nouvelles bibliothèques, notamment sur la zone Euroméditerranée, à la frontière entre le 2ème et le 15ème arrondissement. Il y a une attente, l'Association des usagers des bibliothèques de Marseille est assez critique, et très active.

 

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