Auteurs

Le labo des histoires se conforme à la Charte des auteurs

Mais la tournée du Camion qui livre, en partenariat avec l'association Le Labo des histoires, permet aussi aux juillettistes et aoûtiens de tous âges de s'initier à l'écriture avec des ateliers menés par des auteurs et des professionnels, comme à Quiberon (Morbihan), les 19, 20 et 21 juillet. - Photo Romain Berthiot / Le Labo des histoires

Le labo des histoires se conforme à la Charte des auteurs

L’association était accusée de ne pas respecter les tarifs établis par la Charte des auteurs et des illustrateurs jeunesse.

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Par Nicolas Turcev,
Créé le 04.10.2018 à 19h00

Dans une série de tweets publiés mercredi 3 octobre, l’association le Labo des histoires qui fait appel à des auteurs pour organiser des ateliers de sensibilisation à l’écriture pour les enfants, a annoncé qu’elle appliquerait "strictement" les tarifs de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse. Cette déclaration intervient suite à un article du site Actualitté révélant que l’organisme a dérogé à la grille de rémunération soutenue par plusieurs organismes publics.
 
Créés en 1975, les tarifs établis par la Charte servent d’indicateur pour la rétribution des auteurs sollicités pour effectuer des interventions publiques. Ses recommandations actuelles préconisent de payer 419 euros brut la journée de travail et 253 euros brut pour une demi-journée. Pour certaines institutions publiques ou parapubliques, le respect de ce barème conditionne le versement de subventions aux associations, comme le Labo, qui endossent le rôle d’intermédiaires entre les artistes et les établissements organisateurs.
 
Or, l’écrivaine Camille Brissot, membre de La Charte, a pris la parole sur Twitter au début du mois de septembre pour dénoncer la rémunération qui lui a été proposée par l’organisme. Selon elle, le montant proposé ne respectait pas les recommandations de la Charte, alors que le Labo a bénéficié des financements du CNL (Centre national du livre) et de la Sofia, et a récemment signé une convention tripartite avec les ministères de la Culture et de l’Education pour étendre son développement. Toujours sur le réseau social, l’association s’était en retour justifiée en indiquant qu’elle respectait le barème, mais qu’il lui arrivait de scinder les demi-journées en deux ateliers de 90 minutes répartis sur deux jours différents, d’où la baisse apparente du tarif.

La Charte s'indigne, le Labo réagit
 
Une pratique inacceptable pour la Charte, qui s’est fendu d’un communiqué et d’une lettre adressée au ministère de la culture pour dénoncer cet "arrangement" qui contrevenait selon elle au respect de sa grille. "Ce sont des tarifs à la demi-journée pour une raison précise : on ne peut pas compter seulement le temps d'intervention sur place d'un auteur. Une rencontre, c'est une préparation, des échanges en amont, une construction avec les enseignants, un temps de déplacement durant lequel les auteurs, dont 41% des professionnels vivent avec moins que le SMIC, ne se consacrent pas à leur création" écrit l’organisme de défense des écrivains.
 
Contacté par Livres Hebdo, le délégué général du Labo des histoires Charles Autheman tient à apporter des précisions : "Le fractionnement n’était absolument pas la norme, indique le responsable. Parfois, certains ateliers sont complexes à organiser, par exemple dans des structures militaires, et cela restreint les plages horaires disponibles. Dans certains cas, quand les circonstances ne permettaient pas d’effectuer une demi-journée entière, nous avons proposé à des auteurs de fractionner l’intervention en deux ateliers répartis sur deux jours, sur le principe du libre consentement".
 
L’affaire ne devrait cependant pas aller plus loin. Après une réunion avec le CNL et la SGDL, le Labo a décidé qu’il était nécessaire de "clarifier" sa position. Il a donc annoncé qu’il appliquerait dorénavant strictement la grille de la Charte. Sur Twitter, le président du CNL Vincent Monadé s’est félicité que l’association se "conforme aux recommandations". La présidente de la Charte Samantha Bailly a quant à elle regretté qu’il ait fallu "passer par la place publique pour faire respecter les auteurs".

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