Attentats du 13 novembre

Le colossal travail de mémoire autour des attentats de Paris

Hommages spontanés devant le Bataclan après les attentats du 13 novembre. - Photo Olivier Dion

Le colossal travail de mémoire autour des attentats de Paris

Les agents des Archives et de la propreté de Paris, soutenus par la Mairie, œuvrent sans relâche pour collecter et préserver les témoignages écrits ou dessinés déposés devants les lieux frappés par les attentats du 13 novembre.

Par Agathe Auproux,
avec AFP Créé le 14.12.2015 à 13h35

Après le café "A la Bonne Bière" et le voisinage du bar "La Belle Equipe", les employés des Archives de Paris, accompagnés d'agents de la Propreté de la ville, ont commencé à récolter jeudi 10 décembre certains hommages déposés autour du Bataclan, où sont tombés 90 des 130 morts des attentats du 13 novembre.
 
Soutenus par la mairie de Paris, les agents retirent des lieux meurtris les fleurs fanées et les bougies consumées ou cassées, nettoient les trottoirs et collectent les objets et témoignages écrits les plus abîmés. "On maintient les documents en bon état, on prélève les plus endommagés ", assure le directeur des Archives de Paris, Guillaume Nahon, qui restaure et stocke les hommages détériorés par la pluie.
 
"Des réactions anonymes et intimes"

Un exemplaire gondolé du Petit Prince en allemand, un billet de concert au Bataclan daté du 12 novembre, un avion en papier marqué "Frieden. Peace. Paix", des poèmes, des dessins d’enfants, des photos… Lancés dans un colossal travail de mémoire depuis quelques jours, les agents des Archives de Paris poussent les murs et luttent contre le temps pour conserver les milliers de témoignages de soutien déposés sur les sites des attentats du 13 novembre.

"Ca change des documents qu'on traite habituellement. Ceux-là n'étaient pas forcément destinés à être des archives, ce sont des réactions anonymes, intimes, spontanées", souligne Audrey Ceselli, une employée des Archives. 

La création d'un lieu de mémoire ?
 
Après le 13 novembre, la Mairie de Paris a lancé un projet de fonds documentaire, à destination du grand public et des chercheurs qui commencent à s'intéresser à ce gigantesque élan de solidarité. Il comprendra des milliers de messages déposés sur les lieux des attaques – qui sont ensuite traités, inventoriés, numérisés – et dans les registres de condoléances installés dans les mairies d'arrondissement, ainsi que des photos, notamment de street art. Ce travail de collecte et d'archivage sera mené progressivement "durant quelques mois, jusqu'au retrait définitif des sites d'hommage", explique Guillaume Nahon. 
 
Parallèlement au travail des Archives, la Mairie de Paris réfléchit à la création d'un lieu de mémoire, situé place de la République, pour les victimes des attentats de janvier et novembre. Lors des attentats de janvier contre Charlie Hebdo et l'Hyper Cacher, des collectifs comme "17 Plus jamais" s'étaient lancés dans le recensement des innombrables témoignages de soutien.

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