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Kiraz, le dessinateur des "Parisiennes", est mort

Kiraz

Kiraz, le dessinateur des "Parisiennes", est mort

L'illustrateur et caricaturiste connu pour ses dessins de femmes s'est éteint, mardi 11 août, à l'âge de 96 ans.

Par Nicolas Turcev,
avec AFP Créé le 11.08.2020 à 18h01

Le dessinateur de presse Kiraz, connu notamment pour ses illustrations des "Parisiennes" publiées dans de nombreux magazines, s'est éteint mardi à l'âge de 96 ans, a annoncé sa compagne à l'AFP.

Ses œuvres ont été publiées dans une petite dizaine de recueils parus chez Plon et Denoël, dont Elles & moi et Jamais le premier soir. Outre Jours de France où il fut embauché directement par Marcel Dassault pour "dessiner de jolies femmes", le dessinateur a travaillé pour Playboy, Paris Match et Vogue.

Sans formation artistique, Kiraz (Edmond Kirazian), né au Caire en 1923, avait commencé sa carrière de dessinateur de presse politique et de caricaturiste en Égypte à l'âge de 17 ans. "J'ai toujours dessiné. Je n'ai jamais fait d'études artistiques, jamais ! D'ailleurs, je trouve que cela coupe tout !", expliquait-il en 2011 dans un entretien publié par le site ActuaBD.

Élevé dans une famille francophile d'origine arménienne, il s'était installé à Paris à l'âge de 22 ans, tombant aussitôt sous le charme des "Parisiennes" qu'il voyait comme des "libellules". Silhouette longiligne, yeux immenses, les citadines croquées par Kiraz étaient sophistiquées et terriblement stéréotypées, ingénues et écervelées, essentiellement préoccupées par le shopping et la mode.

"Aussi exquis que ses dessins"

"La légèreté apparente de son style était le résultat d'un travail acharné. Kiraz suivait la mode en regardant les jeunes femmes qu'il croquait dans la rue et le monde de la mode suivait ses parutions. Il était rivé à sa table à dessin, expérimentant les harmonies de tons, cherchant toujours la délicatesse chez la jeune femme alors qu'il affublait ses sujets masculins d'allures gauches", a indiqué sa compagne.

Kiraz a également travaillé pour plusieurs agences de pub illustrant avec ses "Parisiennes" les campagnes de marques comme Renault (pour la Clio Chipie), Perrier, Canderel, Monoprix ou encore Nivéa. En 2008, le musée Carnavalet de Paris lui avait rendu hommage à l'occasion d'une exposition retraçant sa carrière.

"L'homme Kiraz était aussi exquis que ses dessins. Il ne retenait du monde que ce qui le ravissait. Il savait d'où il venait, il savait que le chaos, la destruction, était la norme. Alors il fallait enchanter le monde", a souligné sa compagne.

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