Stratégie

Kero affiche sa transparence

"Kero souhaite donner à l’auteur les moyens et les actions qui lui permettent de développer ses livres. " Philippe Robinet, Kero - Photo Jean-Marie Périer

Kero affiche sa transparence

En bon "opportuniste", l’éditeur de Laurent Baffie prône une nouvelle façon d’éditer.

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Par Claude Combet,
avec Créé le 15.04.2015 à 21h00

"Kero vient de "kairos" en grec qui désigne le moment opportun pour faire quelque chose. C’était le bon moment", raconte Philippe Robinet, qui a monté Kero en 2012 avec Mathieu Quéré (ex-directeur de la stratégie et du développement du groupe Editis). En plus de deux ans, la maison s’est inscrite dans le paysage éditorial, enregistrant un CA de 7 millions d’euros en 2013, des scores comme les 470 000 ventes du Dictionnaire de Laurent Baffie, des cessions à l’étranger (Laurent Gounelle traduit en 30 langues) et la reconnaissance internationale avec une nomination comme meilleur éditeur de l’année à la Foire de Londres.

Philippe Robinet, qui a travaillé dix ans aux côtés de Bernard Fixot, a voulu une maison grand public et généraliste, à l’image des titres de cette rentrée : Wave de Sonali Deraniyagala, une fiction américaine remarquée par le New York Times, Le jour où j’ai appris à vivre, le deuxième roman chez Kero de Laurent Gounelle, Loin de Paris du photographe Jean-Marie Périer, 500 questions que personne ne se pose de Laurent Baffie, et Les pourquoi interdits aux moins de 18 ans de Philippe Vandel, pour l’humour. La maison compte dix salariés comme à ses débuts, dont Deborah Druba, ex-directrice éditoriale de Fleuve noir, chargée à partir du 1er septembre de développer la littérature étrangère et française, et Catherine Bourgey, venue de Nil pour remplacer Béatrice Calderon à la communication. Sans pour autant augmenter la production, qui reste de 20 titres par an.

La recette de ce démarrage en fanfare ? Philippe Robinet veut "donner à l’auteur les moyens et les actions qui lui permettent de développer ses livres" et revendique "la transparence", une philosophie "visible à la fois dans le format du contrat, dans la communication des chiffres et dans notre implication globale autour de l’œuvre". Ainsi le contrat des éditions Kero est limité à dix ans, les droits sont répartis différemment, plus étendus pour les primaires, et plus favorables à l’auteur (entre 60 et 65 %) pour les secondaires. Le rapport de confiance entre l’auteur et l’éditeur passant "par la transparence des données", tirages et chiffres de ventes GFK sont accessibles 24 heures sur 24 sur le site de la maison. Tandis que traductions, adaptations, bandes dessinées et conférences sont mises en œuvre avant même la sortie du livre. Ainsi sont prévues des BD en coédition avec Jungle issues des Pourquoi de Philippe Vandel (septembre) et du Dictonnaire de Laurent Baffie (2015). Le premier roman de Camille Anseaume, Un tout petit rien, a été vendu dans 4 pays grâce à un réseau d’agences dans tous les bassins linguistiques. Parallèlement, La tentation barbare de Pierre JB Bénichou, succès d’estime en librairie, est en développement pour un long-métrage, et Le droit d’aimer d’Anne-Marie Mariani, fille de prêtre, va devenir un documentaire pour la télévision.

Claude Combet

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